Audi Sport s’est offert la première victoire de l’année en Championnat du Monde d’Endurance de la FIA à Silverstone devant plus de 40 000 personnes. A l’issue d’un final pour le moins indécis, Benoît Tréluyer, Marcel Fässler et André Lotterrer sont venus à bout de la Porsche 919 Hybrid de Romain Dumas, Neel Jani et Marc Lieb. Troisième place pour la Toyota TS040 HYBRID de Sébastien Buemi, Anthony Davidson et Kazuki Nakajima.

C’est bien à l’entame de la dernière heure de course que les choses ont commencé à bouger puisqu’on a vu la Porsche #18 reprendre l’ascendant sur l’Audi #7 de tête avant de rentrer aux stands pour ce qui semblait bien être son dernier arrêt (172e tour). Chez Porsche Team on a d’ailleurs remplacé le pneumatique avant gauche uniquement, celui-ci étant le plus sollicité sur ce tracé..

Au tour suivant, c’est la Toyota #2 qui réalise son arrêt, Sarrazin laissant le volant à Alexander Wurz pour le finish. Aux vues des stratégies de chacun, il était acquis que l’Audi #7 et la Toyota #1 devraient repasser par les stands avant la fin de course pour un léger refuelling, contrairement à la Porsche #17.

Ce sera bien le cas, puisqu’à 20 minutes du terme, la #1 s’est engouffré dans la pitlane pour un splash en carburant, imitée deux tours plus tard par l’Audi de tête sur qui tombait au même moment une pénalité (stop and go) pour avoir franchi la ligne de course en dépassant une GTE. Pénalité qui a suscité de nombreuses interrogations, y compris dans le camp Audi, car force est de reconnaître que depuis le début de course, bon nombre de pilotes ont franchi ces fameuses lignes de course sans qu’aucune pénalité ne tombe avant celle-ci.

Chez Audi, on s’est tout de même plié à cette sanction, dès le tour suivant le splash et malgré ces deux arrêts successifs, Marcel Fässler parvient tout de même à conserver sa position de tête devant la Porsche #18 et la Toyota #1.

Classement LMP1 qui restera inchangé jusqu’au baisser du drapeau à damiers, nous offrant un podium sur lequel chaque constructeur impliqué dans cette campagne 2015 aura su y amener l’un de ses équipages.

Le trio Marcel Fässler, Benoït Tréluyer et André Lotterer offrant ainsi la première victoire de la saison au camp Audi, ici même où l’an dernier aucun des deux protos allemands n’avait vu l’arrivée. Seconds, Romain Dumas, Neel Jani et Marc Lieb ont certainement de quoi être déçu après une belle domination aux essais et un superbe début de course, mais la pointe de vitesse du proto allemand n’aura pas suffit à décrocher la victoire.

Chez Toyota, la course fût un peu plus discrète que chez les concurrents, mais on su placer la #1 sur la troisième marche du podium (Davidson-Buemi-Nakajima). La seconde Toyota, la #2 de Wurz-Sarrazin-Conway termine au pied du podium à un tour des leaders devant la seconde Audi R18, la #8 de Di Grassi-Duval-Jarvis, finissant pour sa part à quatre boucles des vainqueurs.

Si dans la catégorie reine la lutte fût intense avec des duels permanents, il n’en fût pas de même en LMP2 où le G-Drive Racing a très rapidement pris la mesure de ses adversaires en s’accaparant les deux premières marches du podium après seulement quelques tours, pour ne plus les lâcher jusqu’à l’arrivée ! Les deux Ligier JS-P2 étaient clairement intouchables aujourd’hui sur le tracé britannique. Seul Nick Tandy au volant de l’Oreca 05 du team KCMG à réussi à leur tenir tête sur les premiers tours de course, avant de chuter progressivement dans le classement.

Ce sont donc Sam Bird, Roman Rusinov et Julien Canal qui offrent la victoire de classe au G-Drive Racing avec la Ligier #26 devant la voiture soeur, la #28 de Yacaman-Derani-Gonzalez. Podium complété par la HPD ARX-03B #30 du Extreme Speed Motorsports (Sharp – Dalziel – Heinemeiier-Hansson)qui réalise ici de très beaux débuts en championnat du Monde. Au pied du podium, échoue la Dome S103 #42 (Leventis-Watts-Kane) du Strakka Racing qui effectue elle aussi des débuts plus qu’honorables pour ses premiers tours officiels.

Les trois autres protos de la catégorie ont pour leur part fini assez loin dans le classement. KCMG (#47) finissant au 20e rang tandis qu’aux 24e et 25e places, on trouve la Ligier JS-P2 du OAK Racing (#35) et la seconde HPD ARX-03B du ESM (#31).

En GTE, on pouvait nourrir de gros espoirs de luttes acharnées, comme à l’accoutumé, mais finalement, les positions se sont assez vite figées, et la hiérarchie fût l’opposée de celle vue aux essais. Si dès le départ, Aston Martin a placé ses trois Vantage de la catégorie Pro aux avants postes, celles ci sont assez vite retombées au pied du podium au fur et à mesure de la course pour finalement laisser leurs places aux Porsche 991 et aux Ferrari 458 AF Corse, pourtant si discrètes en essais.

C’est d’ailleurs entre les deux 458 italiennes, la #51 (Bruni-Vilander) et #71 (Rigon-Calado) que la lutte fit rage, celles-ci échangeant régulièrement leurs positions sur les deux premières marches du podium avant que la #71 ne cède sa seconde place à la Porsche #91 de Lietz et Christensen suite à un dépassement réalisé dans les stands où les Allemands ont été plus rapides que les Italiens.

Porsche, qui avait déjà perdu sa LMP1 #17 rapidement dans la course, se voyait également pénalisé avec une rupture de suspension sur la GTE #92 de Patrick Pilet et Frédéric Makowiecki alors en tête de la catégorie au moment de l’incident. Malgré une séance de mécanique de l’équipe technique et la pièce défaillante remplacée, l’équipage de la #92 a pu reprendre la piste, mais assez loin dans la classement sans jamais ne pouvoir revenir sur ses rivales directes. Quant aux trois Vantage, elles n’ont jamais été en mesure de revenir sur le podium une fois rentrées dans le rang. Elles échouent de la 4e à la 6e positions, avec la #95 devant les #97 et #99.

Dans la catégorie Amateur du GTE, il en fût pratiquement de même avec des positions figées assez tôt dans la course où seule la Corvette C7 #50 de l’écurie Larbre competition, qui effectuait son retour sur la scène mondiale, a été en mesure de se battre avec ses adversaires pour la victoire de classe. Mais celle-ci a perdu du terrain après une pénalité et un contact plutôt virulent avec l’Audi #8, envoyant l’américaine dans le bac, mais sans causer son abandon.

Aston Martin sauve les meubles en remportant cette catégorie avec la Vantage #98 aux mains de Lamy-Lauda-Dalla Lana. Les deux autres marches du podium sont trustées par les Ferrari 458 #83 (AF Corse) de Collard-Perrodo-Aguas et #72 du SMP Racing (Shaytar-Bertolini-Basov). AMR place la #96 au pied du podium devant les deux Porsche 991 #88 et #77.

A noter que pour ce premier meeting de la saison, seulement trois abandons sont à déplorer, ce qui est une belle prestation de l’ensemble du plateau.

Après le spectacle offert en piste aujourd’hui, nous sommes impatients  d’être à Spa Francorchamps pour la seconde épreuve du championnat du Monde 2015.

Les résumés des heures précédentes sont ici

Le classement de la course est ici