En quatre ans de présence en Endurance, le Thiriet by TDS Racing est passé de la ORECA 03 à la 05, avec une saison 2014 disputée en Morgan LM P2 puis Ligier JS P2. L’écurie dirigée par Xavier Combet et Jacques Morello a montré sa capacité à alterner les châssis LM P2 avec à chaque fois une place dans le haut de tableau d’une catégorie ultra compétitive. Place à la ORECA 05 cette saison en European Le Mans Series avec en prime l’engagement d’une BMW Z4 GT3. Malgré une 05 débutante dans la Sarthe, les ambitions de l’équipage composé de Pierre Thiriet, Tristan Gommendy et Ludovic Badey sont élevées. Xavier Combet est revenu avec nous sur le présent du Thiriet by TDS Racing tout en évoquant les pistes d’avenir.
Pourquoi ce changement de châssis à l’intersaison ?
“La Ligier JS P2 est arrivée assez tard et Le Mans a été l’un de nos plus beaux résultats avec la pole, le meilleur tour en course et une 2ème place à 30s de la victoire. On ne nous a pas pris au sérieux en faisant débuter la Ligier directement au Mans. La fin de saison a été plus laborieuse en termes de fiabilité. Nous avons mis un terme à notre collaboration pour revenir dans le giron ORECA. Le choix de la 05 s’est fait entre octobre et décembre. Notre philosophie n’est pas de changer de châssis chaque année.”
Là aussi, l’arrivée de la ORECA 05 s’est faite tardivement. Bis repetita après la 03 ?
“La 05 a été livrée une journée avant les essais officiels du Paul Ricard. Dès la première course de Silverstone, nous avions le rythme pour l’emporter mais une poussette d’un autre concurrent n’a pas permis de concrétiser. Les essais bouclés dans la foulée à Magny-Cours nous ont aidé à mieux comprendre l’auto, ce qui s’est vu à Imola. Elle est plus fine que nos précédentes LM P2. J’ai hâte d’être ici avec la version Le Mans.”
La Journée Test a été positive ?
“Elle a permis de balayer différents réglages. Nous n’avons pas cherché la performance mais on a su profiter des périodes de piste sèche pour travailler en profondeur. Le deuxième chrono n’est pas significatif du potentiel, ce qui est aussi le cas pour nos concurrents. Nous avons conscience que l’auto est neuve. La relation avec ORECA est parfaite et on apprend l’un de l’autre chaque jour. Il y a un vrai team spirit chez ORECA. Le temps perdu en dehors de la piste ne se rattrape pas sur la piste. Nous aimons construire quelque chose avec le constructeur. De plus, avoir trois pilotes qui se connaissent et qui s’apprécient est un vrai atout supplémentaire.”
L’European Le Mans Series n’a plus de secret pour vous. A quand le Thiriet by TDS Racing en FIA WEC ? Une 2ème auto est à l’étude ?
“L’ELMS est le choix de nos partenaires et nous sommes toujours tentés de tendre vers le FIA WEC. On verra selon le résultat de la saison et c’est aussi conditionné par le règlement. Pourquoi pas aller faire une pige au Nürburgring… Pour ce qui est d’un second châssis, on ne peut pas nier que nous sommes sollicités par de nouveaux pilotes. L’objectif est de consolider le team. On pourrait avoir une 2ème LM P2 ou pourquoi pas une GTE. Rouler en GTE-Am la 1ère année fait partie des réflexions pour le futur. Ce qui est sûr, c’est que si on va en FIA WEC, ce sera pour gagner et disputer toute une saison complète.”
Les équipes LM P2 présentes en ELMS sont au niveau de celles du FIA WEC. C’est aussi ton avis ?
“Le podium des 24 Heures du Mans 2014 était constitué d’équipes roulant en ELMS. Jota Sport a roulé à Spa en FIA WEC avec une victoire à la clé. On aimerait bien se frotter aux équipes FIA WEC. La question qui peut se poser est de savoir si des points doivent être distribués au Mans pour le championnat ELMS. Cependant, toutes les équipes roulant en ELMS ne sont pas au Mans.”
Quelles sont les orientations pour le futur ?
“Les nouvelles règles doivent permettre de réduire les coûts. Les pistes pour limiter les coûts sont multiples : frais d’engagement, boîtiers électroniques, etc… Il faut travailler dans ce sens. Le paddock est très beau et l’Endurance est en vogue. Les équipes sont aussi en LM P2 car il y a de la diversité. Rouler aux Etats-Unis au Petit Le Mans nous a plu et cette expérience a été marquante pour nous. S’il y a une opportunité, on la saisira.”
Comment vois-tu ces 24 Heures du Mans pour l’équipe ?
“Le Mans est devenu un vrai sprint avec des autos très fiables dans toutes les catégories. Le niveau dans les équipages est important. Nous avons fait le choix d’avoir 1 Platinum et 2 Silver. Nos Silver savent mettre les bouchées doubles quand il le faut. C’est notre 4ème année dans la discipline, donc on sait anticiper certaines choses. Le set up est bon. Il faut juste limiter le nombre d’arrêts et faire au minimum trois relais avec les mêmes gommes. En 2014, nous avions 3 tours d’avance à 1h30 de l’arrivée malgré une pénalité de 30s durant la nuit. Finalement, notre avance a fondu comme neige au soleil avec une multitude de petits soucis. Le Mans se gagne sous le damier à 15 heures.”