Premier pilote français à porter les couleurs officielles Bentley depuis Jean Chassagne dans les années 20, Antoine Leclerc a une sacrée responsabilité. Depuis la création de Bentley, moins de 20 pilotes ont eu le statut de Bentley Boys. Le Vosgien rejoint cette saison M-Sport Bentley au volant de la Continental GT3 #8 aux côtés de Duncan Tappy et Jérôme D’Ambrosio. Une belle récompense pour le tout premier Champion de France GT3. Malgré un titre national en poche, Antoine a quelque peu galéré pour poursuivre à haut niveau. Présent en Blancpain Endurance Series en 2012 chez Pro GT By Alméras, le Champion de France GT3 2008 a été recruté par ART Grand Prix avec deux podiums à la clé la saison dernière. Ses performances 2013 sur la McLaren MP4-12C ont à coup sûr séduit M-Sport Bentley, de même que son état d’esprit. Chez Bentley, on a pris des pilotes discrets mais qui ont une belle pointe de vitesse. On ne doute pas une seconde que l’état major de la marque britannique a reçu de nombreuses propositions. Bentley revient en compétition pour gagner mais sans pour autant arriver avec une immense structure. Pas d’arrogance pour une équipe qui se fond bien dans l’idée de ce que l’on attend du GT3, mais avec le professionnalisme qu’on lui connaît. Entretien avec un Anoine Leclerc aux anges…
Comment se passe cette intégration chez Bentley ?
« L’intégration se passe pour le mieux. L’entente avec les pilotes est parfaite. Tout le monde pousse dans le même sens et il n’y a aucune guerre d’ego entre les pilotes. L’objectif est unique : faire gagner Bentley. C’est réellement le discours qui est tenu. Je connaissais déjà Duncan pour avoir déjà roulé avec lui. Nous avons la même philosophie et un set-up commun. Jérôme a une approche très humble d’un monde qui lui est nouveau. Il apprend de nous et aussi bien Duncan que moi allons tout faire pour l’aider. C’est pour lui une découverte. »
Cela représente quoi d’être un Bentley Boy ?
« On en prend la mesure lorsque l’on se rend à l’usine. La marque a une très belle histoire en sport automobile. Il y a de vraies ambitions. Le but est de gagner même si beaucoup signeraient pour un Top 5 au championnat. Cependant, on sent bien que tout le monde en veut plus. On aura déjà une idée à l’issue du week-end. »
Ce programme s’est décidé assez tardivement pour toi ?
« J’ai reçu un mail de John Wickham pour me demander si j’étais intéressé pour effectuer un test lors des Essais Officiels Blancpain GT Series. Huit jours après le Paul Ricard, j’ai eu la confirmation de Malcolm Wilson comme quoi j’étais sur la short list des pilotes retenus. J’ai eu 48 heures pour réfléchir sachant que la décision n’a pas été difficile à prendre. J’ai tenu Fred Vasseur au courant compte tenu de nos bonnes relations. Il m’a encouragé et me voilà pilote Bentley. C’est mon premier contrat usine. Ces deux dernières saisons, j’ai été au bon endroit au bon moment. C’est en partie grâce à Gilles (Vannelet) et Fred (Vasseur) que j’en suis là. Il y a eu pas mal d’incertitudes pour moi cet hiver. J’ai connu une belle saison chez ART Grand Prix et maintenant je suis chez Bentley où j’ai un contrat d’exclusivité en GT. »
La confiance est de mise sur le potentiel de l’auto ?
« Dès les premiers tours de roues de l’auto en compétition à Abu Dhabi, tout s’est déroulé pour le mieux avec une place au pied du podium. Je n’ai bouclé qu’une vingtaine de tours au Paul Ricard puis 10 lors du shakedown qui s’est tenu la semaine passée. Je ne suis pas vraiment surpris par le potentiel de la Continental GT3 car on sent bien qu’elle est bien aboutie. La simulation de 24 heures bouclée à Portimao s’est parfaitement déroulée. Le programme GT3 n’est pas une danseuse pour Bentley. Il y a une vraie envie de bien faire. »
Le gabarit de la Continental GT3 n’est pas un handicap ?
« Son point faible reste les parties serrées. Toutefois, elle est très agile. Par chance, l’auto est rapide en ligne droite. C’est un bon compromis avec la mise en place de la BOP. Le package global est bon de même que la fiabilité. Bentley n’a aucunement caché son jeu lors de l’étalonnage de l’auto au Paul Ricard. On a fait ce qui a été demandé. »
Tu roules également en Formula E. Une nouvelle expérience…
« Je fais partie du programme de développement de la Formula E à la demande de Fred Vasseur. Cela fait partie de nos relations de confiance. »