Pilote de talent depuis bien longtemps, le destin de Franck Perera a longtemps été lié à Toyota même si la Formule 1 s’est toujours refusée à lui. Après avoir quitté le giron Toyota à une période où le constructeur n’était déjà plus en endurance, le Montpelliérain a réorienté sa carrière vers les Etats-Unis avec un certain succès en IndyCar. Son retour en Europe s’est passé en Formula Superleague avant de rebondir en GT3 grâce à Pro GT by Alméras. Changement de cap cette saison au sein du TDS Racing avec un double programme à la clé qui passe par l’European Le Mans Series et la Blancpain Endurance Series, à chaque fois sur une BMW Z4 GT3 qu’il partage avec Eric Dermont. Le tandem fonctionne parfaitement et la prochaine étape doit emmener les deux compères aux 24 Heures du Mans en 2016.
Que retenir du début de saison en ELMS ?
« Je connais bien le championnat pour y avoir participé l’an dernier sur une Porsche. On découvre une nouvelle auto avec la BMW et de nouveaux pneus et l’arrivée d’un nouveau coéquipier qui est Dino Lunardi. Nous sommes arrivés bien préparés à Silverstone et cela a payé. Les bons essais bouclés au Paul Ricard nous avaient permis de bien travailler sur les pneumatiques. Je pense que c’est pour cela qu’il y a avait un écart assez important en Angleterre. En revanche, le meeting d’Imola a été plus compliqué. On savait que les Ferrari seraient devant et cela s’est confirmé. Le tracé n’est pas favorable à la BMW, qui plus est avec 30 kg en plus. La bride a fini d’achever la performance de l’auto. Sans vitesse de pointe, c’est compliqué de bien figurer, sans oublier notre lot de malchance. Malgré tout, nous avons accroché quelques points. Le championnat est long et il faut être régulier. Le Red Bull Ring ne s’annonce guère plus favorable à la BMW. Pour nous, l’objectif est bien de gagner le titre pour aller au Mans en 2016. C’était déjà l’objectif cette année mais ce n’est que partie remise. »
L’association avec Eric est sur du long terme ?
« Nous avons débuté ensemble à Barcelone fin 2012. Depuis, il a beaucoup progressé en vitesse et régularité. Cela ne fait pas très longtemps qu’il roule en sport automobile. Eric est quelqu’un qui ne demande qu’à progresser et sa marge de progression est importante. Il n’est pas là que pour le plaisir, mais bien pour gagner. Notre binôme est indissociable depuis nos débuts. Il s’est construit une relation de confiance entre nous. Eric est entier et sincère. Rouler en ELMS n’est pas évident pour un gentleman car il faut composer avec les prototypes. Même pour les pilotes professionnels, ce n’est pas évident… »
Vous avez marqué vos premiers points à Silverstone en Blancpain Endurance Series. Le début de saison est plus compliqué ?
« Le niveau du championnat augmente d’année en année. On est passé de 40 à 62 autos à Silverstone en un an avec 26 GT3 en Pro-Cup. C’est forcément plus dur pour les gentlemen. On peut considérer le championnat comme le Championnat du Monde GT. La série est magnifique. Nous avons terminé à la 6ème place à Silverstone à 15s du podium. C’est positif pour la suite du championnat qui va passer par le Paul Ricard où la BMW devrait être au rendez-vous. »
Rouler en GT3 était un plan B pour toi ?
« Je prends énormément de plaisir à rouler dans la catégorie. Le GT m’a permis de revenir à la compétition. C’est un plaisir de rouler pour une équipe aussi professionnelle que TDS Racing. Le team se remet en question chaque jour. Etant un insatisfait, je veux toujours gagner tout en faisant progresser Eric. »
Les 24 Heures du Mans seront la prochaine étape ? C’est une course que tu attends depuis longtemps ?
« Je vais y aller pour la première fois cette année pour soutenir le Thiriet by TDS Racing. Lorsque j’étais en monoplace, je ne suivais pas les courses avec les autos fermées. Tu es formaté à la Formule 1 car c’est l’objectif final. Les choses ont changé et je suis de plus en plus Le Mans et j’ai hâte d’y participer. Les opportunités m’ont manqué jusqu’à présent. Depuis trois ans, Le Mans fait partie d’un objectif qui murit chaque année. J’espère aussi avoir la chance de rouler un jour en prototype ou en GTE-Pro. Ma longue expérience en monoplace est à coup sûr un atout mais là aussi il faut trouver la bonne opportunité. »