Blancpain GT Series

Anthony Pons : “Durant trois ans, j’ai été shooté à la course automobile”

MOTORSPORT : BLANCPAIN ENDURANCE SERIES - ROUND 2 - SILVERSTONE (GBR) 05/22-24/2015
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Arrivé sur le tard en sport automobile, Anthony Pons compte un solide palmarès en seulement quelques années. Le VdeV Endurance Series s’est transformé par un titre en 2011 chez IMSA Performance Matmut. Direction l’European Le Mans Series en 2012 avec une nouvelle couronne à la clé assortie d’une victoire de classe aux 6 Heures de Spa (FIA WEC) et d’une 2ème place en GTE-Am aux 24 Heures du Mans. Place à la catégorie LM PC en 2013 avant de revenir en GTE chez SOFREV-ASP. En 2015, la GTE a laissé place à la GT3 en Blancpain Endurance Series sur une Ferrari du Team AKKA-ASP en compagnie de son compère et ami Fabien Barthez. Le duo a  offert le titre Equipes au Team AKKA-ASP de Jérôme Policand. Retour sur la campagne 2015 sans concession…

Quel est le bilan de cette première saison en Blancpain Endurance Series ?

« 2015 a été conforme à mes attentes. Je savais qu’en roulant en Am Cup, les ambitions sportives ne pouvaient pas être élevées. Ma vie professionnelle a fait que je ne pouvais pas dégager trop de temps pour  la course automobile. Un planning de quatre courses me convenait parfaitement. C’était de suite établi que Spa ne serait pas au menu. J’ai poursuivi au sein de la même équipe avec le même coéquipier, ce qui représente un avantage tant les trois parties s’entendent à merveille. Le seul vrai changement a été le transfert de la GTE à la GT3. »

MOTORSPORT : BLANCPAIN ENDURANCE SERIES - ROUND 3 - LE CASTELLET (FRA) 06/16-17/2015

L’adaptation a été rapide ?

« Pour être totalement franc, je n’ai toujours pas compris à 100% le mode d’emploi du freinage après les quatre courses de la saison (rires). J’ai pris part à une seule journée d’essais avant le début du championnat. On a tendance à dire que la GT3 est plus facile à piloter que la GTE. Il faut avoir une analyse de pilotage différente. Le comportement n’est pas le même. Il a aussi fallu gérer le passage des Michelin, qui ont un grip phénoménal, aux Pirelli. Finalement, le seul point commun entre les deux autos est que les deux sont des 458. L’adaptation a été assez complexe. »

En règle générale, les pilotes passent de la GT3 à la GTE…

« Il est vrai que j’ai fait le chemin inverse des autres. La GT3 est assez déconcertante sur le plan du freinage. C’est aux antipodes du pilotage d’une auto de course. Par rapport à Fabien, l’écart sur la pédale de frein était de l’ordre de 25 à 30%. Je ne peux pas dire que je me suis embêté avec la GT3 mais je suis amoureux de la version GTE qui procure des sensations phénoménales. C’est une vraie voiture de course dans toute sa splendeur. Certes, sous la pluie, la Porsche 911 GT3-RSR était plus à l’aise mais au final, la 458 me semble plus accessible que la 911 qui demande beaucoup plus d’engagement. »

Poursuivre avec la structure de Jérôme Policand était la priorité ?

« Le programme s’est finalisé à la dernière minute. Initialement, j’étais parti pour ne rien faire mais Fabien a cherché à faire un second programme. Le contact entre nous est vraiment bon et j’ai décidé de le suivre en Blancpain Endurance Series. J’ai une confiance aveugle en Jérôme Policand. Je roule chez lui les yeux fermés car je sais que tout est mis en place pour bien figurer. »

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Quel est ton regard sur la Blancpain Endurance Series ?

