Super GT

Présent et avenir du SUPER GT avec Masaaki Bandoh.

thumbnail
0 Flares Twitter 0 Facebook 0 0 Flares ×

Réaliser une interview de Masaaki Bandoh, Président de GTA et promoteur du SUPER GT, n’est pas chose facile. Ne parlant pas Anglais il faut donc l’aide d’un traducteur et Tetsuya Suzuki nous a été d’une précieuse aide. A l’aube d’un grand changement pour le championnat GT japonais du fait d’un rapprochement technique avec le DTM, il aurait dommage de ne pas aller à la rencontre de l’homme fort de la série. Il aura fallu une bonne heure et demie d’entretien pour traiter les nombreuses questions : le présent, le futur, Le Mans, les nouvelles technologies, l’Asian Le Mans Series, le DTM, les Etats-Unis, etc…

 

Laurent Mercier : Pourquoi avoir effectué ce virage avec ce rapprochement avec le DTM ?

Masaaki Bandoh : « L’ITR, en charge du DTM, est venue à notre rencontre dès 2009 où des discussions ont débuté avec GTA après une requête auprès de la JAF(Japan Automobile Federation). Les différentes parties se sont réunies et nous en sommes arrivés à vouloir réduire les coûts. De plus, il y a une certaine globalisation des constructeurs. Je suis allé en Allemagne à plusieurs reprises et inversement. Si nous partons sur une réglementation technique commune, il subsiste tout de même quelques différences, notamment la position du bouchon de remplissage de carburant et la motorisation des autos. Notre idée est d’adopter un concept venant d’Europe. Les trois constructeurs utilisent la course comme un vecteur de marketing, ce qui n’est pas encore le cas au Japon. Nos trois marques présentes souhaitaient adopter l’idée du DTM. La course se doit d’être utile pour les constructeurs. »

 

Les équipes ont de suite adhéré ?

« En Allemagne, tout est donné par les constructeurs, pas au Japon. Là les équipes se doivent de trouver de l’argent. Ce rapprochement est plutôt pour les constructeurs et moins pour les équipes qui peuvent continuer à travailler avec ces constructeurs. Les teams sont contents de cela même s’ils attendent d’en savoir un peu plus. Il faut rôder le concept. »

 

Il est prévu de voir des autos du DTM en 2014 ?

« Nous proposons aux constructeurs allemands de prêter des autos à des teams japonais. Avant de réunir le tout, on voudrait avoir quelques autos allemandes. »

 

La prochaine étape passera par les Etats Unis ?

« Là c’est un peu différent. Ce n’est pas parce qu’il y a des discussions avec un projet à moyen terme que des constructeurs américains vont y participer. En revanche, les marques japonaises et allemandes sont intéressées car le marché américain est très important pour elles. C’est une vitrine pour les six constructeurs. »

 

La catégorie GT300 va rester à l’identique ?

« Déjà nous sommes ravis de voir qu’il y a de la diversité. Ce sont des autos qui répondent à la réglementation FIA-GT3. On souhaite avoir plus d’autos japonaises, aussi bien chez Toyota que Honda. L’objectif est que ces autos puissent rivaliser avec les FIA-GT3. Cela permet de promouvoir l’industrie automobile nipponne. »

 

Vous avez d’autres idées à l’étude ?

« On travaille sur une série qui utiliserait des châssis identiques où chacun pourrait mettre la carrosserie de son choix. L’idée est de défendre ce projet dans plusieurs pays asiatiques afin de promouvoir la compétition automobile en Asie. Il y a beaucoup de GT3 à vendre sur le continent asiatique mais pas forcément de savoir-faire pour construire les autos. Nous voulons faire monter le niveau de fabrication mais aussi de préparation. Il y a une collaboration avec l’Asian Le Mans Series. A moyen terme, on espère que les GT300 pourront toutes rouler dans le championnat Le Mans asiatique. Pour les Japonais, Le Mans est très important. On aimerait avoir les moteurs qui ne sont plus utilisés en LMP2 et qui pourraient devenir des moteurs GTA. Le Japon est encore sous-développé en sport mécanique. On veut rivaliser avec l’Europe et on voudrait présenter notre concept. »

 

Cela vous paraît logique que le champion SUPER GT ne soit pas invité aux 24 Heures du Mans ?

« Le Mans c’est quelque chose de mythique. Si on s’y implique, c’est pour bien figurer. On aimerait bien y envoyer une auto gagnante en 2014, ne serait-ce en démonstration. J’avais formulé une demande auprès de Pierre Fillon, Président de l’ACO, pour que l’équipe championne soit invitée au Mans l’année suivante. Le Président de l’ACO nous a retourné que ce n’était pas possible sauf si l’équipe se décidait à aligner une LMP1, LMP2 ou une GTE. A l’avenir, l’idée est d’être le pont entre Le Mans et l’Asie. C’est ce que l’on vise pour faire monter le niveau en Asie. Il y a toujours des contacts avec l’ACO pour recevoir une invitation dans l’avenir. Nous travaillons déjà avec Mark Thomas afin de promouvoir les courses dans les pays asiatiques. »

 

Les constructeurs japonais sont très en pointe côté nouvelles technologies. Avez-vous pensé à mettre en place une catégorie spécifique ?

« C’est déjà le cas avec Honda. Pourquoi pas la mise en place d’une catégorie hybride pour les GT300 si les constructeurs se décidaient à vendre des autos. La Honda NSX Concept est déjà différente des autres avec son moteur arrière et son système hybride. Depuis 2009, les GT500 doivent avoir des moteurs à l’avant, ce qui n’est pas le cas de la nouvelle NSX. GTA a accepté la Honda 2014 à condition qu’elle utilise la même coque que les autres et un maximum de pièces communes avec les autos du DTM. GTA pense à une Balance de Performance pour cette auto. Donc, pourquoi pas instaurer une nouvelle catégorie mais c’est encore un peu trop tôt. »

 

Les GT300 seront en renfort de l’Asian Le Mans Series à Fuji. Est-il prévu de faire des meetings communs en 2014 ?

« Il est prévu de faire un meeting commun en septembre 2014 à Fuji. J’ai en tête deux idées différentes : soit un meeting de deux courses, soit une course unique. On pourrait avoir un très beau plateau. »

 

De là à voir le SUPER GT débarquer en Europe ?

« Il n’y a rien de prévu pour le moment car les constructeurs ne sont pas demandeurs. ITR pourrait accepter des autos japonaises en wild card dans le championnat DTM, que ce soit avec des équipes européennes ou nipponnes. C’est du moins mon souhait. »

 

Remerciements à Tetsuya Suzuki

 

Propos recueillis par Laurent Mercier

 

Publicité

0 Flares Twitter 0 Facebook 0 0 Flares ×

Publicité

Sur le même sujet