Antony Villain (à droite sur la photo) n’est pas seulement responsable du design chez Alpine. Il est aussi passionné de sport automobile et plus particulièrement d’Endurance. A quelques mois de la présentation du modèle routier de l’Alpine, le jeune designer était à Fuji pour supporter Signatech-Alpine qui mène le championnat LM P2. Ce déplacement au Japon était aussi l’occasion pour lui de constater que l’image de marque Alpine est toujours bien présente au pays du Soleil Levant.
« Je suis l’aventure Alpine depuis le début de l’aventure avec Philippe Sinault » nous a déclaré Antony Villain. « Deux jours après l’annonce, j’étais déjà à Bourges pour une amorce de décoration de la voiture. L’auto a été peinte chez Alpine. Nous avons aussi suivi la ligne de vêtements et tous les produits dérivés ainsi que l’organisation de l’hospitalité. Pour résumer, Alpine a travaillé sur toute l’identité visuelle alors que le renouveau de la marque n’était pas encore actif. »
C’est plus le passionné de sport automobile qui amène Antony Villain sur les circuits : « Il m’arrivait de venir sur les circuits mais sans le côté inside. Nous sommes arrivés au Japon le mardi précédent la course pour une réception en l’honneur d’Alpine qui reste une marque très réputée dans le pays alors qu’elle n’a jamais été importée officiellement. C’est une chance pour moi de pouvoir croiser les passions. L’équipe est passionnée par le côté design et moi par la compétition. Cela permet d’échanger et d’avoir des discussions très passionnantes. Une grande amitié est née avec Signatech-Alpine. »
Antony Villain est présent dans le giron Renault depuis un bon moment, soit dès sa sortie de l’école d’ingénieurs. Il a notamment travaillé sur les Formule Renault 2.0, 3.5 et la dernière version de la World Series by Renault. « Le département design chez Alpine regroupe une douzaine de personnes contre 400 chez Renault » souligne le designer. « Je suis arrivé chez Alpine il y a quatre ans et on m’a donné carte blanche sur le sujet Alpine. C’est une grosse chance pour moi. On propose une expérience complète et de créer un univers. C’est la même chose chez Signatech-Alpine. Tout est fait avec passion et sincérité. »
Le designer a forcément un avis sur les prototypes actuels : « Les autos se ressemblent quand même beaucoup. Personnellement, j’aimais bien les Audi des dernières années où il y avait une notion d’efficacité et d’efficience. C’est intéressant d’avoir une touche de design comme l’avait la Bentley EXP Speed 8 dans le passé. De nos jours, les prototypes restent la chasse gardée de la soufflerie. Il n’est pas question de ‘surdessiner’. Cela permet de mettre en valeur les choix techniques sur une auto de série. J’aime qu’il y ait une certaine élégance. »
L’Alpine de route est attendue par toute une communauté et plus généralement par tous les passionnés d’automobile, ce que ne dément pas Antony Villain : « Il faut un produit qui ait du sens par rapport à notre passé en amenant cette élégance française. Les Français sont dans l’attente et on s’attache à respecter l’ADN de la marque. Alpine est moins connu hors de France, il faut donc aller chercher une nouvelle clientèle et faire rêver les gens. Réussir en Asie sans avoir une historie est difficile et Alpine a cette chance. L’auto est maintenant terminée mais il reste encore du travail et de la mise au point. Les premiers retours sont positifs. » Des Alpine roulent dans différents endroits du monde pour terminer les tests de qualité.