FIA World Endurance Championship

Gérard Neveu : “Le public doit être acteur du sport”

Fuji Welcome Cocktails - 6 Hours of Fuji at Fuji Speedway - Shizuoka Prefecture - Japan
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Le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA entame un deuxième cycle de trois ans cette année. Après un très beau coup d’envoi à Silverstone, les 6 Heures de Spa se veulent être aussi disputées avec une lutte à couteaux tirés dans les quatre catégories. Si Gérard Neveu a de quoi être satisfait du début de cette quatrième saison du FIA WEC organisé conjointement par l’ACO et la FIA, le directeur du FIA WEC a tenu à revenir avec nous dans un entretien sur d’autres aspects que la course en elle-même, aussi bien sur la communication que l’avenir du sport automobile.

 Comment s’annoncent ces 6 Heures de Spa ?

 « Nous avons franchi la barre symbolique des 500 journalistes accrédités. Concernant la billetterie, elle est en augmentation de 20% en prévente. Il y a donc toutes les raisons d’être optimiste sachant que la météo s’annonce clémente pour la course. »

 La couverture télévisée est en hausse ?

 « Sur le week-end de Spa, le FIA WEC touche un potentiel de 2,5 milliards de personnes pour la couverture en direct. Nous avons signé un contrat avec Fox Sports qui diffuse sur Fox 1 et Fox 2 pour l’Amérique du Nord et du Sud. Fox 1 va mettre l’accent sur les 6 Heures de Spa avec les deux premières et deux dernières heures en direct. Les deux intermédiaires seront sur Fox 2. De plus, CCTV couvre la course pour la Chine. »

Drivers & Team Collective Photo Shooting

 L’absence de grid girls en FIA WEC a fait beaucoup parlé. Ce changement a fait pschitt avec le temps ?

 « La grille de départ en épi a fait ses preuves. Il faut surtout ôter de la tête des gens qu’il n’y a plus aucune fille en FIA WEC. A Spa, nous avons une quinzaine d’hôtesses qui officient dans les différentes animations autour de la course. Il y a toujours une touche féminine dans le paddock. Sur les 1300 personnes accréditées en FIA WEC, 10% sont des femmes : presse, team, organisation, animation. En clair, il n’y a jamais eu autant de filles au sein du paddock. Le muret est parfait pour tenir les panneaux des numéros. On a les plus belles autos et les meilleurs pilotes. On supprime juste les filles qui tiennent les panneaux. »

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 La saison 2015 tient toutes ses promesses. Une belle satisfaction pour le président du FIA WEC ?

 « La meilleure façon de comprendre les choses est de revenir un an après au même endroit. Mon plus grand bonheur est de grandir comme on le fait tout en conservant la qualité des relations dans le paddock. Il faut rester humble car nous n’entamons que notre 4ème saison. Le public n’a jamais eu autant d’entertainment. Nous ciblons sur les jeunes qui représentent l’avenir, notamment avec la présence du DJ The Avener. Nous apportons des nouveautés sur chaque épreuve. Le Mans est un col hors catégorie et le FIA WEC doit trouver la place qu’il mérite. On débute dès ce week-end la promotion des 1000 km du Nürburgring tout comme celle  des24 Heures du Mans qui se poursuit. Le FIA WEC est l’ambassadeur des 24 Heures du Mans. »

Pitwalk

 On sent tout de même que la roue tourne en faveur du FIA WEC à l’échelon mondial. C’est aussi votre sentiment ?

 « Nous avons un beau championnat qui se déroule dans une bonne ambiance. Les gens sont d’une qualité redoutable. Beaucoup de paddocks nous envient la présence d’un Romain Dumas ou d’un Jacques Nicolet. Romain Dumas fait partie des meilleurs pilotes au monde. Qui aujourd’hui est capable d’être devant en LM P1, rallye et Pikes Peak. Des Romain Dumas, on en a une dizaine cette année. »

 Avec le changement de management à la tête de Volkswagen Group, on peut avoir des craintes sur le fait d’avoir deux constructeurs d’un même groupe en LM P1 ?

 « C’est quelque chose qui ne dépend pas de nous. Plus le championnat va bien, plus c’est dangereux et il y a certains paramètres que l’on ne maîtrise pas. Avec Pierre Fillon, président de l’ACO, notre souci principal est de veiller à l’intérêt du paddock. Nous avons conscience que les choses sont fragiles. La qualité humaine du paddock est notre force, en plus d’avoir le règlement technique le plus beau de la décennie. Il faut juste le maintenir. C’est un vrai challenge que de le maintenir en haut de la hiérarchie. La meilleure voiture de course au monde est la LM P1 hybride. Les plateaux LM P2 et GTE sont eux d’aussi une grande qualité et là aussi, il faut maintenir le règlement pour intéresser un maximum de constructeurs. Il faut aussi y intégrer le facteur sécurité. Tous les choix sont observés et commentés. Chaque meeting n’est pas un copier-coller. Sur chaque épreuve, nous menons une enquête de satisfaction au sein du public d’un panel de 1500 à 2000 personnes. Cela nous aide à faire des choix et prendre les bonnes décisions. »

Start - FIA WEC 6 hours of Silverstone at Northamptonshire - Towcester - United Kingdom

 Le sport automobile a un bel avenir devant lui ?

 « Je suis admiratif des différents championnats qui maintiennent le sport automobile. Entre la F1, les World Series by Renault, le TCR ou le GT3 avec Stéphane Ratel, tout est mis en place pour attirer un maximum de personnes. Le sport auto n’est pas le football. De plus, les circuits font énormément d’efforts pour entretenir de beaux meetings. C’est une bagarre quotidienne et il faut être innovant. Les 24 Heures du Mans restent le plus beau laboratoire technologique pour l’automobile. La FIA et l’ACO ont la plus belle plate-forme. Le président de la FIA vient d’être nommé Envoyé spécial de l’ONU pour la sécurité routière. Jamais la sécurité routière n’a été autant mise en avant. C’est tout le contraire de l’autophobie. On est encore assez loin de la fin de l’automobile. »

 La promotion est donc importante à plus d’un titre…

 « La télévision a beaucoup évolué ces vingt dernières années. Auparavant, seuls trois ou quatre grands évènements étaient retransmis. Avec l’arrivée du numérique, c’est à nous de nous adapter, pas le contraire. Pour intéresser les gens, il faut aller là où ils sont. C’est aussi pour cela que l’on a développé une App et que l’on prend très à cœur les réseaux sociaux. Cela ne suffit plus de voir des pilotes et des autos. Il faut remettre en avant le sacre de la famille. Le public doit être acteur du sport. C’est le cas aux Etats-Unis qui ne se coupe jamais de sa base. Le spectateur doit être partie prenante. Le FIA WEC fait maintenant partie des trois audiences les plus fortes à Spa avec la F1 et les 24 Heures. »

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