Pilote Nissan Motorsports depuis le début de l’aventure GT-R LM NISMO, Olivier Pla espère bien montrer tout son talent au volant de la LM P1. Si les premiers tours de roues de la GT-R LM NISMO ont été quelque peu tourmentés, la confiance semble maintenant de mise dans le camp nippon même si 2015 va servir d’apprentissage.
« Le début a été un peu dur » nous confie le pilote officiel Nissan. « A l’issue du roulage de Sebring, beaucoup de choses ont changé dans le bon sens. Le développement va dans la bonne direction. Des changements ont été apportés sur l’aéro, les freins, les pneumatiques. La balance générale de l’auto est bien meilleure. La GT-R LM NISMO est tellement différente des autres LM P1 qu’elle a demandé beaucoup de travail en interne. D’un point de vue technique, c’est très intéressant. A l’heure actuelle, on ne sait pas où nous en sommes face à la concurrence. Nous allons prendre la Journée Test comme une grande séance d’essais. »
Le fait d’avoir une traction est une vraie innovation : « Même si la GT-R LM NISMO est une traction, elle ne se pilote pas comme une auto du BTCC. Elle fonctionne avec de l’aéro comme une monoplace. La voiture est conçue pour Le Mans. C’est là où elle sera la plus efficace, notamment dans les longues lignes droites. Nissan indique environ 345 km/h en vitesse max. Depuis décembre et le début du programme, c’est le jour et la nuit. L’auto était compliquée à piloter. Pour Nissan, c’est une première année. Les trois autres constructeurs LM P1 ont beaucoup travaillé durant l’hiver. Il faut rester humble et travailler pour 2016. »
Les 24 Heures du Mans 2015 doivent servir de montée en puissance à la GT-R LM NISMO qui doit être capable de remporter l’épreuve dans un an : « Si on veut être au rendez-vous pour la gagne en en 2016, il faudra progresser comme les autres. La voiture a plus de 15 jours de roulage à Austin, Sebring, Bowling Green et la piste d’essais Michelin aux Etats-Unis. Le concept est différent et osé. C’est la politique de Nissan. »
Véritable ténor de l’endurance, Olivier Pla se voit enfin la chance de rouler pour un constructeur LM P1 après avoir touché du doigt le programme Peugeot il y a quelques années : « J’ai eu la chance de rebondir en endurance après la période GP2 Series grâce à ASM. J’ai ensuite pu aller chez Jacques Nicolet qui m’a permis de sortir la tête de l’eau. J’y ai passé quatre saisons fantastiques. C’est une opportunité exceptionnelle de rouler pour Nissan car les places en LM P1 sont chères. »
A près de 30 ans, Olivier Pla avait sans conteste les qualités pour arriver en Formule 1 mais la discipline reine s’est toujours refusée à lui. Depuis 2008 et ses débuts en endurance, le champion ELMS 2009 (LM P2) roule aux 24 Heures du Mans avec l’espoir de monter sur la plus haute marche du podium : « Lorsque j’étais en monoplace, mon objectif était d’accéder en F1. Cela n’a pas pu se faire et il a fallu passer à autre chose. Il n’était pas question pour moi de rester cinq ans en GP2 Series. Les courses d’endurance et Le Mans m’ont toujours passionné. La discipline permettait d’être pilote professionnel et de prendre part à la course la plus prestigieuse au monde.
« En 2008, j’ai été impressionné par l’épreuve et la hauteur de l’événement qui dure une semaine complète. On ne peut que tomber amoureux d’une telle course. Je vais attaquer ma 8ème participation consécutive et c’est chaque fois le même plaisir de me rendre au Mans. La pole décrochée en 2013 reste un grand souvenir car le plateau était qualitatif et quantitatif. On avait tout pour gagner mais c’est finalement la voiture sœur qui s’est imposée devant la notre après une sortie d’un de mes coéquipiers. Nous étions bien remontés mais les neutralisations n’ont pas tourné en notre faveur. Le Mans est un sprint d’endurance de 24 heures. Il y a beaucoup de gestion et il faut attaquer du début à la fin. C’est « full attack » de 15 heures le samedi à 15 heures le dimanche. »