Si Benoît Tréluyer et ses équipiers de l’Audi R18 e-tron quattro n°7, Marcel Fässler et André Lotterer, seront encore en lice pour le titre Pilotes lors de la manche finale du championnat du monde d’Endurance FIA à Bahreïn, ils savent que la mission sera proche de l’impossible. Les triples vainqueurs du Mans sont pourtant loin de rendre les armes…
Après les 6 Heures de Shanghai (30 octobre – 1er novembre), les champions du monde 2012 comptent les chances qu’ils leur restent, et jaugent la muraille qui se dresse désormais devant eux. Si Porsche a remporté le titre Constructeurs, Audi conserve une chance, quoi qu’infime, de coiffer la couronne Pilotes.
« Nous sommes désormais relégués à 12 points, explique Benoît. Nous devons ainsi gagner tout en espérant que la Porsche n°17 ne se classe pas mieux que quatrième. Le défi est de taille, mais nous allons lutter jusqu’au bout car nous méritons de finir par un succès.
Quoi qu’il advienne à Sakhir, 2015 restera une belle saison pour nous, et il est préférable de s’incliner au terme d’un championnat relevé et disputé plutôt que de terminer premiers sans aucune opposition ! Non, nous n’aurons pas à rougir de notre place de dauphins si telle doit en être l’issue.
L’important pour nous, désormais, c’est de continuer à nous battre comme nous l’avons fait en toutes occasions cette année. L’écurie Porsche a choisi la bonne classe d’énergie et beaucoup travaillé au cours de ces deux dernières années : leur titre est mérité. Ils ont en outre la réussite avec eux comme nous avons pu le constater à Fuji où ils auraient pu perdre l’épreuve dès le premier tour. »
Au Royaume de Bahreïn, Benoît et ses acolytes auront comme objectif affirmé de décrocher la victoire pour finir leur campagne FIA WEC 2015 en beauté, titre ou pas.
« En course, nous avons fait avec Marcel [Fässler] et André [Lotterer] du bon travail, constate le Français. Sur la moyenne des meilleurs tours réussis par chaque voiture, nous sommes les plus rapides. Sauf que la stratégie ne nous aide pas. Ce qui nous pénalise depuis le début de la saison, c’est de faire moins de tours que les Porsche et les Toyota sur un relais.
Non seulement nous couvrons moins de terrain mais, en plus, nos rivaux voient ce que nous faisons. C’est un gros avantage pour eux car nous avançons à visage découvert. Il faut également reconnaître que nos choix de pneumatiques n’ont pas toujours été des plus inspirés, mais nous sommes contraints de prendre des risques. »
Des paris stratégiques malheureusement peu payants sur le Circuit International de Shanghai, alors que la performance était clairement au rendez-vous…
« Personnellement, je suis satisfait de mes deux relais en pneus pluie, poursuit Benoît. J’ai également effectué quelques beaux dépassements, passant notamment de la troisième à la première place au début de mon second relais. Une fois de plus, nous étions très rapides, comme le montre le meilleur tour en course signé par André lors de son dernier passage au volant. »
Finalement troisième au terme des six heures de course, le trio, qui n’est pas descendu du podium de toute la saison, ne fera pas le déplacement à Bahreïn (19-21 novembre) pour prêcher dans le désert ! Que cela soit bien clair.