En seulement quelques saisons, Anthony Pons est passé du rôle de pilote en Club Porsche à celui de pilote en European Le Mans Series et aux 24 Heures du Mans. Pour ses débuts au Mans en 2012, Le Normand d’adoption est reparti avec un podium de catégorie (GTE-Am), sans oublier un titre European Le Mans Series et une participation au Petit Le Mans. Changement de cap l’an passé avec le Team Endurance Challenge avant de revenir cette saison en GT sur la Ferrari F458 Italia du team Sofrev-ASP partagée avec Soheil Ayari et Fabien Barthez. Que ce soit avec Raymond Narac, Franck Rava ou Jérôme Policand, Anthony Pons joue la carte de l’expérience.

 Le trio Pons/Barthez/Ayari a débuté sa collaboration à Silverstone avant de poursuivre à Imola avec un top 5 à la clé. « Le début de saison est conforme à nos attentes » nous indique Anthony. « Nous avons terminé 7^ème à Silverstone avant une 5^ème place à Imola. La concurrence est affûtée en GTE-Am. Avec Fabien, nous sommes deux Bronze, ce qui fait que sur le papier, nous ne sommes pas à armes égales face à nos principaux adversaires. Il faut aussi composer avec le temps de roulage obligatoire. Le team découvre la Ferrari F458 Italia face à des Kessel Racing ou AF Corse qui connaissent l’auto depuis des années. Nous sommes encore en mode découverte. Cependant, la 5^ème place décrochée à Imola est pour moi synonyme de très beau résultat. On suit notre tableau de marche. »

Aux 24 Heures du Mans, le trio Pons/Ayari/Barthez va faire face à une meute de Ferrari, Porsche et Aston Martin : « Au Mans, les équipages ne sont plus vraiment les mêmes que sur le reste de la saison. Il est clair que ce sera dur d’être devant. Durant l’hiver, Jérôme nous avait dit : « Est-ce que le challenge vous plaît ? » Pour moi, outre le challenge, il y a l’aventure humaine. Comme je l’ai dit, terminer P5 à Imola est pour moi comme une victoire. Au Mans, il y aura 19 GTE et personnellement, nous n’avons pas de pression particulière. J’ai eu la chance de terminer l’épreuve dès mes débuts, qui plus est sur le podium. Nous allons tout mettre en œuvre pour ramener l’auto à l’arrivée. Notre équipage est homogène et mature, avec une moyenne d’âge de 40 ans. L’apport de Jérôme et Soheil est un plus, et Fabien sait aborder les grandes compétitions sportives. On comptera les points à l’arrivée. Finir Le Mans pour un gentleman, c’est quelque chose. »

 Partager son baquet avec Fabien Barthez représente forcément quelque chose pour lui : « Fabien n’est pas un VIP sur la piste. C’est quelqu’un de passionné qui s’implique totalement dans ce qu’il fait. C’est très agréable de rouler avec lui. C’est avant tout un pilote de course. »

Avant de venir le casque à la main, Anthony Pons était de l’autre côté du grillage : « Cela fait plus de 30 ans que je viens aux 24 Heures du Mans. J’étais déjà là du temps des anciens stands. C’est pour moi un rêve éveillé. Ma participation  en 2012 est un souvenir indélébile. En peu de temps, je partage mon baquet avec un ancien Champion du Monde et un Soheil Ayari qui fait partie des références en sport automobile. J’aborde cette course avec l’envie de la réussir. L’aspect « je l’ai fait avec untel ou untel », je pense que cela viendra plus tard. Nous ne sommes pas là pour passer le temps mais bien pour prendre part à une compétition automobile de haut niveau. Qu’est ce que je peux rêver de mieux ? Aujourd’hui, on a un travail à faire et on va s’employer à le faire bien. »

Tout le monde se souvient ce qu’il faisait en 1998 lors de la finale de la Coupe du Monde de la FIFA, Anthony Pons y compris : « J’étais à Paris avec mon frère et si à ce moment, on m’avait dit qu’un jour je participerai aux 24 Heures du Mans avec le gardien qui se battait comme un beau diable pour ramener une Coupe du Monde, et Soheil Ayari, j’aurais trouvé ça comme la bonne blague de la soirée. Comme quoi la vie est intéressante et il faut profiter au maximum. »

Pour cette édition 2014 des 24 Heures du Mans, la Ferrari F458 Italia du team Sofrev-ASP roulera avec un message sur sa carrosserie : « Mon beau-père est décédé il y a quelques semaines d’une longue maladie. Je me faisais une joie qu’il soit une fois de plus à nos côtés cette année, mais la maladie a été plus forte. Marc fera la course avec nous à sa manière. »