La Norma n°33 du team périgourdin CD Sport est arrivée à Magny-Cours en tête du Challenge Endurance Proto V de V, suite à sa victoire au Paul Ricard. Mais Jacques Wolff, Nicolas Maulini et Marc-Antoine Dannielou n’ont pas été épargnés par les ennuis dans la Nièvre et au terme des 6 heures de course, c’est la Norma CD Sport n°30 qui reprend le leadership au championnat ! Jean-Ludovic Foubert, Kévin Bole-Besançon et Thomas Accary occupaient même le commandement de la course à deux tours de l’arrivée avant de devoir se contenter de la 2ème marche du podium. Le trio de la n°32 réussit son meilleur résultat de l’année en 6ème position tandis que la 31 a renoncé suite à un violent accrochage. La question est maintenant de savoir si un des deux équipages CD Sport restant en lice sera titré au soir des 6 Heures d’Estoril…
Norma #30 (Qualif P26 / course P2) > Quel bond en avant ! La n°30 a mal commencé son séjour à Magny-Cours, quand le moteur a cassé samedi lors de la dernière séance d’essais libres. « L’équipe a travaillé jusqu’à 1h30 du matin » indiquait Jean-Ludovic Foubert, chargé du début de course. « J’ai effectué 5 des 8 pénalités-handicap tout en remontant dans le Top 10, on peut donc dire que mon relais s’est bien passé. » Puis, Kévin Bole-Besançon a appliqué des méthodes éprouvées pour remonter au 4ème rang : « Je crois qu’il fallait éviter de se mettre la tête à l’envers, essayer d’être le plus propre possible, ne pas s’accrocher, ne pas perdre de temps sur les dépassements ou en faisant de petites erreurs de pilotage ici ou là. Et puis, bien sûr, essayer quand même de rouler le plus vite possible ! »
Thomas Accary a effectué le dernier relais et il est passé à deux tours et à 1’’2 du bonheur… « Nos mécanos auraient mérité une victoire car ils ont travaillé dur samedi après la casse du moteur. Tout le monde a fait un super job, sans la moindre erreur lors des pitstops et des refuellings. La stratégie a été respectée et il n’y a pas eu d’aléas. Par contre, je pense que notre choix de set-up ne nous a pas permis d’atteindre un niveau de performance optimal. Nous manquions aussi de constance sur la durée d’un relais. Je suis forcément déçu car j’étais dans la voiture au moment où nous avons perdu la première place dans les derniers instants. Mais quand la concurrence trouve un petit bonus, il faut savoir l’accepter. Je reste positif car nous sommes en tête du championnat avant la dernière épreuve. »
Norma #32 (Qualif P15 / course P6) > Inès Taittinger était la mieux placée de l’équipe sur la grille et elle a réussi un excellent premier relais. « J’ai pris un bon départ et après un court round d’observation, j’ai adopté un rythme digne de certains pilotes Elite. J’ai pu ainsi remonter pas mal de positions. » Erwan Julé a repris le flambeau. « Je n’ai pas fait de faute et j’ai été régulier. Je suis remonté dans la voiture pour les 50 dernières minutes mais avec des pneus très usés. J’ai aussi rencontré un souci de répartition de freins, il y en avait trop sur l’avant mais je ne pouvais plus les régler. Je me suis débrouillé pour faire avec ! Finir 6ème, ce n’est pas mal, sachant que cette saison on a toujours eu un coéquipier différent. Personnellement, j’ai été classé pilote Open, mais je me rapproche des valeurs établies du championnat et c’est une grande satisfaction. »
Le « coéquipier différent » à Magny-Cours était Thibaut Bossy. L’Agenais connaît bien CD Sport : « j’ai déjà couru en proto au sein de l’équipe il y a quelques années. Ces autos ont une charge aérodynamique très importante, il faut du roulage pour l’appréhender. Ce n’est pas évident d’arriver en cours de saison. Je n’étais pas totalement dans le coup au niveau des chronos, mais je ne me suis pas mis le couteau sous la gorge non plus car c’est de l’endurance et j’ai surtout essayé de prendre du plaisir. P6 ce n’est pas si mal pour un retour ! »
Norma #33 (Qualif P17 / course P22) > Six semaines après le triomphe du Paul Ricard, Marc-Antoine Dannielou avait en tête un tout autre scénario en arrivant à Magny-Cours. « Vendredi soir aux essais privés, je n’ai pas eu le temps de faire un tour avant de me faire satelliser à Adelaïde. J’ai été touché à l’épaule droite et la voiture a bien souffert elle aussi. Le lendemain matin, une fuite d’huile puis un problème de faisceau électrique ont encore limité notre temps de roulage avant les qualifications. En course le moteur s’est mis à perdre de la puissance. Nicolas est sorti dans un bac, mais on n’a laissé que quelques minutes dans l’aventure, ce n’est pas là que l’on a perdu la course. C’est décevant car les gars ont bossé toutes les nuits pour que ça marche. Ils ont tout fait pour essayer de résoudre les problèmes, avant et pendant la course, sans en être récompensés. Mais on garde une chance pour le championnat. »
Norma #31 (Qualif P22 / course DNF) > La palme de la malchance nivernaise revient à cette voiture, pourtant très bien partie. Vainqueur du Challenge Endurance Proto V de V 2012 avec Thomas Accary et CD Sport, Sébastien Dhouailly pointait en 2ème position au terme de la première heure. « Je n’ai pas cessé de remonter, la voiture était impeccable et plaisante à piloter. Ça montre que dans cette équipe, il n’y a pas les équipages de pointe et les autres, les quatre voitures sont capables d’aller vite, même celles qui ne jouent pas le championnat. » Après 54 tours menés tambour battant, Sébastien a laissé le volant à Rémy Kirchdoerffer. Hélas, à peine ressorti des stands en pneus neufs, l’Alsacien s’est fait percuter par une voiture lancée à pleine vitesse, qui l’a envoyé droit dans le mur. Très abîmée du côté gauche, la 31 a abandonné séance tenante.
Le team-manager Claude Degrémont pesait le pour et le contre après l’arrivée : « Je suis content car c’était compromis, avec tous les ennuis que nous avons rencontrés lors des essais. L’équipe a produit un travail considérable. Dommage que la course ait duré 4 minutes de trop pour la n°30 ! A l’avant-dernier tour, Thomas Accary a perdu 1’’2 dans le secteur 2, bloqué par une autre voiture, et il n’a pas pu contenir le retour de son adversaire. La 32 a elle aussi très bien roulé. Par contre, on a perdu la 31 sur accrochage et la 33 n’a pas pu défendre ses chances. » Les pilotes de la n°30 en tête du championnat et ceux de la 33 figurent parmi les cinq équipages candidats à la couronne. Les 6, 7 et 8 novembre prochains, il faudra être au Portugal pour les 6 Heures d’Estoril, et nulle part ailleurs !!