Nous vous avions présenté Danny Depoortere et son parcours dans le monde du sport automobile voilà maintenant deux ans, lorsqu’il officiait au sein du team Hexis Racing comme mécanicien après être passé par “l’école de la performance” basée à Nogaro.

Ces divers articles nous permettaient de mieux comprendre ce que vit un tout jeune débutant dans ce milieu tant convoité par de nombreux passionnés. Danny a su à force de persévérance et de travail atteindre les sommets qu’il désirait et convoitait depuis tout petit et même si son parcours n’en est qu’à ses débuts, ceux-ci sont réussis ! Rappelons tout de même que Danny a exercé comme commissaire de piste durant de nombreuses années, que ce soit au Mans ou sur d’autres circuits, avant de se lancer dans cette carrière. Le monde du sport automobile et son esprit ne lui étaient donc pas totalement inconnus au moment de débuter cette formation.

Après ses débuts chez Hexis Racing, qui s’arrêteront avec la fin du programme sportif de l’équipe, il effectue un bref passage au sein d’une seconde structure réputée avant d’intégrer quelques mois plus tard le SMP Racing pour une campagne European Le Mans Series. Campagne finalisée avec les titres pilotes et équipes pour la Ferrari 458 Italia GT3 sur laquelle Danny officiait avec plusieurs autres membres de l’équipe.

Cette saison, Danny a gravit un autre palier dans sa carrière en ayant été enrôlé dans le tout nouveau programme mis en place par SMP, le LM P2 avec la BR01, conçue par BR Engineering et alignée par la structure SMP Racing.

Cela fait moins de quatre ans que tu es en sport automobile et te voilà déjà intégré sur un programme LM P2. Imaginais-tu cela à tes débuts ?

“Pour être honnête, je l’espérais fortement, mais entre ce que l’on espère et la réalité il y a parfois un fossé énorme. J’ai tout fait pour y arriver et ça a parfaitement fonctionné, j’en suis très heureux ! 2014 a été ma vraie première saison complète en tant que professionnel dans le monde de l’endurance.”

Ton parcours est varié mais suit une ligne logique puisqu’après avoir débuté sur un programme GT3, officié sur une GTE au Mans l’an passé, te voilà désormais sur une LM P2. La façon de travailler sur ces trois autos est-elle la même ?

“Travailler sur une GT, qu’elle soit GT3 ou GTE, est différent de ce qui se passe sur une P2, ou une P1. Sur une GT, chacun des mécanos peut être “touche à tout”. Les membres de l’équipe n’ont pas nécessairement de rôle fixe et peuvent intervenir à tout moment sur une partie ou une autre si besoin. Sur un proto, le rôle de chaque mécano est défini au départ. Un prototype est le summum du sport automobile et le travail est plus pointu et minutieux que sur une GT, les possibilités de réglages, mécaniques ou aéros sont énormes. On doit connaitre sur le bout des doigts la partie sur laquelle on travaille, car il ne s’agit pas simplement de pièce à monter ou démonter, mais une multitude de réglages existent pour chacune des parties de l’auto, et il serait donc difficile de tout connaitre d’un prototype. On peut d’ailleurs le voir dans les teams usines où pour une seule LM P1 on se retrouve avec plus d’une vingtaine de membres d’équipe et ingénieurs alors qu’on a peu de chance de voir ça sur une GT.”

Quelle est justement ton affectation sur la BR01 ?

“Je fais partie de l’équipe qui travaille sur le châssis portant le #27 et j’ai en charge toute la partie mécanique avant, ce qui inclus les deux demis trains ainsi que la “pedal-box”. C’est très intéressant d’être responsable d’une partie précise d’un prototype ! L’envie de bien faire est encore plus forte car si cela ne fonctionne pas on se sent vraiment plus concerné et inversement quand tout va bien.”

Qu’as-tu découvert en intégrant une structure aussi imposante qu’est le SMP Racing ?

“Beaucoup de choses. L’organisation est différente d’une équipe de 5 ou 6 personnes comme j’ai pu connaitre auparavant. Les relations sont bonnes avec tous les membres de l’équipe, sachant que les affinités sont plus fortes avec les personnes qui officient sur la même voiture. Pour l’autre auto, on se voit moins, donc fatalement, on se connait moins. J’ai aussi découvert ce qu’était un “test de 24 heures” en vue des 24 Heures du Mans. La pression est là, mais différente de celle que l’on peut avoir sur les courses de championnat lors de ces simulations mais l’envie de bien faire, pour chacun d’entre nous, est aussi forte que sur un déplacement.”

Quelles sont tes ambitions pour l’avenir ?

“Honnêtement, même si j’espère aller le plus loin possible dans ce domaine, pour le moment je ne me pose pas cette question. Une certitude tout même, je souhaite vraiment rester en endurance. Je suis déjà très fier de mon parcours… (précisons qu’il aura fallu arracher ces quelques mots à Danny qui reste quelqu’un de très modeste au quotidien).

A ce jour, mon principal objectif est de faire bien avec SMP Racing et d’aller chercher un, ou plusieurs titres comme nous avons pu le faire l’an passé. C’est une récompense intense pour toute une équipe que de vivre ces moments de joies tous ensemble !“

Quelles sont tes impressions pour cette seconde année au cœur même de l’action ?

“Je suis toujours aussi impressionné et ému par Le Mans ! Pour moi, c’est la cerise sur le gâteau ! Les émotions sont si fortes ici… J’espère vraiment que nos trois voitures passeront sous le drapeau à damiers dimanche 14 juin. L’an dernier, bien qu’ayant abandonné, nous étions toujours là à l’arrivée et lorsque le drapeau s’est abaissé, que la foule à commencé à crier, que le speaker hurlait au point d’en perdre la voix, que les membres d’équipes se sont emparé des murets des stands et que la pression est retombée d’un seul coup après une semaine intense, là, il s’est passé quelque chose en moi d’inexplicable, de magique et qu’il faut vivre pour comprendre… Je veux vraiment revivre ça cette année, avec nos voitures à l’arrivée en plus bien sur…”