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La Carte Postale de Daytona !

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170.000 places assises, un ovale de 2,5 miles (4,022 km), la proximité de la plage, la Floride : tout cela fait rêver sur le papier. Et en vrai ? Si le rédac’chef, Laurent Mercier, n’en était pas à sa première dans l’antre de Daytona, si j’ai déjà eu pour ma part, l’occasion à quelques reprises d’aller à Sebring, je ne connaissais pas encore ce temple de la vitesse. Je ne connaissais pas ces 24 Heures américaines autrement que par le biais de la petite lucarne. Je pensais tout de même avoir une petite idée de ce qu’il m’attendait. Je me suis gouré. Sur pas mal de points. Retour sur une découverte haute en couleurs !

IMG_7964Vue de l’extérieur, l’arène est impressionnante. Une fois passé le tunnel d’entrée côté aéroport de Daytona Beach (un tunnel qui doit permettre des sauts en voiture dignes de « Shérif, fais moi peur » tant il présente un pente impressionnante!) vous êtes dans la place. Et là, la vision est tout autre. Oui, ces tribunes sont colossales. Oui, elles contiennent deux fois plus de personnes que celles du Stade de France. Mais comparées à la taille gigantesque de l’anneau (je n’avais pour référence connue que celui de Montlhéry), finalement, elles paraissent presque « petites ». Je dis bien presque. Parce que au pied de celles-ci, elles reprennent toute leur ampleur. Il faut savoir que des travaux de modernisation de cette structure sont en cours. Ils visent à les moderniser, les amener à un nouveau niveau de confort. Ainsi, des escalators et des ascenseurs permettent maintenant d’accéder plus facilement aux niveaux supérieurs qui sont bien perchés et nécessitent de bons mollets pour arriver au sommet. 40.000 places sont ainsi déjà refaites à neuf du côté du Turn 1 de ces 24 Heures. Pour en avoir parlé avec un jeune américain pourtant pas forcément corpulent comme nombre de ses concitoyens, ces facilités sont très appréciées : « C’est comme à l’aéroport maintenant ! » me disait-il en parlant des escalators !IMG_7859Cette structure hors-norme est également un véritable « hôtel des courants d’air ». Lorsque vous débouchez des coursives vers les places assises, vous vous prenez soudainement une rafale qui vous plaque votre billet d’entrée ou accréditation dans la figure. Et vu que chez nos amis américains, on ne fait rien à moitié, ces sésames sont de taille respectable. Et ils vous fouettent le visage. Une fois installé, vous disposez d’une vue panoramique. La totalité de l’anneau est visible. Sympa pour le Daytona 500 ! Pour les 24 Heures, il faut monter un peu pour que l’œil domine le bâtiment central et bénéficie alors, là aussi, de la vue totale sur le Roval… Voilà qui compense bien l’incroyable absence d’écrans géants ! Je m’attendais à des écrans énormes, aussi gigantesques que l’est l’enceinte. Rien ! Étrange… Mais les totems, donnant en permanence le classement des 15 premiers, sont bien visibles eux. Et de loin.IMG_8468Alors, et ce banking, est-il aussi pentu qu’on le pense ? Oui, sans aucun doute. Nous avons pu « escalader » la partie du tri-ovale située face aux stands lors de la pré-grille. Comme tous les spectateurs qui aiment à y flâner juste avant la course et il est clair qu’il faut pousser sur les mollets pour monter ! 31° de pente, ça grimpe… A noter que le gazon au pied du banking dessine des vagues de deux teintes différentes. Ce n’est pas dû au sens de la tonte mais à deux variétés d’herbe différente, délimitée de manière stricte. Quant au superbe logo Daytona, il est peint sur le gazon et il est totalement défendu de le piétiner lors de la pré-grille. On le protège avec un simple cordon que nul ne franchit. D’ailleurs, les américains sont bien plus disciplinés que nous ne le sommes. Dans le paddock, ou le public a accès, une simple ligne jaune au sol délimite la zone ou les voitures de course peuvent passer lorsqu’elles rejoignent les stands depuis leur garage. Aucun piéton ne met le pied au-delà lorsque les voitures roulent…IMG_1608Ces garages sont des longs bâtiments ouverts à tout vent ou les équipes ne se planquent pas du regard des spectateurs via des rideaux métalliques. Si ces rideaux existent, ils ne sont pas fermés et cela ne servirait pas à grand-chose puisque les spectateurs pourraient toujours voir votre voiture via le garage du voisin. Tout le monde est à touche-touche et aucun mur ne compartimente les concurrents. Le Michael Shank Racing côtoie les deux HPD de près. Et les mécanos de celles-ci se doivent donc de cacher leurs suspensions via de petites couvertures aux yeux curieux des ingénieurs Onroak, comme de l’objectif des photographes ! Fait assez incroyable, les équipes sont prestement obligées de fermer leur garage après les séances d’essais. Et quatre heures après la course, ils doivent déjà avoir remballé tout le matériel et évacué les lieux. Impensable au Mans ou l’on aime à profiter de l’après-course, voire du lendemain !

