Le rideau est donc tombé le week-end dernier à Motegi, un week-end plus que chargé puisque les nombreux spectateurs ont pu assister à deux courses, le Round 3 après l’annulation de la manche d’Autopolis, et le Round 8, véritable Finale de la Série. Deux manches sur huit en deux jours, soit le quart de la saison, Motegi avait donc tout pour être décisif, et il le fut…
Avant de passer en revue et de faire la clap de fin de la saison 2016, il n’est pas inutile de revenir sur le déroulement de la huitième et dernière manche, que nous n’avons fait que survoler dans notre compte-rendu dominical.
GT500
Comme la veille donc, la Lexus RC F SARD n°39 avait fait la pole position, Kohei Hirate ayant en cela imité son coéquipier Heikki Kovalainen. Hirate conservait sa première place au départ tandis que Andrea Caldarelli (Lexus WAKO’S Le Mans n°6) prenait la deuxième place à Ryo Hirakawa (Lexus Tom’s n°37) dès le premier tour et partait chasser Hirate. Derrière les Lexus, Hironobu Yasuda (Nissan GT-R Impul n°12) menait la révolte et s’expliquait ferme avec Yuhi Sekiguchi (Lexus Wedsport Bandoh n°19) mais la Lexus, après avoir été dépassée pendant plusieurs tours, reprenait son bien et Yasuda devait se contenter de la cinquième place. C’est pourquoi le team décida d’arrêter très tôt Yasuda qui était relayé par João De Oliveira. La Nissan n°24 du Kondo Racing, victorieuse la veille, faisait le même pari et repartait sans changer les pneumatiques, comme samedi, mais sans effets tangibles cette fois. Dans le groupe de tête, Hirate s’arrêtait le premier, suivi peu après par Caldarelli et Sekiguchi qui avait pris la troisième place à Hirakawa.
Le Team NISMO, désireux de conserver son titre malgré une place en cinquième ligne au départ, retardait le pitstop de Quintarelli au maximum. L’italien s’arrêtait au 30ème tour, relayé par Tsugio Matsuda, et toujours par souci de gain de temps la Nissan repartait avec ses mêmes gommes Michelin.
A l’avant, Kovalainen était en tête et entrevoyait la victoire, la première de la saison, et également le titre pilotes. Néanmoins, Kazuya Oshima et la Lexus WAKO’S n°6 revenaient sur la Lexus SARD. Une deuxième place suffisait à Kovalainen pour conquérir le titre pilotes mais le finlandais tenait visiblement à remporter sa première victoire et il résistait au japonais qui tentait de s’infiltrer à l’intérieur mais Kovalainen tint bon jusqu’à l’arrivée, conservant quatre dixièmes d’avance sur Oshima à l’arrivée, Sekiguchi/Yuji Kunimoto complétant le podium devant deux autres Lexus RC F
Kohei Hirate remporte son second titre en GT500 après avoir titré en 2013 avec Yuji Tachikawa sur une Lexus Zent Cerumo. Heikki Kovalainen, pour sa deuxième année en SUPER GT, remporte sa première victoire et son premier titre, tout comme le team SARD, pourtant présent en SUPER GT depuis 1994 et qui est enfin récompensé.
Au classement pilotes, Kovalainen/Hirate l’emportent donc avec 82 points contre 69 à Oshima/Caldarelli, 62 à Quintarelli/Matsuda -les seuls ”intrus” parmi les Lexus dans le Top 5-, 58 à Sekiguchi/Kunimoto et 54 à Daisuke Ito/Nick Cassidy (Lexus Tom’s n°36).
Paradoxe
Lexus est donc le grand gagnant de cette année 2016 et pourtant les RC F ne l’ont emporté qu’à trois reprises contre cinq pour les Nissan GT-R. Il a fallu attendre la sixième manche et la fin du mois d’août pour voir une Lexus triompher.
Les victoires Lexus : Tachikawa/Ishiura (Zent Cerumo n°38) aux 1000 Km de Suzuka, Sekiguchi/Kunimoto en Thaïlande et Kovalainen/Hirate donc à Motegi
Les victoires Nissan : Quintarelli/Matsuda à Okayama et Fuji, Sasaki/Yanagida (GT-R Kondo Racing n°24) à Sugo et Motegi, Yasuda/De Oliveira GT-R Impul n°12) à Fuji.
Le lièvre et la tortue…à l’envers !
Quintarelli et Matsuda, champions 2014 et 2015, avaient démarré la saison en fanfare avec deux succès dans les premières courses et semblaient bien partis pour réaliser le triplé, mais les choses se sont gatées par la suite. Arrivés en leaders à Motegi, ils ont tout juste sauvegardé une place sur le podium. alors qu’ils ont été en tête du classement depuis le 10 avril jusqu’au 12 novembre…Sic transit gloria !
Pneumatiques
Après deux années de sacre pour Michelin, Bridgestone succède à l’équipementier français qui équipe les Lexus de Kovalainen/Hirate et de Caldarelli/Oshima,
Les Bridgestone ont gagné trois fois : à Fuji, à Suzuka et à Motegi 2, les Yokohama trois fois également : à Sugo, en Thaïlande et à Motegi 1, les Michelin à Okayama et Fuji 1
Honda
Si Nissan, bien que battu, a fait bonne figure, on ne peut en dire autant des Honda NSX Concept-GT qui ont été dominées toute la saison et qui ont touché le fond à Motegi. Les mieux classés en 2016, Koudai Tsukakoshi et Takashi Kogure (Honda Keihin Real Racing n°17) ne pointent qu’au onzième rang et les Honda n’ont comme meilleurs résultats en 2016 que deux deuxièmes places ! Le dernier titre de Honda remonte à 2010 avec Loïc Duval et Takashi Kogure (Honda Weider Racing). Il faut espérer que la NSX GT 2017 soit plus performante que l’actuelle NSX Concept-GT….
2017
Si on ne peut encore préjuger de la hiérarchie de l’année prochaine, ce sera de toute façon l’année du changement, avec une nouvelle réglementation, avec de nouvelles motorisations : moteur quatre cylindres 2 litres, réduction de 25% de l’appui aérodynamique afin de réduire la vitesse de passage en virages. Espérons simplement que cette nouvelle réglementation n’altérera pas le spectacle qui a été cette fois encore à la hauteur avec des voitures ultra-performantes et fiables, des pilotes de grande valeur et des bagarres de tous les instants. Pour rappel et pour juger du niveau des GT500, lors de la seconde course de Fuji, la pole position de Jöão Paulo De Oliveira sur la Nissan Impul n°12 était en 1’28”458 et à Fuji pour la manche du WEC la meilleure LMP2, l’ORECA 05 Nissan G-Drive n°26 a tourné en qualifications en 1’31” 332 et le meilleur chrono de la Rebellion R-One n°11 était de 1’27”986. CQFD…