De favori en 2014, le Toyota Gazoo Racing est passé à outsider. Malgré ce changement de statut, il ne faut surtout pas enterrer trop vite les six pilotes des TS040 HYBRID. Certes, en performance pure il va être compliqué d’aller chercher les Audi et Porsche, mais Le Mans est une course qui se gagne sur la longueur. Sur la #2, Stéphane Sarrazin aurait pu l’emporter en 2014 mais la mécanique en a décidé autrement. Le coéquipier de Mike Conway et Alex Wurz espère bien rafler enfin la mise, lui qui compte quatre podiums en terre sarthoise.
Quel est ton état d’esprit à la veille des premiers essais ?
“L’équipe est prête, les pilotes aussi. Tout le travail a été fait en amont. Nos simulations d’endurance se sont parfaitement déroulées. Nous savons que ce sera dur en performance pure. Pour gagner Le Mans, il faut la rapidité mais surtout la fiabilité. Je suis bien placé pour le savoir. Sans notre pépin mécanique en 2014, nous aurions pu l’emporter. Cette année, comme les précédentes, il faudra faire une course parfaite. Et peut-être même encore plus que dans le passé. En 2014, nous avons mené 17 heures sans la moindre erreur sur la piste. Lors de notre abandon, nous avions 2,40 mn d’avance sur les Audi qui se sont arrêtées plus tard. C’est rageant ! Plusieurs fois dans le passé, ça a été rageant pour moi.”
Le Toyota Gazoo Racing a fait un grand pas en avant cet hiver. Cela ne semble pas suffire…
“Nous avons fait un step énorme en gagnant environ 3 secondes. On était vite cet hiver mais Audi et Porsche en ont gagné plus. Nous sommes resté très conservateurs par rapport à la concurrence. La TS040 HYBRID est une bonne auto, facile à piloter et qui se comporte bien. Les autres ont beaucoup gagné en ligne droite. Les simulations bouclées se sont passées sans aucun souci majeur. Les pilotes étaient plus fatigués que les autos. A chaque tour, c’était une qualification. C’est obligatoire d’être à bloc si tu veux t’assurer que tout est au point. A Spa, nous avons vite vu que nous serions en difficulté. Il faudra compter sur nous sur la seconde partie de saison.”
L’équipe a tout de même ses chances au Mans ?
“Audi a gagné combien de fois avec la fiabilité ? On fera les comptes dimanche à 15 heures. La voiture est fantastique et j’ai des équipiers de folie. L’osmose entre nous est parfaite. Il n’y aucun ego entre nous. L’esprit d’équipe est bien présent. Bien sûr, on veut toujours rouler plus vite que les autres pilotes du même team. Cependant, il y a un vrai esprit d’équipe avec un respect mutuel.”
Il faudra être à 100% du début à la fin…
“Il faudra tout de même garder une marge dans le trafic. Je pense que ça va se bagarrer comme jamais pour les positions de tête. C’est obligé qu’il se passe quelque chose vu le rythme. Le trafic sera aussi une des clés. Lors de la Journée Test, on a pu voir des pilotes qui se cherchaient un peu. Comme je le répète fréquemment, les courses d’endurance ont toujours été un mix Pro/Am et tout le monde le sait. Sans les gentlemen, il n’y aurait pas ce plateau complet. Il faut garder cela, c’est indispensable.”
Selon toi, les changements sur le circuit vont dans le bon sens ?
“Tout ce qui est fait pour la sécurité va dans le bon sens. Attention toutefois à ne pas trop dénaturer le circuit. Ce tracé procure des sensations que l’on retrouve nulle part ailleurs. Il faut garder la signature du Mans.”