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En piste à Alès avec Romain Dumas dans sa Porsche 911 GT3 RS 4.0 RGT

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Aller rendre une visite à Romain Dumas sur sa base d’Alès sans monter à ses côtés dans une auto de course reviendrait à aller à Lourdes sans passer la grotte. L’idée de départ était uniquement de visiter les ateliers de Romain Dumas Rallye situés sur le Pôle Mécanique Alès-Cévennes et de faire un point avec lui sur sa belle saison 2014 partagée entre FIA WEC, Pike Peak, les rallyes et le développement de son équipe de rallye. Nous reviendrons ultérieurement sur ces différents sujets avec sérieux.

Avant de prendre congé, le local de l’étape s’est proposé de nous emmener dans sa Porsche 911 GT3 RS 4.0 RGT pour quelques runs sur la piste asphalte d’Alès. Vous savez bien qu’on ne refuse jamais de monter dans une voiture de course même dans le baquet de droite. Jouer les Denis Giraudet durant quelques minutes peut être une expérience intéressante. Vous comprendrez après coup que le mot “intéressante” n’était pas approprié.

Pour avoir bouclé un tour de la Nordschleife avec Pedro Lamy dans une Peugeot 308 de série où on a passé plus de temps sur les vibreurs que sur la piste, roulé sur le Circuit Bugatti dans une Corvette Z06 avec Guillaume Moreau sur une piste trempée où on a passé plus de temps en drift qu’en ligne droite, testé le freinage hallucinant d’une Audi DTM où on pense faire un arrêt cardiaque à chaque pression sur la pédale de freins, on se dit que rien de plus ne peut nous étonner. Erreur ! Grave erreur !

Monter dans le baquet de droite n’est pas une simple affaire. Harnaché soigneusement par Maurice, le père de Romain, je suis installé comme dans un canapé. Pour pouvoir dialoguer avec “mon” pilote, je suis équipé du casque radio. A moi le “D120 referme 90″. Pour faire court, la piste asphalte développe 3675 mètres (plusieurs configurations) avec virages lents, rapides, épingles en dévers, en montée, en descente… Une reconnaissance au préalable du circuit à pied aurait été préférable pour se rendre compte du tracé.

DSC_0012Une rampe d’accès permet d’accéder à la piste. Je me dis qu’en bon pilote de circuit Romain va faire chauffer les pneus surtout que la route semble grasse. Nouvelle erreur ! Dès les 50 mètres de la rampe passée, la 911 GT3 RS 4.0 R-GT est déjà en travers et là je me dis que je vais prendre cher. En bon touriste, j’avais mis l’iPhone sur mode vidéo pour vous en faire profiter. Le temps d’appuyer sur le déclencheur, de filmer 2s, l’iPhone m’échappe des mains pour se promener dans l’habitacle. Les virages s’enchaînent un à un sans que je comprenne si ça tourne à droite ou à gauche. En arrivant à un sommet de côte, deux possibilités prendre la route à gauche ou aller à droite où on ne voit rien. Et là l’option est bien de prendre à droite. J’ai l’impression d’être avec Bo Duke dans General Lee (Sherif fais-moi peur) avec Rosco à nos trousses. Dans le bas de la descente, la Porsche tape le sol avant d’arriver sur une épingle à gauche.

J’ai juste le temps de dire “mais tu ne chauffes pas les pneus ?” Et j’ai droit en réponse avec un regard malicieux : “Bah quoi ils sont chauds”. Je me dis qu’on a fait le plus dur. Nouvelle erreur ! Une bosse permet à la Porsche de décoller juste avant un pif paf.

C’est parti pour un nouveau tour à allure encore plus soutenue. La RGT tape encore plus dans la descente et on frôle un buisson sur la bosse en décollant allègrement. “On a touché le buisson là, non ?” Réponse : “Mais non mais non”. Il faut être fou (ou plutôt pilote) pour rouler à une telle vitesse sur un chemin de campagne entouré de grosses pierres. Il n’y a aucun doute, on sent bien les plus de 300 cv de la 4.0 RGT. A titre de comparaison, le Formula Rossa du Ferrari World, c’est de la Ligue 2. Faites monter Nabilla dans la cage de droite et soyez assurés que sa poitrine passe en trois boucles à 85C.

DSC_0010J’avais en mémoire que 50 litres de carburant avaient été mis dans la Porsche avant de partir et je me dis que si on arrête seulement une fois le réservoir vide, je vais être trois jours sans manger. Nous n’irons pas jusque là et au bout de plusieurs tours, nous redescendons la rampe.

“Fallait bien que je t’impressionne un peu” me lance un Romain Dumas avec un large sourire. Il n’en fallait pas tant pour m’impressionner. Pas malade, pas envie de vomir… Juste stupéfait ! D’une, comment peux-t-on piloter à une telle vitesse sur ces chemins, de deux comment font les copilotes. Je comprends mieux pourquoi ils sont assis bien bas dans la voiture avec un gros carnet devant les yeux. Cela permet de ne pas voir la route (joke).

Ce baptême en compagnie d’un des pilotes les plus talentueux et éclectiques restera un grand souvenir. Après cela, pas certain que quelque chose de nouveau m’impressionne. Toutefois, si Denis Giraudet devait être indisponible pour un rallye, pas la peine de m’appeler car j’aurais de toute façon piscine.

PS : Romain, on a bien touché le buisson comme l’ont montré les flaps sur l’aile avant droite. Quand je pense que ma mère me croit journaliste tranquille avec un carnet et un crayon…

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