Concepteur de la DeltaWing, Ben Bowlby a depuis ouvert la voie de l’originalité dans une réglementation LM P1 qui fait la part belle à l’ingéniosité. En faisant confiance à une traction avec moteur à l’avant, le designer de la Nissan GT-R LM NISMO est parti à contre courant de la concurrence sachant que Nissan Motorsports n’a certainement pas mis autant de moyens financiers que Audi, Porsche ou Toyota. Les 24 Heures du Mans vont servir de première confrontation sachant que le LM P1 n’a jamais été aussi concurrentiel.
« Je suis excité à l’idée d’aborder la Journée Test » nous confie Ben Bowlby tout sourire. « C’est la première opportunité de voir la GT-R LM NISMO face aux autres LM P1. Nous avons fait beaucoup de simulations et il nous faut maintenant apprendre de la piste. Nous avons roulé il y a peu dans le Kentucky sur une piste longue de 3,2 km qui reprend des caractéristiques du Mans. Depuis le premier roulage, nous avons bouclé environ 7000 km. Maintenant, le package est fiable. Au lieu de prendre part aux 6 Heures de Silverstone et Spa, nous avons opté pour une nouvelle séance d’essais. »
Nissan Motorsports fonde beaucoup d’espoir sur son moteur V6 : « Sur une durée de vie d’environ 8000 km, le moteur a tourné plus de 6000 km. On a fait le choix du moteur V6 que l’on pense être le plus compétitif. Nissan voulait aller au Mans avec un concept innovant et c’est réussi. Le règlement actuel donne beaucoup d’opportunités, ce qui nous donne la possibilité d’avoir un moteur à l’avant. Le fait d’avoir une traction fait que la stabilité est vraiment incroyable dans toutes les conditions avec en plus une réduction du risque de tête à queue. On sait que l’auto ne sera la plus rapide dans les virages mais sa vitesse de pointe s’annonce bonne. » Ben Bowlby table sur une vitesse maximale de l’ordre de 340 à 345 km/h au Mans.
Afin d’améliorer la fiabilité, Nissan a pris la décision de réduire la puissance de sa GT-R LM NISMO : « On pouvait sortir en tout plus de 1000 chevaux mais nous avons préféré diminué la puissance pour une meilleure fiabilité afin d’être le plus endurant possible. C’est notre première année et il faut être indulgent. Le public attend beaucoup de nous car nous avons partagé beaucoup de choses. Le premier objectif est déjà de terminer la course et d’emmagasiner un maximum d’informations pour le futur. »
Sur les neuf pilotes de l’effectif Nissan au Mans, seuls quelques uns sont affûtés à la discipline, notamment Olivier Pla. « On ne peut pas nier que plusieurs de nos pilotes n’ont pas l’expérience du LM P1 » souligne Ben Bowlby. « Ils ont fait beaucoup de simulateur. La cohésion est bonne, ce qui pour nous est très important. Il y a un vrai esprit d’équipe. Nous ne sommes pas effrayés par les pilotes qui ne connaissent pas Le Mans. Je suis très proche de Dan Gurney et lui a bien compris qu’il fallait une approche différente pour aller au Mans. C’est une course totalement à part. »