La catégorisation FIA des pilotes 2016 a suscité un bel engouement sur les réseaux sociaux où les pilotes se sont laissés à donner des avis qui sont divergents. Entre les satisfaits et les déçus, il y en a pour tout le monde. Rares sont les pilotes qui veulent en parler ouvertement sans concession pour argumenter sur le sujet. Toutefois, un pilote nous a contacté pour donner son sentiment sur la catégorisation de pilotes. On vous dira juste qu’il a un palmarès long comme le bras, qu’il est (ou qu’il a été) pilote officiel et qu’il est toujours en activité.
« Cela fait plusieurs années que je me bats contre ce système » nous a déclaré notre interlocuteur. « Les pilotes ne sont pas là pour s’amuser mais bien pour travailler. Du jour au lendemain, on peut se retrouver sans contrat par une décision qui se veut arbitraire. Un peu de lobbying peut tout changer. Dans tous les sports, on prend l’année passée comme critère, pas un palmarès complet. C’est comme si l’ATP prenait en compte le double pour faire le classement des meilleurs joueurs de simple. Toutes les données sont impossibles à vérifier : météo, conditions de course, etc… Les teams et les organisateurs en pâtissent. Notre sport est le seul au monde où les athlètes demandent à être dégradés.
« Ce système va à l’encontre de la sécurité en attirant de plus en plus de gentlemen sans expérience. Je n’ai absolument rien contre les gentlemen mais c’est comme si la FIFA demandait d’intégrer trois amateurs sur un terrain de football. Selon moi, ce n’est pas à la FIA de décider qui peut rouler ou pas. Les teams doivent eux-mêmes décider. Pour certaines équipes, l’ambition n’est plus de gagner sur la piste mais bien de gagner de l’argent.
« Il faut défendre le sport. C’est aussi une catastrophe pour les jeunes en dehors d’un volant usine. Dans le cas contraire, ils ne savent plus se faire un palmarès. Nous avons besoin d’une Fédération Internationale du Sport Automobile. La FIA fait du très bon travail sur le plan de la sécurité, on ne peut pas le nier. Garder les catégorisations dans les championnats nationaux est une possibilité. C’est tellement difficile pour les très jeunes pilotes de trouver un volant et de se construire une carrière. »