Benoît et ses camarades Marcel Fässler et André Lotterer terminent la saison comme ils l’avaient commencée : sur le podium, au terme d’une belle bagarre ! Fiers de leur prestation en dépit de quelques petits grains de sable, c’est vers 2014 que se porte déjà leur regard…
Dimanche matin, au lendemain de l’épreuve de clôture du championnat WEC, Benoît Tréluyer et ses équipiers prenaient l’avion pour l’Allemagne afin de commencer à préparer l’exercice 2014, ou plutôt de continuer à le préparer ! À Ingolstadt cela fait de longs mois déjà que l’on travaille pour apporter une réponse efficace à la nouvelle donne technique qui fait la part belle aux systèmes de récupération d’énergie et à la consommation de carburant. Si les pilotes ne l’ont pas encore testée, la nouvelle arme maison est déjà bien avancée. L’usine va passer à la vitesse supérieure maintenant que la R18 e-tron quattro a fait ses adieux et s’apprête à rejoindre le Panthéon du sport automobile comme l’une des plus glorieuses Audi jamais construites.
Evidemment, elle aurait mérité de terminer sa fabuleuse carrière sur la plus haute marche du podium, mais qui dit désert, dit grains de sable ! Alors que Loïc Duval, Alan McNish et Tom Kristensen sur la n°2 enregistraient le premier abandon d’une R18 e-tron quattro, la n°1 se battait jusqu’au bout malgré de petits soucis…
« Repartir avec des pneus usagés après André (Lotterer) a entraîné une forte augmentation des temps, a soufflé Benoît à Bahreïn. Je n’ai jamais vraiment réussi à faire fonctionner les pneus arrière lors de mon premier relais à cause d’un fort survirage. Le deuxième relais, débuté avec des pneus neufs, s’est mieux passé, sauf que je n’avais pas une énorme confiance en la voiture après cette première expérience. J’ai mis un peu de temps à me mettre dans le bain. J’ai fini mon relais en revenant un peu sur les Toyota. »
Marcel Fässler l’a alors relayé et stabilisé l’écart. Son rythme était très bon et l’équipage s’approchait d’une bonne fenêtre d’exploitation des pneus lorsque la nuit s’est mise à tomber, apportant avec elle fraîcheur et humidité.
« Nous avons alors décidé de prendre des risques pour battre Toyota, en doublant le relais sur le même set de pneus, a poursuivi Benoît. Hélas, cela n’a pas marché comme nous l’espérions malgré tous les efforts de Marcel. Il a aussi eu la malchance d’écoper d’une pénalité de passage par les stands pour avoir doublé sous drapeaux jaunes, sauf qu’il était tout simplement impossible de les voir de nuit ! La veille, Toyota avait également mentionné ce problème… »
Entre la pénalité reçue et l’option risquée du double-relais, la n°1 s’est retrouvée à une minute alors qu’elle n’était auparavant qu’à 25 secondes ! La messe était dite…
« Nous savions que cela allait être dur, et ce fut le cas, a également souligné Benoît. Il ne nous a pas manqué grand-chose, mais Toyota remporte une victoire méritée. Nous avons fait du bon travail, nous étions performants, mais cela ne peut pas toujours sourire. Nous savions que l’écurie japonaise allait tirer un meilleur bénéficie de son système hybride à basse vitesse, mais c’est resté très serré durant tout le week-end ! »
La n°1 terminait sa saison à Bahreïn comme elle l’avait débutée à Silverstone, sur la deuxième marche du podium. Entre les deux manches, trois victoires à Spa, Sao Paulo et Shanghai qui font que 2013 restera malgré tout une saison positive.
« Avant le Nouvel An, je ne vais passer que trois jours chez moi, a conclu Benoît. Entre les cérémonies de remise de prix, les événements pour les sponsors, les tests… Il faudra patienter jusqu’à janvier pour prendre un peu de repos. Ce n’est pas grave car l’enthousiasme a déjà pris le dessus sur la fatigue. Nous n’avons pas encore roulé avec la nouvelle voiture, et nous sommes impatients de l’essayer. L’hiver va être important. Il va falloir basculer en « mode 2014 » le plus rapidement possible afin de bien appréhender et comprendre le nouveau règlement… »
Attention, Tréluyer & Co sont sortis du désert !