Le team SOFREV-ASP n’a pas à rougir des équipes de pointe roulant en Ferrari. Au fil des saisons, l’écurie dirigée par Jérôme Policand s’est forgée une belle réputation au sein des paddocks GT. Discret, fin stratège, fidèle, toujours disponible, l’homme fort du team SOFREV-ASP est à la croisée des chemins en cette fin de saison 2013 : poursuivre en GT3 où son équipe n’a plus rien à prouver, passer à l’échelon supérieur avec la catégorie GTE sans oublier un possible retour en Porsche Carrera Cup France. L’idée est de rempiler en France et en Blancpain avec les Ferrari du fait du règlement figé. L’objectif est de mettre deux 458 Italia GT3 en Gentlemen Trophy et une en Pro-Am Cup. Avant de prendre une décision finale, le team SOFREV-ASP s’est assuré le titre Gentlemen Trophy en Blancpain Endurance Series à une manche de la fin. Menée par Jean-Luc Beaubelique, Jean-Luc Blanchemain et Patrice Goueslard, la Ferrari 458 Italia #20 a été dans le coup toute la saison avec en point d’orgue une belle victoire de classe aux 24 Heures de Spa. C’est donc l’esprit serein que Jérôme Policand et ses troupes vont se présenter au Nürburgring avec le titre en poche et le retour de la seconde Ferrari pour Maurice Ricci, Gabriel Balthazard et Jérôme Policand. En complément à son engagement à l’international, le team SOFREV-ASP peut s’offrir le titre en France.
Avec ce titre en Gentlemen Trophy, le team SOFREV-ASP a rempli sa mission sur la scène internationale, de quoi satisfaire Jérôme Policand : « Dès le départ, nous avions choisi cette année de s’inscrire en GTR, ce qui n’était pas évident car nous sortions de deux années où nous avions terminé vice-champion Pro Am à deux reprises, en ratant le titre de quelques points. Le choix s’est donc constitué assez naturellement. Tout d’abord, nous n’avons pas réussi à reconstituer les équipages de l’année précédente et les pilotes qui nous sont resté fidèles étaient majoritairement des Gentlemen. On a donc décidé de s’engager dans cette classe, tout en sachant que nous n’aurions pas d’excuses pour jouer les premiers rôles. Nous avons deux pilotes Bronze par équipage mais il y a toujours un Silver pour les accompagner, ce qui nous fait deux équipages très solides. Mais après, cela reste tout de même de l’endurance et nous n’avons pas commis d’erreurs en marquant des points sur toutes les courses. Et cerise sur le gâteau, nous avons fait le carton plein à Spa avec beaucoup de réussite malgré des petits soucis sur la fin mais la chance a été avec nous. Il faut toujours un brin de chance. Au final lorsque je regarde notre saison, je dirais que la copie est presque parfaite car c’est un titre qu’on se devait de gagner pour l’équipe. »
Depuis 2011, le Team SOFREV-ASP répond présent en Blancpain Endurance Series en jouant les avant-postes. De là à y voir une botte secrète : « Un des secrets de l’équipage, c’est d’avoir été stable tout au long de la saison. Il est vrai que nous avions pas mal de concurrence avec Sport Garage, Kessel, ARC Bratislava, et même Aston Martin mais nous avons constaté que ces équipages étaient un peu moins homogènes que les nôtres. En endurance, la cohésion et la stabilité comptent ; les points acquis allaient toujours aux mêmes pilotes, ce qui fait qu’ils ont pu se détacher tous les trois. Quant à la deuxième voiture, même si elle n’a pas roulé à Spa, elle est montée sur le podium à Silverstone, ce qui a permis d’engranger des points au niveau du team. Disons que nous n’avons pas tant dominé que cela sur la piste en vitesse pure. En revanche, nous avons toujours été présents sans aucun faux pas. Le nombre de points que nous avons aujourd’hui ne reflète pas notre domination. Je n’ai pas l’impression que nous ayons écrasé la concurrence. »
On a pu voir cette saison que la Ferrari 458 Italia GT3 est une auto qui séduit les gentlemen, d’où un nombre important de GT3 italiennes en Gentlemen Trophy : « C’est ce que nous avons constaté depuis 2011. Nous avons fait rouler pas mal de gentlemen drivers dans cette voiture, et ils se sont tout de suite sentis à l’aise. Intrinsèquement, ce n’est pas la meilleure voiture mais c’est une voiture qui est bien partout, qui n’a pas de défaut majeur et c’est aussi une voiture qui n’a pas beaucoup d’aéro. Il ne faut donc pas la forcer beaucoup en virage, c’est pourquoi les gentlemen s’adaptent facilement à cette auto. Le meilleur exemple est Jean-Luc Blanchemain, qui est revenu à la compétition après 4-5 ans, qui n’avait plus beaucoup d’expérience en circuit et qui a finalement peu roulé en essais avec la voiture, mais il a de suite été dans le coup. La Ferrari 458 Italia est un avantage en Gentlemen Trophy. »
Il reste maintenant à conclure la saison de la meilleure des façons en décrochant une nouvelle victoire lors du Blancpain 1000 même si le tracé de l’Eifel n’est pas spécialement favorable aux 458 Italia GT3 : « C’est le circuit où nous avons été les moins en vue l’année passée. Depuis, la voiture a évolué avec le nouveau kit aérodynamique et nous n’utilisons plus les mêmes pneus. Mais dans notre classe, la performance pure est sans doute moins importante qu’en Pro Cup et Pro-Am Cup. C’est plus la cohésion entre pilotes qui est importante, ce que nous avons depuis le début de l’année. Une chose est sûre, nous allons essayer de terminer la saison en beauté. »
Le team SOFREV-ASP arrivera en Allemagne sans avoir la pression du titre à décrocher : « En réalité, nous n’avons pas eu vraiment de pression cette saison. On savait que nos principaux adversaires étaient nous-mêmes. Ce qui est difficile pour les gentlemen, c’est d’évoluer au milieu de 60 voitures, dont beaucoup sont plus rapides. Il faut éviter toutes les embuches, donc nous n’avions pas vraiment de pression pour les résultats, mais plus de ramener la voiture à chaque fois. Qui dit gentlemen dit plaisir, car c’est bien d’avoir gagné un championnat mais c’est presque plus important d’avoir participé à de belles courses. Maintenant il va y avoir un intérêt, c’est que ce sera notre première course de 6 heures en Blancpain Endurance Series, ce qui va rendre la stratégie plus importante que sur les autres courses. On va donc oublier nos résultats et on va tout faire pour finir en beauté !
Je voulais vraiment féliciter nos pilotes Patrice Goueslard, Jean-Luc Beaubelique et Jean-Luc Blanchemain, qui ont vraiment formé un trio solide. Une note spéciale également à Fred Bouvy qui nous a parfaitement assisté à Spa et qui a été un beau chef de file. Au niveau des pilotes, nous n’avons vraiment pas eu à nous plaindre. J’en profite pour féliciter l’équipe également. C’est la troisième année d’affilée que nous terminons sur le podium du championnat Blancpain Endurance Series et la troisième année d’affilée que nous montons sur le podium à Spa. Cela démontre que l’équipe technique et celle de ravitaillement sont au point. Je tiens vraiment à féliciter toutes ces personnes. Je me dis que j’ai de la chance d’être bien encadré ! »