Avant d’amener la Nissan GT-R LM NISMO dans la Sarthe pour le Grand Prix Moto, la LM P1 a fait sa première apparition en France au Quartier Général dans le centre de Paris lors d’une présentation à la presse en compagnie de Darren Cox (en charge du marketing et des ventes chez NISMO), Ben Bowlby (team principal et directeur technique du programme LM P1), Motohiro Matsamura (COO NISMO), Olivier Pla (pilote Nissan LM P1) et Gaëtan Paletou (pilote Nissan LM P3 et GT3).
Alors que les trois autres constructeurs LM P1 ont déjà deux courses derrière eux, Nissan va arriver dans l’inconnu aux 24 Heures du Mans avec aucune compétition dans les jambes. C’est dire si la tâche s’avère ardue pour les neuf pilotes Nissan Motorsports. Entre les problèmes de système hybride, le report des débuts en compétition et l’absence soudaine de Marc Gené, des questions restaient sans réponse…
Habitué à manier le marketing comme personne, Darren Cox se veut engageant au moment de débuter l’entretien tout près de la #23. « Il n’y a aucune question tabou » nous lance le responsable du marketing et des ventes chez NISMO. « Nous sommes ouverts et transparents. Nous croyons dans Le Mans et le FIA WEC. Le Mans représente quelque chose de spécial pour Nissan. Nous avons conscience que c’est compliqué d’arriver avec trois autos toutes neuves dans un schéma très concurrentiel comme l’est le LM P1. Les trois autres constructeurs ont fait un gros travail durant l’hiver. »
Il ne faut pas s’attendre à ce que l’une des trois Nissan GT-R LM NISMO trustent le haut de l’affiche dimanche 31 mai lors de la Journée Test : « Nous allons nous servir de la Journée Test comme une séance d’essais grandeur nature. L’idée est d’accumuler des kilomètres et de préparer du mieux possible les autos pour la course. Il nous faut de bonnes fondations comme a pu le faire Porsche en 2014. Comme je l’ai précisé, Le Mans est très important pour Nissan. Lorsque l’on rentre chez NISMO au Japon, la première auto que l’on voit est une Nissan qui a pris part aux 24 Heures du Mans. »
Jusqu’à présent, le programme Nissan est plus axé sur le marketing même si Darren Cox s’en défend : « Beaucoup de gens ont dit que ce n’était qu’un programme marketing, mais c’est vraiment un programme de compétition. Le programme Nissan LM P1 est tout sauf du marketing. Au Mans, nous ne serons pas dans les stands traditionnels comme les autres constructeurs LM P1 par exemple alors que l’on aurait eu plus de visibilité. Nous avons délibérément choisi d’être en bout de pitlane dans les stands 54, 55 et 56. C’est notre décision car nous avons pensé que ce serait plus facile pour prendre la piste. »
« On se doit comme les autres de relancer le sport automobile dont la cote d’amour diminue » poursuit Darren Cox. « Il faut le rendre accessible. Les constructeurs ont tendance à tout cacher, ce qui va à l’opposé de ce que l’on souhaite faire. Chez nous, tout le monde peut voir l’auto de près. » Au Mans, l’effectif Nissan Motorsports sera composé d’environ 85 personnes. En cas de souci, il est prévu d’amener deux kits de rechange par auto.
L’absence de Marc Gené est forcément remarquée à quelques semaines seulement des 24 Heures du Mans et la réponse de Darren Cox se veut évasive : « Marc est le pilote le plus occupé de notre effectif. Son planning avec Ferrari est bien chargé. Malgré tout, il reste impliqué au sein du programme pour coacher les jeunes, et ce même après Le Mans. La décision s’est faite de façon conjointe. » C’est finalement Mark Shulzhitskiy qui va pallier à l’absence de l’Espagnol.
Darren Cox nous a précisé que la spécification finale de la GT-R LM NISMO a été finalisée à l’issue des dernières séances d’essais. A ce jour, personne ne connaît le vrai potentiel de l’auto même si le responsable marketing se veut confiant : « On pense que l’auto est rapide et on en saura plus le samedi soir durant la course. J’ai pu lire sur Internet que l’auto était lente et qu’elle n’avançait pas. On ne peut pas nier que l’on a encore des choses à apprendre. On doit notamment travailler avec Michelin sur les pneumatiques en condition Le Mans. Sur le mouillé, la GT-R LM NISMO est fantastique avec une très bonne stabilité. Il faudra rester en dehors des soucis en piste car on sait ce qu’est Le Mans. »
Dès le début du programme LM P1, Nissan a voulu se ranger dans le camp des bad boys en expliquant à qui voulait l’entendre que son concept choisi était le bon et que la concurrence allait souffrir. La dernière campagne aux Etats-Unis était claire : « Nous ne sommes pas là pour nous faire des amis. » Le programme LM P1 est prévu sur deux ans et 2016 se prépare dès aujourd’hui. On nous dit que l’auto roulera coûte que coûte en hybride au Mans. Ce qui est sûr, c’est que la GT-R LM NISMO ne laisse pas insensible. La piste va bientôt rendre son verdict. C’est bien elle qui aura le dernier mot et pas une campagne d’affichage…