Double vainqueur des 24 Heures de Spa (2001/2002), Christophe Bouchut revient dans les Ardennes belges cette année sur l’une des deux Mercedes SLS AMG GT3 du GT Russian Team. Le Bourguigon s’est imposé lors des deux premières années de l’épreuve réservée aux GT dominée par les Chrysler Viper GTS-R/Larbre Compétition. Depuis, on a vu le Bourguignon sur une multitude de GT1 : Ferrari, Aston Martin, Corvette, Saleen, Lamborghini. Le GT1 a laissé place aux GT3 et l’épreuve s’est embellie au fil des ans avec un plateau de plus en plus garni.
“Je suis de retour aux 24 Heures de Spa après plusieurs années passées à faire autre chose” nous a indiqué Christophe Bouchut. “Maintenant, il n’y a qu’une seule catégorie en piste. GT Russian Team m’a proposé plusieurs courses cette année, dont Spa. C’est un vrai plaisir pour moi de revenir sur ce prestigieux évènement. On peut considérer les 24 Heures de Spa comme la plus grande course GT au monde réservée aux GT.”
Le double vainqueur de l’épreuve connaît parfaitement les subtilités des GT3 puisqu’il a été pilote d’essais pour la FIA durant plusieurs saisons : “Les années GT1, c’était différent de ce que l’on connaît maintenant avec des autos peu bridées. C’était une autre époque, une autre réglementation. J’en garde de très bons moments. Les GT3 ont différentes aides au pilotage. Elles sont sous-motorisées et c’est quasiment à fond partout, ce qui rend le pilotage tout de même plus difficile. Les autos sont plus typées gentlemen. Avec une GT3, c’est bien plus difficile de faire la différence. Avant, les écarts étaient plus importants. Il faut toujours privilégier la sortie de virage plutôt que l’entrée. Les pilotes professionnels doivent composer avec des voitures qui manquent de puissance mais qui sont devenues très fiables.”
Christophe Bouchut garde de bons moments à Spa, notamment les deux victoires, mais cette année l’objectif est de s’imposer en Pro-Am Cup : “Remporter cette course était un grand moment, surtout à deux reprises. Chacun sait comment c’est compliqué de gagner une course de 24 heures. Cette année, les ambitions sont différentes même si sur une course tout peut se passer. Pour nous, l’objectif est la victoire de classe.” Alexey Karachev, Miguel Toril et Kenneth Heyer seront ses coéquipiers.
“J’ai roulé dans beaucoup d’autos différentes” poursuit Christophe Bouchut. “Toutes m’ont procuré de bonnes sensations. Si je devais en retenir une, je dirais la Ferrari 550 Maranello qui était parfaitement équilibrée avec en plus une sonorité bien spéciale. La Lamborghini Murcielago était aussi une sacrée auto. Bizarrement, les autos ne sont pas très surprenantes sur ce circuit et je ne sais pas vraiment pourquoi. Les différences ne sont pas énormes.”
“Aujourd’hui les courses d’endurance sont de vrais sprints” poursuit le vainqueur des 24 Heures du Mans 1993. “Tout le monde est à fond du départ à l’arrivée. Les pilotes se disent que l’auto doit tenir et plus personne n’a la notion de reposer la voiture. Au début de l’ère GT, c’était différent car tout était neuf et il fallait s’attendre à avoir des pannes mécaniques. J’ai le souvenir lors d’une course à Spa d’être tombé en panne au volant d’une Porsche 911 GT1 et j’ai dû attendre la fin de séance pour rentrer au ralenti. Vu que j’étais à allure réduite, je n’avais pas mis de casque et là j’ai réalisé la puissance des autos. On ne rend pas bien compte quand on est attaché et casqué. On vit les éléments autour d’une manière différente.”
“Les 24 Heures de Spa restent une course importante” conclut Christophe Bouchut. “Beaucoup rêvent d’y participer. Gagner à Spa représente quelque chose de particulier et de prestigieux sur un CV…”