Gérer un évènement aussi majeur que les 24 Heures du Mans demande beaucoup de moyens humains. La particularité de cette course mythique est qu’elle emprunte une route publique, d’où une procédure de fermeture du circuit très particulière. Nous avons pu assister au déroulement de cette opération pour le moins impressionnante.

L’opération de fermeture prend entre 2h30 et 3h00 et elle nécessite un nombre très important de personnes provenant de différents services, qu’elles soient du département, de l’ACO mais aussi de diverses sociétés privées. Pour la première journée d’essais officiels de cette édition 2015, nous avons accompagné Frédéric Beauchef (Président de la Commission des Routes du département), venu saluer ses effectifs départementaux composés de 25 personnes environs répartis en plusieurs équipes.

C’est donc à midi pile (à plus ou moins quelques secondes), que les effectifs commencent à fermer certains accès vitaux de cette nationale, le tout sous le contrôle des forces de l’ordre. C’est au virage de Mulsanne, point stratégique que débute la fermeture, ce qui permet d’évacuer le flux routier, d’une part en direction de la rocade située à l’entrée des Hunaudières, et d’autre part en direction d’Arnage. Sitôt le circuit “fermé” à la circulation, les balayeuses entrent également en action pendant que les équipes techniques interviennent tout au long du tracé.

Les interventions les plus lourdes sont situées au Tertre Rouge (raccord entre la partie permanente et la nationale) et aux deux giratoires d’Antarès et Leroy Merlin. Sur ces deux derniers cités, il faut fermer les portions menant aux deux giratoires avec des rangées de rails.

Toute la signalisation au sol doit elle aussi être modifiée afin de satisfaire aux besoins de la course. Les lignes blanches balisant les voies habituelles sont donc retirées pour être remplacées par celles du circuit qui n’ont pas les mêmes emplacements.

Tous ces marquages au sol provisoires ne sont pas peints, contrairement à ce que l’on pourrait penser, mais réalisés grâce à des bandes autocollantes très résistantes. Chacune des ces bandes est décollée dès que nécessaire, et remplacée par une nouvelle une fois l’opération terminée. La colle restant en grande partie sur le sol, et non sur la bande, elles ne sont donc pas réutilisables.

Pendant ce temps là, à divers endroits du circuits, d’autres équipes s’attellent à retirer tous les panneaux de signalisation routière et publicitaires afin de ne pas déranger la visibilité des pilotes mais surtout pour offrir un maximum de sécurité à ces mêmes pilotes ainsi qu’aux commissaires intervenant lors des diverses séances d’essais et de la course.

Le virage d’Arnage requiert lui aussi un grand nombre de modifications avec la mise en place de protections en béton surmontées de grillages, nécessitant la venue d’une imposante grue, et l’installation de “palissades” fermant donc définitivement l’accès aux usagers de la route.

D’autres travaux sont également nécessaires, même si moins contraignants que les premiers cités. Des grillages sont installés devant les accès de propriétés privées, des équipes se chargent de déposer les extincteurs à tous les postes de commissaires tandis que d’autres s’affairent sur les éclairages de piste ou installent les banderoles publicitaires aux divers endroits du tracé.

C’est donc après ces trois heures de travail titanesque que le circuit est laissé aux responsables de l’ACO. Il est à signaler que dès la séance d’essais finie à minuit, toutes ces équipes referont le travail dans le sens inverse pour renouveler l’opération dès lendemain, tout comme le samedi matin de la course aux alentours de 3h30.

Un simple touriste qui se retrouverait donc à traverser le Mans en empruntant la nationale des Hunaudières vers 5h00 du matin le vendredi ne se rendrait donc absolument pas compte que quelques heures auparavant de nombreux bolides passaient par ici à des vitesses bien plus supérieures à celles légalement autorisées sur cette portion le reste de l’année !

Bravo à toutes ces équipes de l’ombre sans qui rien ne serait possible… Chapeau Messieurs !

Les photos sont ici