Fort d’une belle saison en Championnat du Monde d’Endurance de la FIA chez ProSpeed Competition, François Perrodo s’est essayé aux 24 Heures de Daytona avec la ferme intention de bien figurer. Partager le volant de la Ferrari 458 GTE/AF Corse avec Manu Collard, vainqueur de l’épreuve en 2005, Gianmaria Bruni et Toni Vilander, champions du monde GT en titre, n’est pas chose aisée pour un gentleman driver. La fin a été malheureuse avec une sortie de piste à la clé. Dans la vie de tout pilote, il y a des courses avec et des courses sans.
« Je vais tout faire pour ne pas ralentir la course de mes coéquipiers » nous confiait François Perrodo avant le départ. Gimmi Bruni qualifiait brillamment la Ferrari #51 sur la première ligne. Dès les premiers tours, l’Italien a montré si besoin en était qu’il était parmi les meilleurs pilotes GT de la planète en plaçant la Ferrari en tête de la course. Malheureusement pour le quatuor de la #51, l’entame de la nuit a été plus compliquée.
Alors qu’il était au volant de la Ferrari, François Perrodo est parti en tête à queue, sa 458 calant au milieu de la piste. Au moment de repartir, une Aston Martin arrivait et ne pouvait éviter la #51. C’en était terminé des espoirs des deux autos.
« Je ne peux n’en vouloir qu’à moi -même » nous indique un François Perrodo encore sous le coup de l’émotion. « C’est 100% de ma faute. Pour une seconde d’inattention, les conséquences sont énormes. Mon premier relai a été assez difficile et j’ai mis du temps à me mettre dans le bon rythme. L’objectif était de rouler à 2s des temps de mes coéquipiers, ce qui était le cas. J’ai le défaut de ne pas être assez incisif dans le trafic. Je suivais une Porsche GTD dans le Turn 3 et je pensais que son pilote m’avait vu. Il y a eu un léger contact et je suis parti en tête à queue en me retrouvant au milieu de l’épingle à 90°.
« La première chose qui m’est venue à l’esprit est de redémarrer. Je lève la tête et mon champ de vision est gêné par le muret. Au moment de repartir, l’Aston Martin arrive et le choc est inévitable. Je ne cherche aucune excuse car ma faute est bien réelle. J’assume et je suis navré pour AF Corse, mes coéquipiers et l’équipe Aston Martin. Mon début de saison est cauchemardesque. J’ai rejoué la scène tellement de fois. Cela restera une leçon ! »
Sans dédouaner la faute du pilote français, certains propos lus ici et là à son encontre sont tout de même un peu durs. On l’a déjà dit et répété, les “gens” ont tendance à tout pardonner à un pilote professionnel, mais pas à un gentleman. « J’assume pleinement mon erreur » poursuit le pilote AF Corse. « J’étais plutôt en mode « safe » plutôt qu’en mode attaque. De l’autre côté, c’était une expérience enrichissante de rouler avec des pilotes professionnels même si la fin a été dramatique. Sur le papier, c’était vraiment quelque chose de bien pour moi. J’ai découvert Gimmi et Toni qui sont de vrais professionnels au sommet de leur carrière en GT. J’ai été impressionné par leur niveau de perfectionnisme. Suite à la sortie, ils ont tous été d’un bon réconfort. »
François Perrodo reprendra la piste lors du Prologue FIA WEC où il partagera le baquet de la Ferrari 458 GTE/AF Corse en compagnie de Manu Collard et Rui Aguas.