Alors que Volkswagen Group vit une période pour le moins tourmentée, le constructeur allemand a généré un bénéfice d’exploitation de 10,2 milliards d’euros sur les neuf premiers mois de l’année. Le chiffre d’affaires a augmenté de 8,5% pour passer à 160,3 milliards d’euros. Les bénéfices ont été impactés de 6,7 milliards d’euros au troisième trimestre suite aux mesures à venir du scandale sur le diesel. Comme Volkswagen l’a déjà annoncé, les prévisions des bénéfices en année pleine ont été ajustées en conséquence.
« Les chiffres montrent la force de base de Volkswagen Group, d’une part, et de l’autre que l’impact initial sur la situation actuelle devient clair » a indiqué Matthias Müller, président du directoire de Volkswagen. « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour regagner la confiance que nous avons perdu. »
« Volkswagen Group dispose de ressources de liquidité très solides » souligne Frank Witter, en charge de la direction financière. « Cela va nous aider à gérer la situation difficile causée par l’impact financier de la question du diesel. »
La trésorerie nette de la branche Automobile a considérablement augmenté d’année en année. Les liquidités nettes s’élèvent à 27,8 milliards d’euros. Avant le “Volkswagate”, le bénéfice d’exploitation de la marque a augmenté de 2,2 milliards d’euros. Audi a levé le résultat opérationnel à 4 milliards d’euros en raison de la croissance des ventes. Cependant, le bénéfice a été affecté par des investissements importants dans les nouveaux produits et les nouvelles technologies. Les autres marques du groupe sont elles aussi généralement en hausse avec Skoda en augmentation de 734 millions d’euros et Seat qui est passé de 82 millions d’euros de perte à un bénéfice d’exploitation de 12 millions d’euros. Bentley a pour sa part chuté de 125 millions à 57 millions en raison d’une diminution des ventes. La branche Utilitaires a vu son bénéfice d’exploitation passer de 378 millions d’euros à 313 millions d’euros.
Volkswagen Group s’attend maintenant à une baisse dans les années à venir le temps de se refaire une virginité.
Porsche AG est un cas à part avec une nouvelle année record en vue. A l’issue des neuf premiers mois de l’exercice 2015, les ventes ont augmenté de 28% pour un total de ventes de 173 085 véhicules. Les revenus sont en hausse de 35% pour un total de 16,4 milliards d’euros. Le Dr Oliver Blume, nommé récemment président du conseil exécutif, a souligné que Porsche enregistrait des taux de croissance à deux chiffres en Europe, en Amérique et en Asie : « Cette croissance homogène sur les marchés clés est une force particulière de Porsche, et ce pour deux raisons : la qualité supérieure de renommée mondiale de nos voitures et le niveau élevé de satisfaction de la clientèle. » Le nombre d’employés à lui aussi été revu à la hausse. Au cours des cinq dernières années, les effectifs sont passés de 13 000 à 24 000, soit une hausse de 80%.
Porsche Automobil Holding SE (holding qui détient la majorité des actions ordinaires de Volkswagen Group) a pour sa part ajusté ses prévisions de bénéfice, l’exercice en cours étant forcément impacté négativement par les effets sur le résultat de Volkswagen Group. Porsche SE prévoit maintenant un bénéfice total du groupe pour 2015 compris entre 0,8 et 1,8 milliards d’euros. Suite au rachat de 1,5% des actions ordinaires de Volkswagen à Suzuki Motor Corporation, les liquidités de Porsche SE ont diminué.
Tout n’est pas réglé chez Volkswagen Group et les prochains chiffres données seront importants. « Nous devons regarder au-delà de la situation actuelle et créer des conditions pour la réussite de la poursuite et du développement de Volkswagen » a indiqué Matthias Müller. « Nos clients sont au cœur de tout ce que font nos 60 000 employés dans le monde. Nous devons découvrir la vérité et apprendre de celle-ci. Volkswagen se doit d’être rigoureux dans son analyse. » A ce titre, le cabinet Deloitte a été engagé en plus des mesures déjà annoncées. Selon Müller, les responsables de ce qui est arrivé devront faire à la gravité de la situation. L’autre priorité de Matthias Müller est d’introduire de nouvelles structures au sein de Volkswagen Group avec plus d’indépendance pour les marques et les régions. L’objectif est de tirer parti des synergies et de veiller à ce que les ressources du groupe soient utilisées efficacement : « Nous allons examiner en détail notre portefeuille actuel qui comprend plus de 300 modèles afin d’examiner la contribution que chacun apporte à nos revenus. » Le nouvel homme fort du groupe a précisé que des changements étaient nécessaires dans la façon de communiquer et de gérer les erreurs. On ne parle plus maintenant de stratégie à l’horizon 2018 mais bien 2025. Les bases de cette nouvelle stratégie seront annoncées d’ici la fin de l’année prochaine.