Si Chantal Kroll a, dès 2005, pris part à différentes journées clubs sur de nombreux tracés français dont Lédenon et Magny-Cours, ce n’est cependant qu’en 2011 qu’elle accomplit ses premiers pas en compétition. La sympathique Suissesse n’ayant pas froid aux yeux, c’est en VLN, sur la mythique Nordschleife, qu’elle effectua son grand baptême du feu. Un baptême pour le moins réussi puisqu’en compagnie de son papa elle décrochait ni plus moins que la médaille d’argent en classe SP6 et ce avec une BMW M3 affûtée par le Hofor Racing. Depuis 3 ans, Chantal Kroll poursuit son apprentissage de l’enfer vert tout en accumulant les podiums de classe. Cette saison elle en a déjà raflé trois en quatre courses disputées.

Le week-end dernier la pilote suisse a pris part à ses premières 24 Heures de Zolder au volant d’une Porsche 997 alignée par le Belgium Racing. Une nouvelle aventure qui n’était pas du tout prévue au programme et qui, après quelques déboires, se transforma en véritable conte de fée.

« Tout a commencé lorsque Wolfgang Koepp proposa à mon papa de participer aux 24h de Zolder sur une Porsche préparée par le Belgium Racing. Au départ je comptais simplement accompagner mon papa à la journée test mais mon entourage m’a quelque peu titillé et j’ai spontanément décidé de prendre également part à l’épreuve. Vu que je n’avais pu boucler que quelques tours lors du test day, j’attendais avec impatience la séance d’essais libres ainsi que les qualifications. Las, notre Porsche a rencontré pas mal de soucis, notamment de boite de vitesse, si bien que je n’ai pu accomplir que 3 tours. Je commençais à être nerveuse car non seulement je n’étais pas à l’aise avec la Porsche, surtout en raison de l’absence d’ABS, et que, de surcroît, je ne connaissais pas les secrets du circuit de Zolder. Fort heureusement, Kenneth Heyer m’a emmené en bord de piste et m’a montré les trajectoires à suivre. Le lendemain Kuba Giermaziak m’a révélé d’autres petites astuces alors que je m’exerçais sur playstation. Un grand merci à Kenneth et à Kuba !

Cela m’a donné pas mal de confiance et je me réjouissais d’être au départ de la course. Parti de la pitlane, mon équipier Chris Mattheus a effectué un excellent boulot, remontant la meute tour après tour avant de céder les commandes à Danny De Laet. J’ai alors pris le volant pour le 3e relais, bouclé sous un soleil couchant. A chaque tour je me sentais de plus en plus à l’aise avec la Porsche et j’ai vraiment commencé à apprécier ! Nous sommes remontés jusqu’en 4e position et avions un rythme solide.

J’ai ensuite dormi quelques heures et j’étais fin prête pour mon deuxième relais. Lorsque mon papa revint aux stands, il sortit de la voiture et semblait très pâle. Notre voiture venait de perdre une partie de l’échappement et des émanations se propageaient dans l’habitacle. En sus le paddleshift ne fonctionnait plus correctement. De bon augure pour mon second relais !  Fort heureusement à 5h, lorsque je repris les commandes de la Porsche, les mécaniciens avaient réparé les dommages subis à l’arrière de la voiture et le paddleshft a recommencé à fonctionner. Après la nuit tombante j’avais désormais le plaisir de rouler en apercevant le soleil se lever. Mon 3e et dernier stint eut lieu juste après midi et fut pour le moins bruyant !!! La voiture avait presque perdu l’intégralité de l’échappement et résonnait désormais comme un gros tracteur. Le bourdonnement perdura dans mes oreilles durant deux jours !

Finalement, au bout de 24 heures, Danny franchit la ligne d’arrivée en 3e position ! Quelle course ! Ces 24h furent vraiment une très belle aventure ! Ce fut vraiment fantastique de participer à un tel évènement au sein d’une si bonne écurie. Je tiens d’ailleurs à remercier Patric Derdaele, l’ensemble de son team le Belgium Racing, mes équipiers Michael Kroll, Chris Mattheus, Danny De Laet, Jochen Habets ainsi que tout ceux qui ont rendu cela possible. » Voilà un second baptême du feu pour le moins réussi !

Insatiables, Chantal et Michael Kroll prendront part ce week-end aux 24 Heures de Barcelone (la première citée sur une BMW M3 et le second sur une Mercedes SLS) avant de disputer la 6e manche du VLN la semaine suivante ! Un championnat qui reçoit les faveurs de Michael Kroll : « Nous avons un faible pour les courses d’endurance car elles nous permettent de rouler en famille et de bénéficier d’un temps de roulage bien plus conséquent que lors des épreuves typées sprints. Nous essayons d’en disputer un maximum mais, si elles tombent en concurrence avec le VLN, nous privilégions la compétition allemande car la Nordschleife est incomparable. » Nous ne pouvons que lui donner raison !

Propos recueillis par Fabrice Bergenhuizen