Triple vainqueur des 24 Heures du Mans et Champion du Monde d’Endurance de la FIA en 2012, Benoît Tréluyer connaît un début de saison 2015 tonitruant en compagnie de ses deux coéquipiers André Lotterer et Marcel Fässler avec une 10ème victoire en FIA WEC le week-end dernier dans les Ardennes belges. Le trio complice de l’Audi R18 e-quattro #7 reste sur deux succès incontestables à Silverstone et Spa. Tous les regards sont maintenant tournés vers Le Mans où cela fait maintenant 12 ans que le dossard 7 n’est pas sorti vainqueur de l’épreuve mancelle.
Le natif d’Alençon fêtera cette année sa 11ème participation aux 24 Heures du Mans. Avec un seul abandon en 10 départs, les statistiques de Benoît Tréluyer sont en sa faveur mais la concurrence n’aura guère été aussi affutée que le mois prochain. Le pilote Audi Sport est revenu avec nous sur ses deux principaux adversaires : « Je reste très méfiant de Toyota. Ils n’ont pas eu de chance jusqu’à présent et je ne doute pas un instant qu’ils vont travailler jusqu’à la fin du mois. Il ne manque que Le Mans à Toyota. Porsche sera également très performant. Le passage à 8MJ va sans aucun doute les aider. En 2014, on a un peu mis de côté Audi et au bout du compte on a gagné. Voir des autos gagner Le Mans même si elles sont moins rapides sur un tour n’est pas impossible. On l’a vu en 2010 et 2014. Avoir la rapidité sur un tour au Mans n’est pas toujours synonyme de victoire. » Cette saison, Audi Sport est monté d’un cran au niveau de l’hybridation en passant de 2 à 4MJ.
« Nous sommes bien mieux qu’en 2014 à la même époque » poursuit Benoît. « L’an passé, Silverstone avait été un scénario catastrophe. On maîtrise bien mieux l’auto. Nous n’avons pas pu en tirer tous les profits l’an dernier. Elle est de moins en moins complexe pour toute l’équipe. En piste, cela se joue à pas grand-chose. C’est un match à trois ! »
Durant l’hiver, la marque aux quatre anneaux n’a cessé de faire évoluer sa R18 e-tron quattro : « Nous n’avons pas connu un seul souci en essais privés. Cependant, il faut se méfier car c’était la même chose en 2012 et nous avions terminé seulement au 5ème rang avec Marcel et André. En réalité, il vaut mieux avoir des soucis en essais privés (rires). »
Les 6 Heures de Spa ont permis de montrer le potentiel des Audi, et plus particulièrement celui de la #7 de Tréluyer/Lotterer/Fässler : « Spa a toujours été une course servant de préparation avant Le Mans. C’est un tracé qui se rapproche de celui du Mans. Audi Sport a fait le choix de n’aligner que deux R18 e-tron quattro en version Le Mans car nous n’avions pas beaucoup d’expérience avec cette configuration. En faire rouler trois aurait demandé beaucoup de pièces et avoir des autos différentes permet de faire des comparaisons et de confirmer ce que l’on pensait en stratégie. »