Au terme d’une finale dantesque, Andrea Pizzitola est le premier pilote sacré au sein du Renault Sport Trophy Élite. Le Montpelliérain a décroché son premier titre majeur à 23 ans et ne compte pas s’en arrêter là. Dès le mois de novembre, il tentera de remporter une place en Super GT avec l’équipe officielle Nismo. Une opportunité unique de devenir professionnel.
La carrière atypique d’Andrea Pizzitola le voyait débuter en Clio Cup après sa formation en karting. Au terme de sa première saison, le Français rejoignait la monoplace via l’Autosport Academy. Luttant avec Matthieu Vaxiviere et Pierre Gasly, il les retrouvait en Formula Renault 2.0. Montant en puissance au fil de ses trois années, il intégrait le bal des prétendants l’an passé avant d’effectuer ses premiers essais en Formula Renault 3.5 Series.
« J’espérais continuer à gravir les échelons de la filière Renault, mais j’ai manqué la marche ! », confie Andrea Pizzitola. « La création du Renault Sport Trophy offrait l’occasion idéale de progresser. J’ai toujours été entouré de la marque au Losange et les championnats sont très bien organisés. En tant que pilote, on s’y sent bien, accompagné et valorisé. »
Au sein de la structure ART Junior Team qu’il avait déjà fréquenté en Formula Renault 2.0, le Montpelliérain connaissait une pré-saison difficile, mais conservait des ambitions élevées.
« Le titre a toujours été l’objectif. J’ai eu un bon feeling avec la voiture et je n’ai jamais cessé de croire en l’équipe. Malgré nos soucis, nous voulions être dans le coup dès la première manche à Spa. Nous y obtenons deux podiums avant une cinquième place à Budapest. En parallèle, Steijn Schothorst faisait un carton plein. Mon ingénieur m’avait dit que s’il gagnait à nouveau, nos espoirs s’envolaient. Dès lors, nous avons toujours fini devant lui et nous l’avons rattrapé au Mans même si avec la suppression du plus mauvais résultat, il avait encore un léger avantage. Nous devions absolument le devancer à Jerez ! »
Seulement cinquième des qualifications, le Français réalisait un superbe départ avant de dépasser deux adversaires pour prendre la tête au deuxième tour. Vainqueur du classement intermédiaire de l’Endurance, il revenait à un point de Steijn Schothorst avant l’ultime course Sprint. Une finale qui allait s’avérer éprouvante pour les nerfs !
« Tout le week-end, j’ai regardé la météo sur mon téléphone », confesse le Français. « J’ai donc choisi les pneus pluie en indiquant à l’équipe de les chausser même si Steijn mettait les slicks, ce qu’il a fait. »
« Malgré un bon départ, un poursuivant m’a percuté et je suis allé dans les graviers. Je me suis dit que c’était fini, mais j’ai pu rattraper le peloton grâce à l’intervention de la voiture de sécurité. En parallèle, Steijn perdait du temps en chaussant les pneus pluie. Nous faisions une belle opération, mais le pilote devant moi a tiré tout droit au restart. J’ai hésité, et je pense que je l’ai dépassé sur la ligne de chronométrage, et non la ligne officielle. J’ai reçu une pénalité de vingt-cinq secondes, mais j’en avais vingt-sept d’avance sur Stein à l’arrivée ! Cela me permettait d’avoir le titre, mais j’avais du mal à y croire ! Jusqu’à ce jour, j’avais fait les mauvais choix de pneus, mais cela n’a pas été le cas pour la course la plus importante de ma carrière ! »
Désormais auréolé de son premier titre majeur, Andrea Pizzitola peut se concentrer sur la prochaine étape : les sélections de l’équipe officielle Nismo avec un baquet en Super GT à la clé. Le Français a d’ailleurs pu rencontrer Shoichi Miyatani, Président de Nismo, venu spécialement à Jerez pour lui remettre symboliquement sa combinaison aux couleurs de la marque sportive.
« Je suis extrêmement excité à l’idée de participer à ce shoot out avec Nismo. Ce prix était une motivation incroyable. Je suis un pilote, et je veux vivre de ma passion. Je pense avoir fait une première bonne impression et j’espère continuer ainsi. Le but est simple : être à nouveau le meilleur pour faire mes preuves. »
Shoichi Miyatani, Président de Nismo : « Le niveau de compétitivité du Renault Sport Trophy a été très élevé. J’avais hâte de les voir à Jerez. Il était promis au vainqueur de la catégorie Élite un essai de sélection dans la Super GT – GT 500 qui a remporté trois des quatre derniers titres. Il s’agit des GT les plus rapides au monde et nous y affrontons Toyota et Honda. La bataille y est intense et il sera très intéressant de voir à quel point Andrea Pizzitola peut briller. »
Jean-Pascal Dauce, Directeur de la Compétition Renault Sport Technologies : « Andrea est un pilote prometteur, qui a toujours fait confiance en Renault Sport Technologies. Sa bataille avec son ancien équipier, Steijn Schothorst, a été magnifique et ce final d’anthologie doit beaucoup à la ténacité de chacun ! Nous avons lancé le Renault Sport Trophy afin d’ouvrir une nouvelle filière permettant aux jeunes talents d’accéder aux championnats professionnels. Nous souhaitons le meilleur à Andrea et nous sommes convaincus qu’il saura démontrer ses qualités tout en prouvant l’incroyable niveau de compétitivité qui existe dans nos formules de promotion. »
Andrea Pizzitola
Naissance : 19 juin 1992 à Montpellier (France)
2008-2011 : Karting
2010 : Renault Clio Cup France (16e)
2011 : Championnat de France F4 (2e)
2012 : Eurocup Formula Renault 2.0 (21e), Formula Renault 2.0 NEC (13e)
2013 : Eurocup Formula Renault 2.0 (13e), Formula Renault 2.0 NEC (6e)
2014 : Eurocup Formula Renault 2.0 (4e), Formula Renault 2.0 NEC (14e)
2015 : Renault Sport Trophy Elite (Vainqueur), Renault Sport Trophy Endurance (2e)