Miniatures

Gros plan sur les Ferrari F40 de Silvio Strappazzon

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Continuons notre série d’entretien avec un nouveau passionné de miniatures et admirateur de la célèbre Ferrari F40 chère au regretté Enzo Ferrari. Silvio Strappazzon nous a accordé un moment afin de nous parler de sa passion pour la belle Italienne et de sa collection axée sur celle-ci. Vous constaterez que rien ne l’arrête lorsqu’il veut rajouter une version à sa collection puisque si l’auto n’existe pas chez les fabricants, il n’hésite pas un instant à retroussez ses manches, sortir sa boîte de “maquettiste”, et réaliser lui même celle qu’il a en tête et qui rejoindra ses aînées en vitrine.

Guillaume Robert : Quand as tu commencé cette collection, et pourquoi ?

Silvio Strappazzon : “Ma collection n’a pas vraiment de date de départ. J’étais petit, j’adorais les voitures rouges (mes origines obligent) et mes parents m’ont acheté ma première miniature de marque BBurago, puis une deuxième, une troisième et ainsi de suite… Et de là est partit ma collection. C’est vraiment du temps du championnat “B.P.R.” (Barth – Peter – Ratel) que je me suis recentré sur la F40. Ce championnat “BPR” me faisait tellement rêver et la F40 me fascinait ! Elle me fascinait, et me fascine encore aujourd’hui, mais paradoxalement, cette belle Italienne m’a toujours fait peur… Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais toujours rien, mais c’est ainsi.”

Pourquoi la F40 (LM et GTE) ?

“La F40 est apparue au début de mon adolescence quand j’avais 12-13 ans et dès que je l’ai vu dans les magazines je me suis dit : « woua ! c’est une voiture de course, il se sont trompé, ça ne peut pas rouler sur la route. ». Et puis de ce que j’en lisais, c’était un vrai paquet de nerfs, comme moi à l’époque et je me suis de suite identifié à elle. D’autres pensaient être “Spiderman” ou “bioman”, moi c’était une F40 (rires..). Quand je courrais sur un terrain de sport, dans ma tête je me disais que j’étais un V8 italien et que je devais aller toujours plus vite. Et puis les premières photos de la version “IMSA” sont arrivées avec Jean Alesi à son volant pour la première course. Une voiture sanguine, un pilote qui l’était tout autant, avec les même origines que moi, et surtout une robe en version LM à tomber par terre, c’était décidé, ça serait elle… La première fois que j’en ai vu une en réel, c’était à Monthléry en 1994 pour le championnat “BPR”, et juste en la regardant je me suis dit : « ça, ça doit piquer ». Ma seconde rencontre avec la belle s’est faite en 1995 aux “Ferrari days” de Spa Francorchamps. A cette occasion j’ai pu la toucher et monter dedans. J’en ai frissonné, je tremblais comme une feuille. Ca devait être le virus qui s’emparait de moi. Il faut reconnaitre qu’elle a quand même une sacrée gueule…”

Combien de F40 possèdes tu à ce jour ?

“Sincèrement, aucune idée ! Toutes échelles, marques et finitions confondues, difficile à dire. Il y en a également chez mes parents, et cela va de la “Micromachine” à la voiture à pédales “TOY TOY” en passant par les modèles Majorette, Bburago, Herpa, Hotwheels….. Sans oublier les copains qui m’en ramène dès qu’ils en trouvent une.”

Collectionnes tu uniquement les F40 ?

“Je vais dire que maintenant oui. Avant je collectionnais toutes les autos que j’aimais, mais le soucis c’est qu’il m’ aurait fallu un château pour tout mettre, du coup j’en ai revendu pas mal, j’ai juste gardé celles qui orneraient mon garage et du coup j’ai recentré ma collection sur la F40 LM et GTE.”

Quelles sont les échelles qui composent ta collection ?

“Toutes, mais principalement du 1/43e. Quand j’étais plus jeune je collectionnais les 1/18 BBurago, comme tout le monde, mais ça a vite prit de la place, et je commençais à déborder dans toute la maison. Ensuite j’ai changé pour du 1/43e. Cette dimension me permet de toutes les avoir sous les yeux. J’ai aussi modifié de tout, du 1/24e, du 1/18e et j’ai aussi commencé une LM sur base Herpa au 1/87e.”

La plupart de ces F40 ont roulé dans le Championnat BPR de 1994 à 1996. Toi qui a connu et vécu ce championnat, quels sont les souvenirs que tu gardes de celui-ci ?

“A l’époque du BPR j’avais 19 ans (1994). Les posters des F40 GTE et autres autos du BPR ornaient ma chambre, et je rêvais de pouvoir “jouer ” avec eux sur la piste. Même si je suis très F40, j’avoue que la Mc-Laren F1 GTR aux couleurs Gulf et la Lotus Esprit V8 avaient quand même de sacrées formes. Ma sœur travaillait chez Pilot, (sponsor de la F40 LM Bleue de Michel Ferté) et moi j’y travaillais aussi pendant les vacances, du coup j’ai pu aller voir leur Venturi courir en 1994 et la F40 en 1995. J’ai vraiment aimé cette atmosphère « simple et conviviale » ou des passionnés faisaient vivre leur autos. Je pouvais m’en approcher, les voir, les toucher, et parler avec les pilotes en toute simplicité. Une auto de ce style la, ça doit vivre, il faut que le moteur vrombisse. Vivement qu’un tel championnat de gentlemen drivers revienne.”

