Pour la toute première fois de son histoire, l’équipe de Jérôme Policand a participé et surtout terminé les mythiques deux tours d’horloge sarthois. La reine des courses, la plus célèbre et la plus convoitée a rendu son verdict et a permis à la Ferrari 458 Italia N°58 de conduire son équipage au bout du rêve. Anthony Pons, Fabien Barthez et Soheil Ayari sont passés le dimanche 15 juin à 15h00 sous le damier sans connaître le moindre souci mécanique. Une course limpide, conforme aux attentes de l’équipe mais avec un petit regret, celui de ne pas être entré dans le Top 6 de la catégorie GTE Am, un résultat pourtant envisageable.
Une course de 24 heures comme celle du Mans s’envisage sur une semaine complète qui va du traditionnel rendez-vous du pesage, afin de satisfaire aux vérifications techniques et administratives, en plein centre ville du Mans le dimanche précédant la course, jusqu’au podium en fin d’épreuve en passant par les essais et séances de qualifications nocturnes ou encore la parade des pilotes le vendredi…
La semaine est donc plus que chargée et les sollicitations plus que nombreuses. Dans le clan du Team Sofrev-ASP, toutes ces étapes ont été franchies dans la bonne humeur mais toujours avec sérieux.
Après plusieurs jours d’attente où se développe une certaine impatience, la séance d’essais libres du mercredi après-midi libère les chevaux et permet à chacun de reprendre ses marques, une dizaine de jours après les derniers tours de piste de la journée officielle de tests.
Cette première hiérarchie dans la catégorie GTE Am permet à la N° 58 de se situer au cœur de la meute et au terme des deux séances qualificatives de mercredi et jeudi, de lui assigner sa place sur la grille.
Au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’heure fatidique qui donnera le coup d’envoi de ces 24 heures de bonheur, la tension monte d’un cran et la boule au ventre se précise. Même dès le warm-up, l’émotion commence à pointer… C’est Soheil Ayari qui installe la Ferrari sur la grille de départ et qui aura la lourde tâche d’assurer le premier relais dans des conditions météo particulièrement instables.
Le premier relais d’une longue série où chacun leur tour, Fabien Barthez et Anthony Pons apporteront leur pierre à l’édifice.
La nuit… Un autre monde, une autre course et d’autres sensations. Tout se complique et la vigilance se doit d’être exacerbée. Les ravitaillements obligent un retour en pleine lumière, une lumière qui au lieu de rassurer perturbe et dérange. Puis de retour en piste, tout est à recommencer, il faut reprendre ses marques tout en habituant à nouveau ses yeux à l’obscurité.
L’exercice est périlleux. Il le devient encore plus au lever du jour, à l’heure où les premiers rayons du soleil viennent raser la piste et où la fatigue se fait cruellement sentir. Il faut alors échapper à cette torpeur lancinante qui tente de vous faire sombrer. Heureusement, l’adrénaline joue pleinement son rôle en repoussant toutes les limites du corps et de l’esprit. Encore un effort, celui qui vient s’ajouter aux dizaines d’autres mais qui permet de libérer tout le monde en franchissant la ligne d’arrivée.
Côté pilotes ou côté mécaniciens, ces 24 heures ont paru si longues et si courtes à la fois. Jérôme Policand qui connaît si bien cette épreuve sous l’angle du compétiteur la découvrait cette année dans la peau du team manager.
« Le Mans reste une expérience à part, y compris dans le costume de team manager. Nous avons participé à plusieurs reprises aux 24 Heures de Spa, une épreuve géniale, mais Le Mans demeure une course très particulière. Nous terminons à la 9ème place du GTE Am, j’aurais préféré le Top 6 mais nous n’avons pas grand-chose à nous reprocher ou à regretter. La seule « panne » mécanique a concerné un capteur défaillant qui a fait ratatouiller le moteur pendant peu de temps. A part cela, et comme nous y attendions, la fiabilité était au rendez-vous.
Les pilotes ont fait peu de fautes mais ils ont surtout progressé de façon flagrante en matière de chrono. Je pense surtout à Fabien qui découvrait totalement l’épreuve contrairement à Anthony ou bien sûr Soheil toujours aussi solide.
L’ambiance dans le team était tout simplement excellente et je crois que tout le monde a pris beaucoup de plaisir à être là. J’ai une belle et bonne équipe autour de moi ! »
Le Mans à peine bouclé, il faut déjà penser à Spa, dès ce week-end. Mécaniciens et ingénieurs ont fait directement route vers la Belgique depuis la Sarthe pour la troisième manche du Championnat de France GT FFSA, disputée dans le cadre d’un meeting WTCC. Passion, vous avez dit passion ?
« La période est bien chargée et nous enchainons depuis trois semaines tests officiels, course et GT France. Nous retrouverons nos trois équipages engagés dans le championnat pour tenter un joli coup sur le magnifique circuit de Spa. Un circuit que Morgan Moullin-Traffort apprécie tout particulièrement et sur lequel il avait signé la pole en 2013. Les six pilotes sont motivés et nous espérons faire une belle moisson de points dans les Ardennes… »
Verdict dès dimanche au terme des deux courses qui se disputeront sur le toboggan belge. Rendez-vous est pris !