Au terme des 6 Heures de Fuji (9-11 octobre), Benoit Tréluyer et ses équipiers Audi Sport, Marcel Fässler et André Lotterer, lâchent les rênes du classement Pilotes dans le championnat du monde d’Endurance FIA mais s’accrochent à leur objectif ! Auteurs de leur sixième podium en autant de manches cette saison, les triples vainqueurs du Mans savent que les deux derniers rendez-vous 2015, Shanghai et Bahreïn, leur seront plus favorables, à eux comme à leur Audi R18 e-tron quattro n°7.
C’est avec la même jubilation que Benoît Tréluyer retrouvait le week-end dernier le Japon, la ville de Gotemba où il a vécu, et ses fans adorés ! « Leur fidélité me touche toujours plus d’année en année, soufflait Benoît en constatant l’accueil qui lui était réservé. Ils sont incroyablement passionnés, et attentionnés ! Ils me donnent leur énergie… ».
Et d’énergie, le Français en avait bien besoin pour tenter de battre les Porsche sur cette piste de Fuji dont le dessin n’a jamais été favorable à Audi, compte tenu des caractéristiques de la R18 e-tron quattro et de la technologie choisie.
Pourtant, dès les premières séances d’essais libres, l’arme d’Ingolstadt évoluait dans les temps des Porsche ; de belles promesses que la suite du week-end n’allait pas tarder à confirmer. Superbe performance en qualifications, à trois dixièmes seulement de la seconde Porsche, puis excellent départ de Marcel Fässler, qui prenait la tête en début de course. La R18 e-tron quattro se montrait tantôt plus rapide que ses rivales, tantôt moins, les deux voitures n’opérant pas dans les mêmes fenêtres d’exploitation. Seulement, pour rester devant, les champions du monde 2012 devaient prendre des risques…
« Nous sommes les premiers à être passés en « intermédiaires », détaillait Tréluyer après coup. Puis de nouveau les premiers à chausser les « slicks » car les conditions de piste s’amélioraient. Mais c’était encore un peu trop tôt pour ce type de gomme, et nous l’avons compris rapidement. Malgré tout, André était capable de réaliser des temps plus que corrects. Alors nous avons un peu insisté, pensant que la piste allait sécher plus vite. Au final c’était une erreur, et nous avons fini par rentrer pour remettre des intermédiaires. »
Quand le natif d’Alençon reprenait le volant, c’était cette fois-ci avec les bons « slicks », qui lui permettaient aussitôt d’adopter un excellent rythme.
« La performance était clairement au rendez-vous mais nous avons pris un risque trop important au niveau de la stratégie pneumatique, admettait-il encore. Après, les Porsche restaient un tout petit peu plus rapides et c’était pour nous la seule façon de l’emporter. Nous n’avions rien à perdre. Nous aurions terminé à la troisième place de toute manière : la prise de risque s’imposait donc. L’essentiel est que l’on continue de se rapprocher et d’être de plus en plus confiants pour la suite. Sur le papier, Fuji était le circuit qui nous convenait le moins, et nous y étions plutôt bien. De bon augure pour le reste de la saison ! »
Peu affectés par leur légère chute au classement, Benoît et ses camarades ont désormais le regard résolument tourné vers les deux dernières manches, qu’ils entendent saisir à bras le corps !
« Nous perdons la tête du championnat, mais sommes deuxièmes à un petit point ! Shanghai, théâtre de la prochaine épreuve, est un circuit sur lequel je me suis montré plutôt performant il y a deux ans. Ensuite nous avons déjà gagné à Bahreïn, où se jouera la finale, et Porsche a déjà connu des problèmes à cause de la chaleur. Alors rien n’est joué ! Les deux dernières courses vont être excessivement disputées et tout le monde est sur le pont.
Le team fait vraiment un travail de fou pour combler le petit écart qui nous sépare encore de Porsche. Actuellement, ça se joue à pas grand-chose. Je mesure le chemin que nous avons parcouru par rapport à l’an dernier, où Toyota dominait, et me dis que nous sommes encore capables de progresser et d’aller chercher le titre. Nous ne lâcherons rien jusqu’au dernier virage du dernier tour. Nous avons gagné les deux premières courses de la saison et avons bien l’intention de remporter les deux dernières ! »
Non, les samouraï d’Audi ne sont pas prêts à rendre les armes. Oui, les jeux restent grand ouverts dans le championnat du monde d’Endurance FIA !