Où te procures tu tes miniatures qui sont tout de même peu courantes ?

“Au départ tu achètes des kits Starters, mais les proportions de ces kits ne sont vraiment pas réalistes. Donc tu élèves le niveau avec du Provence Moulage, et puis au final tu arrives au “BBR”, et là tu ne veux plus redescendre en gamme. Je les trouve en magasins spécialisés ou sur internet.. Mais si tu veux une vraie collection, tu devras passer par la case : “je les fais moi même” (rires…). J’ai de nombreuses versions modifiées à la main selon les besoins sur bases BBR ou Kyosho, mais le plus compliqué ce sont les décalcomanies, il faut en faire faire parce qu’il te manque toujours un sticker.”

Ton ambition est certainement de posséder toutes les F40 (IMSA, LM ou GTE) ayants pris la piste. As tu déjà recensé toutes ces autos et combien t’en manque t-il à ce jour ?

“Je me suis fais un listing où toutes les courses IMSA et BPR y sont écrites (dates, chronos, résultats…etc). De mémoire cela fait environ 90 – 100 voitures et sur cette quantité j’en ai déjà une bonne trentaine plus une dizaine de kits en attente de construction. Ma priorité pour le moment c’est l’IMSA / BPR parce que ce sont les plus gros championnat pour la F40. Quand je les aurais toutes j’ouvrirais la porte à d’autre F40 de courses, style championnat GT Italien ou Japonais de l’époque. Même si j’en ai déjà quelque unes, je me suis calmé depuis quelques temps parce que plusieurs amis me demandent de faire leur voiture en miniature. J’ai refais un Spider Renault, et j’ai encore à réaliser une Austin Mini, une R8 Gordini et une Alpine A310 à faire exactement comme celles de leurs propriétaires.


Mon rêve serait de posséder deux vraies F40 LM / GTE, aux couleurs “Ferrari Club Italia” (verte et rouge) de 1995, ou une rouge (Suzuka ou Nogaro 1996). Une dans mon salon devant mon canapé que je pourrais regarder tous les soirs en buvant un petit “Marsala amande”. Et la seconde serait pour faire de la piste et emmener tous ceux qui le souhaiteraient faire des baptêmes de piste. D’ailleurs je lance un appel, si l’heureux propriétaire d’une F40 veut m’emmener faire un tour, c’est avec plaisir ! (rires..)”

Tu possèdes également une F40LM au 1/8e. Peux tu nous en dire plus sur cette “maquette” ?

“C’est une Pocher au 1/8e. Mais même si l’échelle est vraiment sympa, la finition est vraiment ridicule pour une telle échelle. Alors je l’ai amélioré et offerte à un ami qui la voulait. Puis je m’en suis racheté une, et il m’est venu l’idée d’en faire une version LM, mais sans transkit. Un transkit c’est chouette mais c’est trop facile, tout est déjà fait. Au départ j’hésitais à en faire une vraie (thermique), avec un moteur fonctionnel. J’avais vu un reportage où un collectionneur avait fait ça sur une Ferrari “Can Am” (de mémoire), et le résultat était incroyable ! Mais mes compétences en mécanique m’ont très vite calmé et du coup j’ai fait une statique. J’ai tout fait à la main, toutes les pièces ont été fabriquées par mes soins. Il a fallu fabriquer les moules pour créer les pièces comme le siège baquet par exemple. Pour commencer un tel chantier, j’ai d’abord parcouru toutes les documentations de la Stradale et de la LM que j’ai pu trouver pour voir ce qui changeait et pourquoi. Ensuite on réfléchit à tout ce qu’il va falloir faire. Je crois que si on se lance à l’aveugle dans un tel chantier, on va vite être débordé ou découragé donc il veut mieux anticiper et essayer de prévoir les choses. Bref j’ai lu et relu, j’ai regardé pleins de photos. Et puis un matin on se lève et c’est parti, on démonte tout !


Pour ce qui est des modifications effectuées, et bien c’est simple, tout a été modifié ! Châssis, roues, habitacle, fabrication de l’arceau de sécurité en barres de laiton soudées, re-construction de la moitié du moteur pour en faire un LM, réalisation des jantes en résine (avec l’aide d’un ami designer chez Citroën),création des pneus slicks, du diffuseur arrière en résine et fibre de verre, évacuation d’air sur le capot avant en aluminium, carrosserie, habitacle. Il n’y a aucune pièce qui est restée d’origine. j’ai mis environ 4ans pour en arriver là, en bossant le week end principalement. Il me reste les rétros et les glaces de phares à finir et il faudrait que je lui refasse une peinture aussi. Pour ce chantier j’ai eu l’aide d’un très bon livre des Editions Cavalleria, sur la F40 LM notamment. Mes amis mon « traité » de fou, des personnes ont voulu me l’acheter et / ou m’ont demandé de leur en faire une. J’avoue que c’est super, mais je n’ai vraiment plus le temps de m’attaquer à de tels projets. Ou alors il faudrait que ça en devienne mon travail. J’aimerais vraiment la finir, surtout qu’il ne me reste plus grand chose a faire dessus, mais c’est le temps qui me manque et depuis peu je suis passé à l’échelle 1. On a refait entièrement la Ferrari 328 GTB d’un ami, peinture complète en démontant tout et un peu de mécanique , c’était un super boulot.”

 

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