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Le pourquoi du comment de l’absence des GT500 au Mans.

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En fin de saison, les GT500 actuelles seront remisées dans les garages pour laisser place à de nouvelles autos moins chères mais certainement moins monstrueuses. Le rapprochement avec le DTM est passé par là avec une réglementation technique commune. Les trois constructeurs japonais ont décidé de poursuivre l’aventure mais Honda, Toyota (Lexus) et Nissan ont dû se résoudre à mettre sur la piste des montures moins explosives. Les trois marques ont présenté leurs autos 2014 vendredi dernier à Suzuka en préambule des 1000 km. Nous n’avons vu rouler que la Nissan et la Honda, la Lexus ne prenant pas la piste suite à des soucis rencontrés lors d’une récente séance d’essais.

 

Il y a quelques années, le rumeur de voir ces GT500 aux 24 Heures du Mans a été d’actualité. Vous en saurez plus sous peu avec l’interview de Masaaki Bandoh, Président de GTA. Il a été un temps question que l’équipe championne se voit inviter aux 24 Heures du Mans mais il aurait fallu pour cela à cette équipe une LMP1, LMP2 ou GTE. C’était le seul deal possible avec l’ACO. Mais pourquoi ne pas avoir accepté ces autos dans la configuration GT500 ? Tout y est : le look, le bruit, la compétitivité. A Fuji, les chronos d’une GT500 se situent entre une LMP1 et une LMP2. La pole LMP1 du Championnat du Monde d’Endurance s’est faite en 1.27.499 contre 1.31.040 à la Lexus GT500 et 1.32.367 à la plus rapide des LMP2.

 

Si les GT500 sont conçues pour des courses de 500 km voire 1000 km dans le cas de Suzuka, qu’en serait-il sur une course d’endurance de 24 heures ? Nous avons posé la question à plusieurs personnes au sein du paddock et la réponse est la même dans toutes les équipes : « Oui les autos actuelles du SUPER GT ne sont pas prévues pour rouler sur un double tour d’horloge mais il ne faut pas oublier que les trois constructeurs présents ont le savoir-faire de l’Endurance. Nous sommes tous allés au Mans à un moment ou à un autre de notre histoire. » Une personne nous a même confié « off record » : « Même si j’avais dû mettre l’auto sous une tente, je serai allé au Mans. » Malheureusement, nous n’aurons pas vu ces autos dans la Sarthe pas même en démonstration. 

 

La présence de pilotes français dans le championnat a permis de faire connaître le championnat en France. Maintenant, on comprend mieux pourquoi les Sébastien Philippe, Loïc Duval, André Lotterer ou Benoît Tréluyer ont un large sourire quand ils évoquent le SUPER GT. On a bien compris qu’il n’était pas facile pour un Européen de percer au pays du Soleil Levant mais les Ronnie Quintarelli, Ralph Firman, Andrea Caldarelli, Fred Mako ou James Rossiter prouvent qu’il est possible d’aller se mesurer aux pilotes japonais. On aimerait bien voir d’autres fines gâchettes tricolores dans le championnat, tels Nicolas Lapierre, Olivier Pla, Sébastien Loeb, Patrick Pilet ou encore Romain Dumas sachant que pour ce dernier l’expérience nipponne a été trop courte.

 

Il suffit d’approcher les GT500 lorsqu’elles sont démontées pour se rendre compte qu’on est à cent lieues de ce que l’on peut connaître en GT sur le continent européen. Même le DTM a tendance à prendre un sérieux coup de vieux. Les secrets sont tellement bien gardés qu’il est fortement déconseillé de prendre les détails des autos dans les box. Il ne faut pas avoir fait de grandes études pour bien comprendre qu’on est à la pointe de la technologie en GT500. Chaque constructeur a son propre stand pour y mettre son équipe technique avec une batterie d’ordinateurs. Michelin a bien compris le challenge technologique en venant se frotter à Bridgestone sur ses terres. En 2014, les autos seront plus aseptisées même s’il se dit que d’ici deux à trois ans les choses pourraient bien changer.

 

Pour résumer, il est fort dommage que ces autos n’aient pas pu concourir aux 24 Heures du Mans. On sait bien que chaque discipline est différente et on ne va surtout pas se risquer à faire des comparaisons avec d’autres championnats mais le SUPER GT fait partie des séries de pointe. Là il n’est pas question d’hospitalités démesurées. Quand on pose la question chez Lexus, la réponse est claire et sans équivoque : « Des grandes hospitalités ? Pourquoi faire ? Ici tout est mis dans le développement des autos. » Tout est dit…

 

Le championnat japonais a ses codes et ses propres spécificités mais on lui doit une chose : le respect !

 

Laurent Mercier

 

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