Après une saison Asian Le Mans Series 2015/206 prometteuse, c’est au tour du championnat sprint de débuter le week-end prochain. Trois meetings seront au menu de cette saison 1, tous sur le tracé de Sepang qui rouvre ses portes avec un tout nouveau revêtement. Douze autos sont attendues pour le premier rendez-vous avec trois catégories en piste : LM P3, CN, GT Cup. Si l’idée est de fédérer de nouveaux concurrents, le but est aussi de fidéliser ceux présents sur la saison régulière. A l’aube du coup d’envoi du championnat, Cyrille Taesch-Wahlen, directeur général de l’Asian Le Mans Series, a répondu à nos questions.
Comment se présente la série Sprint ?
“Il y a cinq mois, le championnat n’existait pas. Il a fallu partir d’une feuille blanche et cette liste de 12 concurrents pour ouvrir la saison est plutôt encourageante. Le timing n’est pas idéal car il correspond avec le lancement de différents championnats en Asie. Les équipes doivent aussi composer avec le Road To Le Mans qui va très vite arriver. Nous devrions avoir au moins deux LM P3 supplémentaires lors du rendez-vous suivant avec un potentiel de trois GT en plus. L’Asian Le Mans Sprint Cup a toute sa raison d’être en combinant Protos et GT, ce qui est l’essence même des 24 Heures du Mans. La série permet d’exploiter des autos sur davantage de courses. Si nous parvenons à en avoir 15 sur la deuxième course, nous serons satisfaits.”
C’est la toute première fois qu’un championnat va mettre aux prises les trois châssis LM P3 sur le marché à ce jour. Une belle satisfaction ?
“La grille LM P3 révèle une partie du potentiel du LM P3 en Asie pour l’hiver prochain. La combinaison des teams déjà présents en Asian Le Mans Series et des nouveaux est bonne. Sur les cinq équipes présentes, quatre sont de pays différents avec Philippines, Malaisie, Chine et Taiwan. Toutes viennent d’Asie. On note aussi un transfert GT/LM P3. Le LM P3 est une catégorie d’appel et les équipes le font avec l’envie de briller du mieux possible, ce qui permet d’attirer de nouvelles écuries dans l’environnement ACO où l’idée est bien de promouvoir le prototype en Asie en parallèle aux courses d’endurance. Voir une Ligier venir affronter les Wolf en CN est aussi une bonne chose.”
Le Mans reste l’objectif pour toutes ces équipes ?
“Tout se fait par pallier. Des équipes européennes viennent rouler en prototype comme base de lancement afin de décrocher une invitation pour les 24 Heures du Mans. Les ‘anciennes’ LM P2 ont un avenir en Asie. Certains vont passer directement du LM P3 au LM P2 alors que d’autres vont s’aguerrir plus longtemps en LM P3. En Asie, l’équivalent du GTE est le GT3 et le LM P3 peut devenir le produit phare. Le LM P2 est fait pour les plus grosses structures ou les européens qui ont l’habitude d’exploiter ce genre de machines.”
La grille CN/GT Cup peut se développer ?
“Il n’y avait pas de raison de ne pas intégrer les CN même si on ne note pas de vraie poussée. On attend tout de même une Norma à court terme. Quant à la catégorie GT Cup, elle fait office de base de travail pour les gentlemen avant de boucler des relais plus longs sur des courses de quatre heures. On accueille pour la première fois une équipe basée en Asie-Pacifique et dirigée par Will Bamber, le frère de Earl.”
Le championnat Sprint permet de renforcer la pyramide en Asie ?
“L’intérêt est de plus en plus grandissant avec une belle mixité en piste et un vrai développement du prototype. Rouler en Asian offre des opportunités de développement. C’est un nouveau championnat qui donne une solution économique plus facile avec la possibilité d’exploiter des autos sur sept meetings. La série Sprint est indépendante mais elle permet de renforcer l’Asian Le Mans Series. Maintenant, nous sommes présents de mai à janvier.”
On pourrait voir un meeting supplémentaire ?
“On ne peut pas exclure d’étudier la faisabilité d’un 4ème meeting, pourquoi pas sur un autre circuit. Nous verrons en fonction de ce que veulent les équipes et du nombre d’autos en fin de saison. Sepang est une base parfaite car beaucoup d’équipes sont sur place. Si on devait sortir, ce serait tout de même pour rester dans la même zone. Nous dresserons un bilan en septembre. Ce qui est sûr, c’est que quatre sera un maximum.”
Les prévisions pour l’Asian Le Mans Series sont bonnes ?
“Le curseur est dans le positif. L’intérêt est grandissant et avoir une saison à une moyenne de 25 autos est tout à fait possible.”
La finale ELMS à une semaine du coup d’envoi en Chine pose un problème ?
“En Asie, le climat n’est pas le même partout en hiver, ce qui impose des choix dans l’ordre des circuits. De plus, il faut du temps pour passer d’un circuit à l’autre côté logistique. On ne peut pas démarrer deux semaines après Estoril sous réserve de tomber en même temps que le FIA WEC à Shanghai. Il faut aussi tenir compte de Macao. Nous allons tout mettre en oeuvre pour que cela n’arrive plus en 2017 et tout est fait pour s’affranchir de ce problème dès cette année. On discute avec les équipes qui souhaitent enchaîner Estoril et l’ouverture de l’Asian.”