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Le LM P3 en route vers une success story comparable à celle du GT3 ?

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Le LM P3 et le GT3 ont deux choses en commun : le chiffre 3 et le fait d’être un produit d’appel. Lancée il y a tout juste un an sur le Red Bull Ring, la catégorie LM P3 a connu un départ assez timide, non pas que le produit n’était pas intéressant, mais tout simplement parce que tout le monde attendait de voir l’évolution des choses.

Un an plus tard, seule la Ginetta-Juno LM P3 est en compétition mais la concurrence s’organise. Ligier, ADESS et Riley vont arriver avec un possible 5ème constructeur à court terme. La présentation de la Ligier JS P3 le mois dernier semble avoir donné un coup de boost à la catégorie et un coup de vieux à la Ginetta-Juno qui n’a pourtant que quelques mois. Prenez la photo (ci-dessous) publiée par Onroak Automotive de la JS P3 en essais à Motorland Aragon et vous y verrez une mini JS P2 avec un cockpit fermé et de l’aéro.

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Depuis les 24 Heures du Mans, pas moins de 17 équipes avec qui nous avons discuté ces dernières semaines nous ont confié étudier la faisabilité d’un programme LM P3. A 206 000 euros (prix plafonné) l’auto complète contre plus de 400 000 (voire plus de 500 000 pour la nouvelle Ferrari 488) à une GT3 de nouvelle génération, les teams peuvent légitimement se poser la question de savoir quelle direction prendre. Pour amortir une voiture de course, quelle que soit sa catégorie, il faut qu’elle roule un maximum et de plus en plus de séries voient d’un bon oeil l’arrivée des LM P3 : ELMS, Asian Le Mans Series, VdeV Endurance Series, GT Tour. Les Etats-Unis se posent la question de les accepter ou non. Voir à l’avenir un championnat uniquement réservé aux LM P3 n’est utopique.

Ginetta-Juno a été le premier à dégainer en vendant près de 10 autos. Onroak Automotive peut s’appuyer sur l’expérience de son bureau d’études, la connaissance parfaite du CN de son antenne de Magny-Cours et sur les compétences indéniables d’Olivier Pla pour développer la JS P3. Chez ADESS AG, on sait ce que prototype veut dire car tout le monde a reconnu les qualités de la Lotus T128 dont Kolles n’a certainement pas exploité 10% de son potentiel. Riley Technologies et Tony Ave peuvent compter sur ce qu’ils ont fait dans le passé.

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Alors le LM P3 en route vers une vraie success story comme l’est le GT3 ? Les parallèles entre les deux sont multiples :  scepticisme de mise au lancement, prix plafonné (du moins au départ pour les GT3), ouverture à de multiples championnats, produit destiné prioritairement aux gentlemen, évolution possible vers une catégorie supérieure.

Les sceptiques diront que les LM P3 ne peuvent pas rouler aux 24 Heures du Mans alors qu’elles pourraient être autorisées à participer aux 24 Heures de Daytona comme c’est le cas avec les Prototype Challenge dont le concept n’a jamais pris en Europe. Avec le LM P3, on passe une étape supplémentaire pour jouer dans la cour des grands. Le LM P3 est du CN+ mais le produit P3 n’a pas vocation à cannibaliser le CN même si le marché du neuf de ces dernières risque bien d’être en baisse.

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Cinq ans après le lancement des GT3, le marché du GT2 s’est réduit comme peau de chagrin et le GT1 a disparu. Maintenant, tout le monde roule en GT3 même si quatre marques résistent en GTE. Le LM P3 pourrait donc tuer le LM P2 ? Pas de précipitation car la catégorie se porte bien sachant qu’elle va subir une mutation en 2017 et que les cartes vont être redistribuées. En revanche, fallait-il se contenter de cinq constructeurs en LM P3 ? Pas certain car le but d’un produit d’appel est justement de l’ouvrir au maximum. Cela permettrait à des artisans de mettre un pas en LMP. Pourquoi Norma, Tatuus, Wolf, Gibson, BR Engineering, Tiga et d’autres n’auraient pas le droit de jouer ?  Le marché du LM P3 peut vite prendre de l’ampleur. Qui sait de quoi l’avenir sera fait ? Qui aurait prédit qu’on aurait plus de 60 GT d’une même catégorie au départ des 24 Heures de Spa ? Manquerait plus que dans cinq ans Audi, Porsche ou Toyota proposent un châssis client LM P3 à la vente (même si pour le moment c’est interdit)…

On espère avoir une course LM P3 en ouverture des 24 Heures du Mans 2016 comme on verrait d’un bon oeil une carotte de fin de saison pour qu’une équipe européenne puisse prendre part aux 24 Heures de Daytona dans des conditions préférentielles (si les LM P3 sont autorisées). Les gentlemen qui devraient être le coeur du LM P3 aimeraient à coup sûr avoir la possibilité de rouler lors de la Journée Test des 24 Heures du Mans, un peu comme l’avait fait le Team Endurance Challenge en LM PC. De plus, les gentlemen ont vocation à aller au Mans à terme. La transition anciennes/nouvelles LM P2 va permettre de s’aguerrir au pilotage d’un prototype LM P3 avant de voir plus haut.

N’oublions pas non plus le marché asiatique qui pourrait bien se laisser séduire en masse par cette nouvelle catégorie. En voir au moins cinq dès cette saison en Asian Le Mans Series est tout à fait envisageable.

Le législateur doit maintenant s’assurer de bien contrôler les coûts, de stabiliser la réglementation et de calmer le jeu des éventuelles évolutions annuelles qui augmentent les budgets pour pas grand-chose. Attention également à bien s’assurer qu’un  constructeur n’aligne pas d’autos en son propre nom car voir une Ginetta-Juno aux couleurs Nissan et alignée par LNT peut troubler les clients. Le développement du LM P3 ne se fera pas sans casser d’oeufs dans d’autres championnats. Le parc de pilotes et d’équipes n’est pas extensible et il faudra faire des choix au moment de renouveler les autos. Même les équipes présentes en monoplace regardent de près le LM P3.

La success story du GT3 a débuté en 2006 et celle du LM P3 pourrait bien décoller dix ans plus tard…

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