Absent et présent à la fois du meeting de Silverstone le week-end dernier, Nissan Motorsports a repris la piste avec sa GT-R LM NISMO en vue des 24 Heures du Mans où la LM P1 doit faire ses débuts face à la concurrence. Un test d’endurance a lieu cette semaine sur le territoire américain. Depuis le début du programme, le constructeur japonais a dû faire face à quelques couacs : absence à Silverstone et Spa, échec au crash test FIA et quelques soucis avec le système hybride.
Si Nissan Motorsports avait dépêché en Angleterre deux GT-R LM NISMO, elles sont restées bien sagement dans le box Nissan. Darren Cox et Ben Bowlby étaient quant à eux restés aux Etats-Unis, mais une visioconférence a permis d’en savoir un peu plus sur l’avancée du programme.
« Afin de faire le meilleur travail possible, nous préférons poursuivre nos essais de développement plutôt que d’aller en course sachant que nous ne sommes pas encore prêts » a confié Ben Bowlby, concepteur de la Nissan GT-R LM NISMO. « Nous avons dû annuler avec regret les deux premières courses afin de mieux nous préparer. Il faut dire que ces voitures sont très compliquées. »
Maintenant que la Nissan GT-R LM NISMO a passé le crash test FIA avec succès, une bonne partie du travail se concentre sur le système hybride, ce qui n’est pas sans donner un casse tête à l’équipe technique : « Le système hybride nous a donné un gros mal de tête. Nous avons un système qui est potentiellement puissant mais nous nous battons un peu sur le sujet. » Si Nissan avait prévu de rouler en 8MJ, qui est la catégorie d’hybridation la plus élevée, il semble que les GT-R LM NISMO vont plutôt évoluer en 2MJ pour commencer, soit la classe la plus basse, sachant que Ben Bowlby a indiqué que les essais de la semaine allaient être prépondérants dans le choix de la classe d’hybridation.
« La quantité d’essais que nous avons mis en place a été dédiée au système hybride » a précisé Bowlby. « Nous avons conçu entièrement la voiture autour du système hybride, et c’est ce qu’il faut faire pour arriver à 8MJ. A l’avenir, nous espérons avoir le plein rendement mais comme il faut homologuer le tout pour l’année, c’est un sujet difficile. Nous pensons être bien mieux en 2016. »
Des compromis ont été faits sur la voiture actuelle, y compris un passage de roues de 16 à 18 pouces pour accueillir de plus grands freins compte tenu d’un système hybride plus petit : « Cela modifie beaucoup de choses de modifier des éléments de la conception. Cela dit, si vous coupez le système hybride, la voiture fonctionne et va très vite. » Ben Bowlby s’est montré satisfait du moteur essence V6 de 3 litres.
Les essais se poursuivent cette semaine sur le NCM Motorsports Park à Bowling Green dans le Kentucky sur la piste General Motors. Le tracé américain reprend quelques caractéristiques du Mans. A ce jour, plus de 3000 km ont été bouclés par la Nissan GT-R LM NISMO. Avant l’échéance du Mans, Ben Bowlby reste humble quant aux perspectives de l’année en cours : « Nous avons un énorme défi. Je pense que le niveau du championnat n’a jamais été aussi élevé. Bien figurer est un vrai challenge. Nous arrivons à un moment difficile en tant que nouveau constructeur. Cependant, nous avons une équipe très engagée, un soutien fantastique de NISMO et Nissan pour que ce projet soit viable. Notre objectif est de venir au Mans pour faire le meilleur résultat possible. Si nous faisons de notre mieux, c’est une longue course et le résultat pourrait être surprenant. »