Sans ORECA, le sport automobile français ne serait certainement pas ce qu’il est. La structure de Hugues de Chaunac a fêté ses 40 ans en 2013 et on ne va pas vous faire un retour sur les pilotes qui sont passés chez ORECA tant la liste est longue et prestigieuse. On parle tout de même de 170 pilotes. Entre les Essais Officiels European Le Mans Series et le Prologue FIA WEC, nous sommes allés rendre une visite au constructeur varois situé à quelques kilomètres du circuit Paul Ricard.
Fondée en 1973 par Hugues de Chaunac, ORECA (ORganisation Exploitation Compétition Automotible) a d’abord posé ses valises à Magny-Cours avant de se rendre dans le Var. Ancien professeur de mathématiques, Hugues de Chaunac a vite délaissé le tableau noir pour le casque et la combinaison de pilote avec la Coupe Renault 8 Gordini. Si la base nivernaise est toujours en place avec le département moteur, les bâtiments principaux sont ceux situés à Signes. Plus de 200 personnes travaillent sur les différents sites. Au fil du temps, la marque ORECA s’est développée dans le monde entier avec l’ouverture d’une antenne en Asie et plus récemment aux Etats-Unis.
Les cinq étoiles de la marque représentent l’excellence et la dynamisme du groupe, chaque branche ayant un domaine bien spécifique : store, racing, events, technology, engine. Dès le lancement de la société, Hugues de Chaunac a bien compris qu’il fallait se diversifier pour perdurer. Résultat, 40 ans plus tard, ORECA fait partie intégrante du sport automobile mondial. Le discours de son président est clair : “Je sais qu’ORECA est en ordre de bataille, prêt pour les 20 ou 40 prochaines années. Nous avons cet avenir entre nos mains. Soyons malins. Restons ce que nous sommes devenus ensemble et continuons à construire.”
L’Endurance a toujours tenu une place à part dans les différents programmes. Après la conception de la Rebellion R-One en 2014, ORECA a mis en chantier la remplaçante de la 03 avec la 05 qui a montré sa compétitivité dès sa première sortie en compétition. Le bureau d’études (entre 12 et 15 personnes) travaille aussi bien pour le LM P1, LM P2 ou en marque blanche pour le WTCC. L’immense four autoclave a servi pour la R-One. Beaucoup de pièces sont usinées en interne telles que des pièces complexes de chaudronnerie, des triangles de suspension, etc… Rien que sur la ORECA 05, il y a 40 000 nouvelles références. Toutes les Formula Le Mans (30 châssis) ont été conçus à Signes, de même que les 24 ORECA 03 et la cinquantaine de Viper. La structure varoise peut également remettre sur pied d’anciens châssis sortis des ateliers.
La machine ORECA poursuit sa marche en avant, ce que ne dément pas Hugues de Chaunac : “En 40 ans, ORECA a acquis pas à pas une véritable crédibilité, une légitimité, tant sur le plan sportif que dans le monde de l’entreprise. Demain, nous devrons utiliser ce fort capital pour continuer à construire encore et encore. Mais cela ne doit pas nous suffire !”
Comme la compétition ne suffit pas, ORECA a ouvert une branche “Store” avec une multitude de références. Il y a plus de 30 ans, le premier catalogue de pièces ORECA fut tapé à la machine par Hugues de Chaunac lui-même. Depuis, les temps ont bien changé et ORECA-Store fait partie des leaders européens. Avec plus de 600 colis envoyés quotidiennement, le temps des 5 colis/jour est bien loin. En une journée, ORECA-Store réalise aujourd’hui le chiffre d’affaires du meilleur mois en 1988. La seconde diversification a été ORECA Events avec la mise en place d’une agence créatrice d’évènements spécialisés sur le secteur automobile et les loisirs mécaniques. Le département moteur est resté à Magny-Cours (suite à la reprise de SNBE) avec une expertise dans beaucoup de domaines allant du WTCC au rallye en passant par le Trophée Andros ou le LM P2. En seulement 6 ans, le chiffre d’affaires de l’antenne nivernaise est passé de 3 à 7 millions d’euros.
Lors de notre visite, le troisième châssis ORECA 05 était en construction et on suppose que derrière une porte restée sagement fermée, une Rebellion R-One était en pleine mutation moteur.
Les photos de la visite sont ici