Figure incontournable du VdeV Endurance Series depuis bien des années, CD Sport se sent parfaitement bien dans le championnat géré par Eric Van de Vyver où les Norma jouent les premiers rôles. L’écurie périgourdine gérée par Laurent Cazenave et Claude Degrémont est sur le pont quasiment 365 jours par an. Entre les stages de pilotage et les meetings, les journées sont bien remplies. Il n’y a pas de raison de changer une formule qui gagne, ce qui fait que CD Sport sera à nouveau de la partie en 2015. C’est une nouvelle année chargée qui attend Laurent Cazenave. Le Palois compte bien mixer à nouveau le pilotage et l’encadrement. Retour avec lui sur une saison 2014 bien remplie avec les perspectives d’avenir…

Le bilan de CD Sport est positif en VdeV Endurance Series ?

 « Sur l’ensemble de l’année, le bilan est plutôt bon. Les pilotes ont rempli leur mission avec une belle progression sur la seconde partie de saison. Les valeurs sûres sont restées et quelques nouvelles têtes sont arrivées. Au final, CD Sport a placé deux autos dans le quinté de tête du championnat. Sur les quatre autos, trois ont fait des podiums avec deux victoires à la clé. Chez CD Sport, tout le monde doit être en mesure de gagner des courses. C’est la philosophie de Claude et moi-même. On met les mêmes moyens sur chaque voiture. Cependant, on va voir comment on peut se concentrer sur le titre.

 Le point que l’on peut qualifier de décevant reste la 3^ème place du championnat à seulement 2 points de la 2^ème. Je tiens à féliciter nos adversaires qui ont aussi fait une belle saison. La finale d’Estoril nous coûte cher. »

L’idée est de rempiler en 2015 ?

 « Oui tout en conservant un maximum de nos pilotes. Tous ont la priorité de rester chez nous même si on aimerait amener deux ou trois nouvelles têtes. Nous souhaitons sécuriser nos quatre équipages d’ici le 20 décembre sachant que nous poursuivrons avec Norma où sur les quatre autos, deux seront nouvelles. Nous avons reçu différentes offres pour changer de châssis mais nous sommes satisfaits de notre relation avec Norma. C’est plutôt bon de faire dans la fidélité. »

 CD Sport lorgne du côté du LM P3 ?

 « Disons que nous avons regardé de près pour voir ce que l’on pourrait faire. Maintenant, cela ne fait plus partie de nos objectifs. On attend de voir les choix techniques définitifs. L’auto s’annonce assez lourde, ce qui n’est pas dans notre vision de la catégorie. On va tout de même regarder ce qui se fait. Il y aussi l’incertitude de nombre d’autos en 2015. On ne peut pas se permettre de faire n’importe quoi sur le plan économique. Il convient de peser les choix pour être rentable. Pour avoir la réussite sportive, il faut la réussite économique, qui plus est en Endurance. Tout est lié. Nous avions pourtant des pilotes prêts à passer en LM P3. »

 Le team est satisfait de son engagement en VdeV Endurance Series ?

 « A 100%. Le gros succès du championnat réside dans la qualité du plateau. Les arrivées du Graff et de OAK sont un gage de qualité de la série. Le championnat plaît de plus en plus avec un niveau de pilotage qui s’élève au fil des saisons. On le voit avec Vincent (Capillaire) qui a explosé entre VdeV, ELMS et Le Mans. Tout le monde l’a découvert sur la scène internationale, alors que c’est un pur produit VdeV.

 « En revanche, pourquoi pas créer un championnat Junior où le 1^er des moins de 22 ans pourrait être convié à un test en LM P2 ou prendre part à une course en LM P3. Il y a des choses à mettre en place pour attirer de jeunes pilotes. Il y a beaucoup de jeunes qui ont l’enveloppe budgétaire pour rouler en VdeV, mais pas forcément en LM P2 ou GT. Il faut juste une « carotte » au bout. Tout le monde a sa chance. Il n’y a pas une auto qui soit vraiment au-dessus du lot. Aujourd’hui, il n’y a plus de mauvaises autos. »

Tu comptes poursuivre en tant que pilote ?

 « Je reste ouvert à toute proposition pour rouler en GT Tour, Blancpain Endurance Series et ELMS en LM P2. Mon statut de Silver n’est pas désagréable pour une équipe. Il faudra juste faire le bon choix. Me diriger vers L’Endurance me plairait bien sans l’obligation de prendre part aux 24 Heures du Mans. J’ai 38 ans, une femme, un enfant et une entreprise à faire tourner. Je ne dis pas que cette course est dangereuse mais je ne souhaite pas prendre de risque. Ce n’est pas quelque chose que l’on peut prendre à la légère. A contrario, les 24 Heures de Spa pourraient faire partie du menu. »

La saison avec la McLaren en GT Tour a été compliquée ?

 « DKR Engineering a fait un travail remarquable avec les moyens du bord. Nous n’avions pas le moindre support de McLaren. On sait qu’on peut la faire aller plus vite. L’équipe a géré comme elle a pu. De plus, nous avions face à nous des autos avec une meilleure BOP. En fin de saison, nous étions à une grosse seconde de ce qui se faisait devant. Il était possible d’être dans le bon peloton sur la seconde partie de l’année. La McLaren  a du mal dans les virages à moyenne vitesse. Le lendemain de la finale GT Tour, j’ai testé une Ferrari 458 Italia GT3 et il y a des domaines où il n’y a quasiment pas d’écart : virages lents, freinage, moteur, freinage, boîte de vitesses. La MP4-12 GT3 est à vendre. Nous avons quelques touches. 

 « Pour 2015, ma priorité est de repartir avec Kendy pour remonter dans une auto performante afin de me battre avec les bons pilotes et les bonnes voitures. Je veux prendre du plaisir. »