Après Pascal Vasselon, son directeur technique, nous sommes allés à la rencontre d’Anthony Davidson, le pilote de la Toyota TS040 n°8. Déjà attablés avec quelques journalistes français, le pilote anglais revient sur son étonnement de voir Audi légèrement en retrait sur le tracé spadois. « Nous sommes ici avec le pack Le Mans car il était clair, au travers des simulations effectuées par TMG, qu’il serait plus performant que le pack High Downforce de Silverstone. Je suis donc surpris que Audi ait adopté une autre stratégie pour la n°1 et la n°2. Peut-être que cela leur apportera un avantage quant à l’usure des pneus mais il est encore plus étonnant de voir que la n°3, qui est en configuration Le Mans, soit aussi éloignée de nous et de Porsche. De manière plus générale, il semble qu’Audi ne soit pas aussi compétitif ici qu’en Angleterre. Mais j’ai appris une chose au cours de ma carrière et je suis bien placé pour en parler. Il ne faut jamais sous-estimer Audi. Ils savent ce qu’ils font… »
Anthony revient ensuite sur le point principal du règlement 2014 quant aux LMP1, la consmmation de carburant. « Je dois avouer que je suis rassuré sur ce point. A Silverstone, j’étais très content de constater que je n’avais pas à gérer la consommation par moi-même. Je pouvais me livrer à fond et c’est la voiture qui faisait les calculs pour moi. Bien sûr, on sent les variations de puissance du moteur thermique intervenir lorsqu’il faut économiser de l’essence. Bien sûr, c’est frustrant. Mais finalement, ça rentre dans le processus normal de pilotage et on ne s’en soucie plus. Comme une phase de freinage en fait. On aimerait ne jamais freiner parce qu’on préférerait passer le plus vite possible. On n’apprécie pas non plus de voir la puissance diminuer mais avec l’habitude, on ne s’en aperçoit même plus. En tant que pilote, j’apprécie de ne pas avoir à me faire des nœuds au cerveau pour gérer la consommation moi-même. Dans le trafic, j’avoue que c’est plus confortable ! »
Les 1000 chevaux annoncés par Toyota font fantasmer. Mais comment est-ce pour le pilote ? « Ces voitures sont très agréables à conduire évidemment. Mais lorsque les moteurs électriques cessent leur action, on se retrouve avec la puissance d’une LMP2. Je suis un pilote Toyota et je devrai donc dire que c’est la meilleure voiture que j’ai jamais conduite. Et quelque part, c’est vrai par son niveau d’aboutissement. Mais lorsque je me souviens de 2010, de la puissance dont nous disposions en permanence, des appuis que nous avions, c’était tout ce dont un pilote peut rêver ! 3’19″ au Mans, c’est vraiment « bloody fast » ! Et nous ne tournerons pas en 3’19″ cette année, c’est certain. »