La 43e édition des 24h du Nürburgring fut assurément un tout grand cru. Une cadence infernale du début à la fin de l’épreuve, pas moins de 35 (!) changements de leaders (un record!), du suspense à revendre, tout était réuni pour combler les plus de 200 000 spectateurs présents.

A l’issue de 24h de spectacle d’une rare intensité, Audi a remporté pour la 3e fois le double tour d’horloge de l’Eifel, la première avec la nouvelle R8 LMS ainsi que pour la formation WRT.

Menée à la cravache par Christopher Mies, Edward Sandström, Nico Mueller et Laurens Vanthoor, l’Audi  #28 n’a, hormis deux incendies rapidement maîtisés, pas connu l’ombre d’un souci et s’impose donc sur le fil avec seulement 40 secondes de bon sur la BMW/Marc VDS #25, soit le plus faible écart jamais enregistré dans la grande kermesse allemande!

5e à l’issue de la première heure de course, la voiture soeur, pilotée par le quatuor Kaffer-Thiim-Joens-Vanthoor, a perdu d’emblée toutes chances de succès suite à un accrochage du premier cité, 4 tours étant nécessaire pour remettre le bolide aux anneaux en état. Loin de se décourager  Pierre Kaffer et ses acolytes sortiront la grosse attaque afin de hisser  la 2e Audi alignée par le team de Vincent Vosse au 7e rang.

Si,  au 1/3 de l’épreuve, la course s’assimilait à un conte de fée pour l’Audi Sport Team Phoenix, Haase-Mamerow-Rast-Winkelhock occupant le leadership tandis que Basseng-Fässler-Rockenfeller-Stippler pointaient au 3e rang, la suite tournera au cauchemar. Ainsi Chris Mamerow sortait violemment de la route et devait renoncer. Affectée par des ennuis électriques, la seconde monture engagée par Ernst Moser repartait très attardée avant de se faire surprendre par une traînée d’huile du côté de Klostertal puis de se faire percuter par l’Aston Martin/Bilstein, elle aussi partie à la faute. Si la belle Anglaise pouvait repartir, en revanche c’en était fini des espoirs de l’Audi #4.

Quant aux frères Busch, associé à Christian Frankenhout, ils ont effectué une course très régulière et placent la première Audi R8 LMS ultra en 11e position.

Pole position, meilleur tour en course, il n’aura manqué que la victoire au Team Marc VDS, lequel doit à nouveau se contenter de la 2e place. S’échangeant le commandement avec l’Audi #28 au gré des ravitaillements, la BMW Z4 GT3 pilotée de mains de maître par Maxime Martin, Lucas Luhr, Markus Palttala et Richard Westbrook a couru durant toute la course après le temps perdu lors d’un mauvais choix de pneus et n’échoue que pour 40 secondes! Rageant.

Bien dans le coup également, la seconde Z4 engagée par l’écurie basée à Gosselies, a,  quant à elle perdu gros lors d’un incendie survenu lors d’un ravitaillement. Si la jolie Bavaroise était intact, elle concédait 4 minutes dans l’aventure. En dépit de leurs efforts Augusto Farfus, Jörg Müller, Nicky Catsburg et Dirk Adorf échoueront à moins d’une minute du podium!

Parties comme des balles, les cousines du BMW Team Schubert  ont dynamité le début de course, pointant aux 1ères et 4èmes places après 60 minutes. Las, Claudia Hürtgen se faisait surprendre par la pluie à Pflanzgarten. Si elle parvenait à ramener sa monture aux stands, la réparation prenait de longues minutes et était veine, le quatuor Baumann-Hürtgen-Klingmann-Tomczyk devant tirer sa révérence au coeur de la nuit.

Guère plus de réussite pour  Müller-Sims-Werner-Wittmann, le 3e cité se faisant surprendre en slicks sous la pluie, en début de nuit, alors qu’il occupait le 2e rang.

Si la 43e édition des 24h est à oubliée au plus vite pour l’écurie d’Oschersleben, en revanche elle a plutôt bien réussi au Walkenhorst Motorsport. Auteur d’une brillante prestation le quatuor Laser-Cerruti-Edwards-Keilwitz décrochant une superbe 6e place tandis que Walkenhorst-Oeverhaus-Bollrath-Aust se classaient honorables 15èmes.