« Cette année, les Pro étaient en surnombre avec un très beau plateau en Pro-Am et une classe Am Cup assez réduite. L’intérêt médiatique se porte sur le Pro en délaissant quelque peu le Pro Am et le Am. On ne parle pas trop des catégories inférieures et je pense qu’il est important de parler de tout le monde. A trois sur une course de trois heures, le temps de roulage n’est pas très long. Le Pro roule généralement pour régler l’auto, ce qui réduit le temps de conduite des autres pilotes. Personnellement, je n’ai aucun regret de ne pas avoir disputé les 24 Heures de Spa. Je trouve que la course est plus dangereuse que les 24 Heures du Mans avec des différences moins importantes entre les autos, une météo incertaine et changeante, un éclairage assez réduit et beaucoup d’autos en piste.

D’une façon générale, je trouve qu’il y a dix autos de trop sur les meetings. Les GT3 sont proches les unes des autres compte tenu de la BOP. Il faut être vigilant lors des redémarrages avec une logique de prudence et d’attention. J’ai appliqué les mêmes principes qu’en ELMS et au Mans en ouvrant toutes les portes quand il le fallait. On a tout à gagner à agir de la sorte. »

MOTORSPORT : BLANCPAIN ENDURANCE SERIES - ROUND 5 - NURBURGRING (GBR) 09/18-20/2015

Une idée de ton programme 2016 ?

« L’envie est de rouler en GT Sports Club avec la Ferrari 458 GTE. J’ai raisonné de manière pragmatique. En fin de saison, on ramène une ou deux coupes de plus à mettre sur l’étagère. La satisfaction est là mais tout disparaît finalement assez vite. Il faut repartir pour préparer la saison suivante. J’ai pris tellement de plaisir avec cette GTE. Le GT Sports Club est le compromis parfait en roulant dans des meetings parfaitement organisés. De plus, cela peut me donner la possibilité de disputer quelques manches ELMS. La GTE sera la colonne vertébrale de mon programme 2016. J’ai conscience que ce n’est pas le programme le plus ambitieux qu’il soit. J’ai passé l’âge de me faire mousser sur un championnat. Jusqu’à présent, j’ai eu beaucoup de chance avec un titre en VdeV, une 2ème place au Mans et une victoire en FIA WEC à Spa. Je me suis retrouvé au bon moment au bon endroit. Je ne suis en aucun cas blasé mais aujourd’hui ma priorité est de monter dans une auto de course pour prendre du plaisir. La formule du GT Sports Club permet de bloquer des dates sur mon agenda professionnel. »

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 Il y a une envie de vivre ta passion différemment ?

« Quand tu découvres ce sport, c’est un shoot d’adrénaline sans regarder ce qui se passe autour. On est prêt à tout pour aller chercher ce besoin en oubliant d’être rationnel. Quand tu ne connais pas, tu ne sais pas ce que c’est. J’ai débuté le sport automobile en 2010 et deux ans plus tard je suis sur le podium des 24 Heures du Mans. Durant trois ans, j’ai été shooté à la course automobile. Est-ce raisonnable de dépenser 500 000 euros et plus ? On a tendance à ne plus regarder les chiffres. Pour être devant, il faut sortir le carnet de chèque. En 2014, nous étions dans le vrai état d’esprit du Pro-Am et nous n’avons pas vu le jour. Sans avoir la certitude de réunir un top équipage, c’est uniquement pour faire de la figuration et la figuration coûte cher. Aujourd’hui, je privilégie mon plaisir personnel. »

La catégorie LM P3 ne fait pas partie des envies ?

« Le championnat de prédilection du LM P3 est l’ELMS qui n’est pas un championnat bon marché. Pour réussir et être devant, il faut un équipage solide qui sera de toute façon un peu borderline au niveau de la catégorisation. Quitte à retourner sur un programme prototype ambitieux, autant aller en LM P2. Certes, cela demande plus de moyens financiers mais au moins il y a la couverture médiatique. »

 

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