Victorieuse des 24 Heures du Mans 1995 à la surprise générale, la McLaren F1 GTR ne pouvait rester dans sa configuration d’origine pour suivre le rythme endiablé de la concurrence. McLaren a donc eu l’idée de construire une version « longue queue » aussi bien pour la route que pour la piste. Le constructeur britannique avait l’obligation réglementaire de sortir au moins un modèle routier pour l’homologation. Son nom de code : F1 GT « Long Tail » (GTR pour la compétition). Avec son moteur V12 de 6,1 litres, la puissance de l’auto dépassait les 600 chevaux.

 Gordon Murray a donc profondément remanié la F1 GTR en la rallongeant de 60 cm dans le but d’avoir un appui maximal. Tout a été revu : refroidissement, ventilation à l’arrière, prise d’air sur le toit élargie, aileron arrière plus bas de 30 cm, partie avant démontable, pneus de 18 pouces.

 Avec seulement trois mois pour mettre en place le projet routier, McLaren n’a pas chômé. Il était initialement prévu de ne construire qu’une seule auto de route mais si le constructeur a vite compris qu’il pourrait y avoir une demande de clients potentiels. Au final, seules trois autos seront produites. Deux appartiennent toujours à des collectionneurs, la troisième étant la propriété de McLaren. De couleur verte, la « XP GT » est conservée au McLaren Technology Centre à Woking. C’est le châssis original qui a été construit pour l’homologation. Neuf autos ont été fabriquées pour la compétition. Vingt ans plus tard, McLaren a dévoilé au Salon de Genève la 675 LT qui reste fidèle à l’esprit de sa devancière avec des performances optimisées, plus d’appuis et un poids en baisse.

 En 1997, les cinq McLaren F1 GTR « Long Tail » présentes au Mans n’étaient pas toutes dans la même configuration. Chez Schnitzer, bras armé de BMW Motorsport, on a fait le choix d’avoir l’ABS et une assistance hydraulique des freins sur les deux châssis neufs. Seules deux ont vu l’arrivée avec une 2ème place pour Gounon/Raphanel/Olofsson et une 3ème pour Hélary/Kox/Ravaglia.