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En visite chez Pegasus Racing…

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Lorsque Julien Schell nous a invité à venir voir les installations du Pegasus Racing situées dans la proche banlieue de Strasbourg, on s’est dit que la visite allait être assez rapide avec deux Morgan LM P2 dans l’atelier. Erreur ! Entre les LM P2, des autos en pleine restauration, une Courage-Oreca, une Ligier JS53 et d’innombrables archives, il faut bien une journée pour prendre le temps de tout voir avec les commentaires éclairés de Claude, le père, et Julien, le fils. On peut trouver une carcasse de Jaguar Type E qui attend d’être restaurée, des pièces d’une Corvette C5.R officielle

Créé à la fin des années 1990, le Pegasus Racing écume les circuits depuis maintenant près de 20 ans, aussi bien en European Le Mans Series qu’en VdeV Endurance Series ou dans divers championnats allemands. Sa passion pour l’Aprilia Pegaso lui a fait choisir Pegasus pour le nom de son équipe. En fin de semaine, l’équipe strasbourgeoise sera à Imola avec sa Morgan LM P2 partagée par Léo Roussel, David Cheng et Julien Schell, qui reprendra le volant à cette occasion. Retour sur une success story avec Julien Schell…

Comment est né le Pegasus Racing ?

 « Depuis les années 80, mon père s’était spécialisé dans la restauration de voitures anglaises. Il a aussi roulé dans le passé. L’équipe a été créée en 1998 lorsque j’ai débuté en Formule Ford. Nous avons fait rouler jusqu’à quatre autos de 1998 à 2005 avec une victoire en Coupe du Monde des Nations au Formule Ford Festival en 2005. Très vite, j’ai souhaité orienter le team vers le GT car je suis un passionné de Corvette depuis bien longtemps. En 2004, il n’y avait pas Corvette en Europe et nous n’avions pas les moyens d’en acheter une neuve. Nous avons donc acheté une C5 de route que nous avons transformé avec des pièces venant de chez Pratt & Miller. Nous souhaitions l’engager en course mais le projet n’est pas allé à son terme. Nous avons alors opté pour une Norma en 2005. Dès la deuxième course, nous avons fait rouler un deuxième châssis et tout s’est ensuite enchaîné. »

Schell

 La piste prototype a vite été privilégiée ?

 « Après la monoplace, il fallait prendre une décision et rouler en prototype s’est vite imposé. Les débuts ont été pour le moins probants avec un titre VdeV en 2006 avec Rémy Wurtz puis en 2008 avec David Caussanel. Pourtant, je me suis orienté vers la Peugeot Spider 207 en 2007 car la carotte de fin de saison était un roulage en Peugeot 908. Après avoir mené une partie du championnat, j’ai finalement terminé 4ème. Dès notre arrivée en VdeV Endurance Series, notre objectif était d’arriver jusqu’aux 24 Heures du Mans. On savait que la marche était importante. »

 Tout a débuté avec une Courage ?

 « Nous avons fait rouler une Courage (châssis #1) équipée d’un moteur AER 2.0l turbo. Cette auto a servi de base à la Formula Le Mans et à la première HPD. Le modèle a roulé au Mans en 2007 sous les couleurs de Noël Del Bello avec Vitaly Petrov. Pegasus Racing a engagé l’auto fin 2008 après le rachat de Courage par ORECA. Nous avons fait rouler la Courage-Oreca en Le Mans Series durant deux saisons mais dès fin 2009, nous avons compris qu’elle commençait à être dépassée. »

 C’est là que Ligier est arrivé ?

 « En 2008, nous faisions rouler des Ligier en VdeV où nous avons remporté le titre en 2008 et terminé vice-champion l’année suivante. Une relation s’est alors créée avec Guy Ligier avec l’envie de faire revenir le nom Ligier au Mans. Guy était enthousiaste mais le pari s’est avéré risqué financièrement. On savait que Norma travaillait sur une coque carbone pour le VdeV. Nous avons alors entamé des discussions avec eux pour la conception d’une LM P2. Jean-Christophe Metz et Frédéric Da Rocha ont rejoint l’aventure en ELMS (David Zollinger a remplacé Jean-Christophe Metz au Mans, ndlr) mais l’auto a tardé à arriver. Pour patienter, nous avons racheté la Courage-Oreca à Philippe Thirion pour la faire rouler en ELMS. On était alors premier suppléant pour Le Mans et la sélection est arrivée le jour où la coque de la Norma passait le crash test. Nous voilà alors en piste à Nogaro fin mai avant un test sur la ligne droite de l’aérodrome au Mans. Malheureusement, la boîte de vitesses a cassé après 6 heures de course. »

 La période Formula Le Mans aurait dû faire revenir Pegasus Racing au Mans…

 « Nous avons cru dans le concept et en 2011, on gagne quatre des cinq courses. On tenait la sélection pour Le Mans mais il fallait investir dans une nouvelle auto. Nous avons renoncé par manque de moyens financiers. En 2012/2013, nous sommes revenus dans le giron Ligier en VdeV Endurance Series avec en complément la Speed Euro Series en 2013 où j’ai décroché le titre avec Niki Leutwiler sur la première Ligier JS53. Niki a souhaité passer en LM P2 et il a fallu se décider sur le choix du châssis entre ORECA et Onroak. Philippe Dumas était depuis peu chez Onroak Automotive et le constructeur souhaitait démarrer un service compétition-client. Le courant est de suite passé avec Philippe car c’est quelqu’un de direct et franc. La proposition de faire rouler une Morgan LM P2 nous a séduit et Niki a suivi. Jonathan Coleman est arrivé dans l’échiquier mais nous n’étions que suppléant. La sélection est arrivée en mai. Stéphane Raffin devait partie de l’équipe mais il a eu un problème médical. Quelques jours avant la Journée Test, il nous manquait un pilote et Marc Graillot m’a proposé Léo Roussel qui s’est avéré être un très bon choix. »

 Et le second châssis Morgan ?

 « La deuxième Morgan est arrivée en juin dernier avec l’ambition de la faire rouler cette année. C’est le châssis qui a roulé en Asian Le Mans Series sous les couleurs KCMG. Malheureusement, nous n’avons pas pu réunir un équipage à temps pour l’intégralité du championnat. Nous allons maintenant la faire rouler en FIA WEC à Shanghai sous le nom Pegasus Racing Team Total. J’ai envie de découvrir autre chose. Mon rêve est de prendre part aux 24 Heures de Daytona et 12 Heures de Sebring. A terme, Pegasus Racing ambitionne le FIA WEC mais il faut sécuriser le tout avant de franchir le pas. »

 Poursuivre avec la Morgan fait partie des plans ?

 « Pour 2016, l’idée est de garder les châssis Morgan sauf si les évènements font que nous avons la possibilité de passer à une Ligier JS P2. Il y a aussi une fenêtre GTE qui pourrait se mettre en place. A titre personnel, je souhaiterai une Corvette. Il n’est pas exclu de voir Pegasus Racing en 2016 avec une, voire deux LM P2 et une GTE. En revanche, la catégorie LM P3 n’est pas à l’ordre du jour sauf si une opportunité se présente. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut travailler sur les différents programmes le plus tôt possible. »

Les photos de la visite sont ici

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