BMW Motorsport ne se contente pas de développer la M6 GT3 dont les débuts en compétition sont attendus la saison prochaine. Une équipe de neuf ingénieurs a développé depuis le printemps dernier des solutions techniques qui vont permettre à Alessandro Zanardi de pouvoir partager le baquet d’une BMW Z4 GT3 avec deux pilotes valides qui sont ni plus ni moins que Bruno Spengler et Timo Glock. Le sympathique italien va prendre part à ses premières 24 Heures de Spa dans la BMW Z4 GT3 après avoir roulé l’an passé en Blancpain Sprint Series.
Pour ce one-shot, la BMW aux couleurs de Michel Vaillant doit permettre aux pilotes de rouler sans le moindre compromis. Après un premier run à Adria le mois dernier, le trio a pris part aux 1000 km du Paul Ricard dans le cadre de la Blancpain Endurance Series avant de disputer la Journée Test des 24 Heures de Spa.
« Lorsque nous avons mis en chantier de disputer cette course de 24 heures, tout le monde s’est montré de suite enthousiaste » a indiqué Alex Zanardi. « Tous croient en moi et me font confiance pour être suffisamment compétitif. Ils voient cette course non seulement comme une aventure de piloter avec moi, mais ils croient aussi sur le fait d’avoir une bonne chance d’obtenir un bon résultat pour BMW. »
BMW Motorsport utilise le châssis vu l’an passé en Blancpain Sprint Series aux mains d’Alex Zanardi même s’il a été complètement repensé. L’intérieur de l’auto a été profondément remanié, notamment avec la mise en place d’un volant spécifique pour son pilote fétiche qui le décrit comme une œuvre d’art. Basé sur le modèle 2014, il a encore l’anneau qui lui permet d’accélérer. Cependant, au lieu d’avoir des palettes de chaque côté pour le changement de rapports, tout est placé sur le côté droit pour un changement plus rapide. Ses deux coéquipiers peuvent compter sur un volant standard avec l’ajout d’un embrayage manuel monté à l’arrière du volant, ce qui élimine la pédale de gauche.
Le pédalier est divisé en deux avec un accélérateur et une pédale de frein pour Timo Glock et Bruno Spengler, le tout étant entouré de deux cloisons pour la pédale de frein utilisée par Zanardi. Le pilote italien est maintenant en mesure de glisser sa jambe artificielle sur la pédale de frein qui a une broche attachée à cette pédale qui vient se loger dans la cavité au bas de la jambe.
Cette solution de broche, qui ne prend pas beaucoup de place, offre une connexion fixe avec la prothèse de jambe, ce qui réduit considérablement le temps lors des ravitaillements. Sortir de la voiture est aussi plus facile pour lui. Vu que Zanardi applique une pression moins forte que ses coéquipiers sur le freinage et qu’il n’a aucun contrôle sur les mouvements du genou, il doit appliquer une pression via sa hanche. Le ratio lors du freinage est d’environ 30% supérieur à ce que peuvent faire Glock et Spengler.
Les ingénieurs de BMW Motorsport ont également revu tout le logiciel moteur vu que la Z4 GT3 est équipée de deux accélérateurs qui commutent directement lors du changement de volant. La climatisation de la Z4 GTE a été installée, Alex Zanardi ayant besoin de plus de refroidissement vu qu’il n’a pas de jambes, ce qui limite sa capacité à contrôler la température de son corps. La transpiration du pilote n’a rien à voir avec celle d’un valide.
La position de conduite a été déplacée vers l’arrière, ce qui permet d’augmenter l’espace lors des changements de pilotes. « Je suis pleinement satisfait du travail effectué jusqu’à maintenant » a confié Zanardi à l’issue de la Journée Test. « Je suis bien mieux que l’an passé sur le plan du pilotage et l’ergonomie est nettement supérieure. Ce qui a été développé au niveau de la pédale de frein me permet d’avoir une meilleure idée du freinage et d’attaquer encore plus. »
Si Timo Glock a admis qu’il était plus lent que Zanardi après les premiers tours, l’Allemand a confirmé que l’auto était homogène pour les trois pilotes : « La voiture est facile et constante à piloter. Les trois pilotes préfèrent avoir la même configuration, ce qui rend la vie nettement plus facile aux ingénieurs, mais nous avons encore besoin d’optimiser les changements de pilotes. »