L’an prochain la vénérable Z4 GT3 fera place à la BMW M6 GT3, de quoi, sans doute,  remédier au manque de vitesse de pointe dont souffrait le coupé bavarois.

D’ordinaire redoutables lors des courses de longue haleine, les Mercedes SLS n’auront guère brillé. Ainsi la Zakspeed était éliminée presque d’entrée de jeu par une sortie de piste, imitée  trois heures plus tard par la Haribo Racing Team alors que cette dernière navigait au sein du Top 10.

Si la Rowe Racing de Jäger-Engel-Seyffarth-van der Zande était rapidement retardée par une crevaison et des ennuis de suspension, renonçant en milieu de nuit, la monture de Graf-Hohenadel-Bastian-Jäger était remontée à une probante 7e position  après avoir recontré des problèmes de démarreur et de boite. Las, des soucis de suspension la contraindront à abdiquer en vue de l’arrivée.

Une fois de plus c’est donc l’écurie Black Falcon qui sauvera l’honneur de la marque à l’étoile. Ainsi si la #2 de Schneider-Buurman-Simonsen- Christodoulou renonçait dans le premier quart de l’épreuve suite à une perte de roue, la #5 de Haupt-Buurman-Van Lagen-Al Faisal effectuait une course solide, croisant le damier au 5e rang.

Quant à Heyer-Frommenweiler-Huff-Krognes, auteurs d’une course sage, ils décrochaient la 10e position avec l’exmplaire du Team Premio.

Souvent malchanceux lors des 24h, le Falken Motorsports est enfin parvenu à conjurer le mauvais sort, les excellents Peter Dumbreck, Wolf Henzler, Martin Ragginger et Alexandre Imperatori hissant leur Porsche 997 GT3 R sur la 3e marche du podium!

Un podium auquel aurait également pu prétendre la Porsche du Frikadelli Racing mais, hélas, Patrick Pilet a été victime, en début de soirée, d’une collision avec la Mercedes Car Collection alors que celle-ci tentait d’éviter une VW Scirocco en perdition.

Pour sa première participation à la grand messe de l’Eifel, Bentley Motorsport n’a pas à rougir de sa performance. Ainsi la #84 de Bleekemolen-Arnold-Menzel-Brück a effectué un début de course tonitruant, franchissant le cap de de la première heure en 2e position! Un changement de portière la  faisait cependant chuter au classement avant qu’elle ne renonce au 1/3 de l’épreuve.

Guère plus vernie la “verte” de Smith-Kane-Meyrick-Arnold perdait un temps colossal suite à un remplacement de la face avant et de la direction. Reparti le couteau entre les dents, le quatuor de choc assurait le show durant toute la journée du dimanche et amenait l’imposante anglaise au 72e rang.

Engagée sous la bannière HTP, la #11 de Primat-Brück-Schmid-Seefried effectuait une course très régulière, récompensée par une probante 8e place finale.

Quant aux Aston Martin, après avoir adopté un rythme plutôt conservateur en début de course, elles remontaient  très fort au classement, la “Bilstein” de Mücke-Turner-Lamy-Stanaway occupant même la 3e position à l’issue de la 4e heure. La chance n’était cependant pas avec elles et cette même “Bilstein” s’accrochait au coeur de la nuit avec l’Audi #4 après avoir toutes deux glissé sur une coulée d’huile. Repartie 26e, la Vantage GT3 effectuera une belle remontée jusqu’en 16e position.

Quant à la #6 de Stanaway-Adam-Lauda-Mücke, elle était trahie, au petit matin, par sa boite de vitesse alors qu’elle occupait une très intéressante 8e place.

Contrainte à l’abandon en toute fin de parcours suite à des ennuis de transmission, la Nissan GT-R du Schulze Motorsport aurait pu prétendre à un joli top 10, cet honneur reviendra finalement à la monture du Team RJN qui, pilotée entre autres par Alex Buncombe et Michael Krumm, décroche une jolie 9e position.

Quant à la Lexus LFA Code X du Gazoo Racing elle obtient une méritoire 14e place.

Enfin la SCG de Lauck-Franchiti-Jahn-Mailleux, en dépit de quelques soucis et d’une fin de course chaotique achevée au 35e rang, s’est montrée plutôt convaincante pour sa première épreuve de longue haleine. James Glickenhaus ayant promis de revenir l’an prochain.

On a déjà hâte d’y être!

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