Hiroshi Fushida préside aux destinées de Dome depuis l’année passée après avoir remplacé Minoru Hayashi. On le retrouvait auparavant dans le rôle de Team Manager du Dome Racing. Présent cette saison en SUPER GT avec une HSV-010 GT, le Weider Modulo Dome Racing compte bien sur les 1000 km de Suzuka pour se relancer au championnat. La #18 que se partagent Naoki Yamamoto et Fred Mako n’a guère eu de chance lors des deux derniers meetings mais rien n’est perdu au championnat compte tenu du faible écart avec la tête. En parallèle à son engagement en SUPER GT, Dome Racing s’est lancé il y a peu dans la construction d’une LMP2 avec la S103. S’il était prévu de mettre en chantier une LMP1, il faudra patienter encore un peu avant que cela se fasse même si l’objectif final est bien une LMP1. Avant les qualifications du SUPER GT, Hiroshi Fushida nous a parlé de sa future LMP2 mais aussi du championnat japonais.
Laurent Mercier : Le meeting de Suzuka s’annonce primordial pour l’équipe…
Hiroshi Fushida : « Le championnat est très serré. Pour nous la saison n’a pas forcément débuté comme nous l’espérions, notamment lors des deux dernières courses de Sepang et Sugo. A Sepang, nous menions les débats mais nous avons perdu du temps lors d’un ravitaillement. A Sugo, le podium était envisageable avant qu’un accident ne vienne nous mettre hors course. Je pense que Suzuka est une bonne piste pour la HSV-010 GT sachant que nos pneumatiques Michelin se comportent à la perfection. Il nous faut un bon résultat pour nous relancer au championnat. »
Le championnat est plus serré qu’en 2012 ?
« Oui mais Suzuka peut décider de l’obtention du titre. Nissan a remporté la course ici-même l’année passée et ils ont également décroché le titre. Nous avons nos chances mais il faudra pour cela nous imposer. »
Cette saison l’équipe fait rouler un Français. L’adaptation s’est bien passée ?
« Sans le moindre problème ! Il n’y a aucun souci à travailler avec Fred qui est un vrai pilote professionnel. Il s’est réellement bien intégré dans l’équipe. Nous avons bien conscience que ce n’est pas évident d’être performant dès la première année. Fred fait du très bon travail sachant que ce championnat est différent de ce que l’on peut trouver en Europe. Il peut aussi s’appuyer sur Naoki qui est quelqu’un de très expérimenté et de très rapide. »
En 2014, le SUPER GT va évoluer avec une réglementation technique commune avec le DTM. C’est selon vous une bonne chose ?
« Globalement, c’est une bonne décision. Nos autos du SUPER GT sont bien différentes de celles du DTM. De plus, les formats des courses ne sont pas les mêmes. Les manufacturiers pneumatiques sont plus nombreux en SUPER GT et nous avons deux pilotes par auto. Tout est réuni pour bien faire dans le futur. »
Où en est le projet de la S103 ?
« Nous travaillons dur sur la LMP2. Initialement, il était prévu de construire une LMP1 mais la situation économique est dure pour tout le monde même si c’est plus facile pour des constructeurs comme Audi, Porsche ou Toyota. Jusqu’alors, il n’était pas possible de battre les Usines. En 2014, il y aura plus de chance de bien figurer même si je pense qu’il y aura toujours des écarts. Nous ne nous sommes pas lancés dans le projet LMP1 par manque de moyens sachant que rien n’est arrêté pour le futur. Il y a des discussions mais rien de finalisé. La monocoque sera la même. »
Il y a déjà des commandes pour la LMP2 ?
« Nous avons à ce jour deux commandes fermes. Selon le planning prévu, la S103 prendra la piste dès le mois de janvier prochain. »
Il est prévu que les autos roulent dans quel championnat ?
« Nous avons deux équipes qui veulent engager chacune une auto en Championnat du Monde d’Endurance. »
Verra-t-on une S103 sous la bannière Dome comme on peut le voir avec Onroak Automotive et OAK Racing ?
« Je vois ce à quoi vous faites allusion. Pour nous, il s’agit de respecter le règlement à la lettre, donc pas de voiture directement engagée par Dome. La catégorie LMP2 est réservée aux équipes privées et nous suivrons cette règle établie. »
Henri Pescarolo fait partie des deux équipes prévues ?
« Avec Henri, nous sommes restés en contacts avancés mais il n’y a rien de concret pour le moment. Disons qu’il ne nous a pas commandé une auto. On aimerait bien travailler à nouveau à ses côtés car notre collaboration s’était très bien déroulée. »
Pensez-vous qu’en 2014 les privés auront leur place ?
« Actuellement, la catégorie LMP1 n’est pas faite pour les privés. L’Automobile Club de l’Ouest encourage les initiatives privées et c’est très bien ainsi. C’est très important pour Le Mans et l’Endurance en général comme on a pu le voir dans le passé. Audi tient depuis plus de dix ans, ce qui est tout de même assez rare. Le plus souvent, les constructeurs viennent et repartent sans tenir une décennie. Pour 2014, il faudra voir ce que vont donner les performances des autos. Si c’est assez proche, alors ce sera satisfaisant. La catégorie LMP2 est très bien mais beaucoup veulent aller en LMP1. Tout le monde tient à se battre contre les constructeurs et on ne peut que se féliciter des initiatives privées qui sont déjà en cours telles Rebellion, ADESS ou Perrinn Limited. »
Propos recueillis par Laurent Mercier