IMG_2055On dit souvent que les organisateurs US sont soucieux de leur public mais j’ai eu l’occasion de le vérifier à maintes reprises. Tout d’abord lors du briefing obligatoire destiné aux photographes accrédités. On nous a clairement dit que les spectateurs étaient prioritaires lors de la séance d’autographes et que notre « présence ne devait pas compromettre leur expérience avec les pilotes ». Voilà qui est clair et net. Et bien vu. Les spectateurs peuvent envahir la pré-grille comme je vous l’ai déjà dit. Mais ce qui est encore mieux, c’est qu’ils sont aux premières loges pour assister au défilé de tous les protos lors de la présentation de celles-ci ! Les mécanos les poussent en effet jusqu’au podium entre deux haies de fans ! Tous les pilotes leur sont également présentés au plus près. Il est clair que la configuration du circuit et l’espace disponible sur ce circuit permet de le faire bien plus facilement qu’au Mans par exemple, ou cela serait presque injouable. Mais encore fallait-il le faire ! De nombreux panneaux en bord de piste expliquent aux néophytes comment comprendre l’affichage Lumirank sur les flancs des voitures qui, comme en Blancpain, donne le classement en temps réel dans la catégorie. Au sol, sur les chemins bétonnés, des stickers indiquent ou se diriger pour voir l’expo de vieilles voitures, la séance d’autographes ou que sais-je encore ? Le fan est réellement choyé.

IMG_2011Mais alors, avec ces tribunes vides, y a-t-il vraiment du monde lors de ces 24 Heures de Daytona ? Sans aucun doute, oui. On parle d’un afflux de population d’environ 100.000 personnes sur la ville lors de cette semaine. C’est bien moins que lors de la Nascar ou lors des Bike weeks, évidemment mais ça reste important. Il faut savoir que l’infield est totalement rempli lors du week-end, rempli de toiles de tente, de voitures, de vans et de mobile-homes. Je n’y ai toutefois pas vu (sans prétendre avoir eu le temps de faire un tour complet de ces campings) de structures aussi impressionnantes que celles mises en place à Sebring par les fans. Pas d’escalier en bois à double voie pour accéder au sofa placé sur le toit du mobile-home par exemple ! Mais le déploiement de force est bien là et la Bud coule à flots. Le camping se prolonge d’ailleurs l’extérieur du circuit. Le parking extérieur, totalement rempli lors des premières heures, le prouve une fois de plus, ces 24 Heures sont un véritable événement populaire. Il ne faut pas se fier aux tribunes relativement vides, les gens sont dans l’infield ou de nombreux trams et bus les transportent facilement d’un point à l’autre.

IMG_1819Il n’y a pas que les fans qui soient choyés. La presse l’est aussi même si c’est plus anecdotique. Sachez tout d’abord que la salle de presse n’est pas située dans les tribunes. Je m’attendais à devoir escalader des marches et des marches pour la retrouver. Non point du tout, elle est située au cœur du paddock dans un bâtiment de plein pied. Ou plutôt deux bâtiments, placés cote à cote. L’un pour les photographes, l’autre pour les journalistes. Fort heureusement, l’équipe d’EI a pu rester soudée dans celui dédié à la presse :) La nourriture y est fournie gracieusement. Ce n’est pas Byzance, pas très raffiné mais le geste est là. Rolex offre le petit déjeuner (fort bon, lui) HPD paie les pizzas de la nuit et Krohn Racing, les friandises qui donnent des caries ! Plus étonnant, dans les toilettes, des produits d’hygiène tels déodorant, crème solaire ou après-soleil, dentifrice, sont mis à disposition gracieusement ! Je n’avais encore jamais vu cela en salle de presse ! En cours de course, les pilotes viennent en salle de presse donner des interviews, des news sont données au micro, les interviews de Fox sont audibles alors que ce n’est généralement pas le cas en salle de presse ce qui fait que, devant votre télé, vous savez parfois plus vite que nous pourquoi tel pilote s’est sorti ou pourquoi telle voiture a cassé… De l’avis de Laurent Mercier, la salle de presse était moins remplie qu’à l’accoutumée et il est clair que je n’ai jamais eu de voisin sur ma gauche de toute la semaine. Ce qui a été bien pratique pour étaler mon matos photo !

IMG_7949Question photo, le circuit n’est pas le plus glamour qui soit. Peu de points de vue sont offerts, on est bien loin de la Sarthe ou de Sebring et de leurs nombreux spots. Mais on m’avait prévenu à l’avance. Je n’ai donc pas été surpris. Bob Chapman a été le premier à me le confirmer une fois sur place. Heureusement, la lumière de Floride est souvent généreuse et ce fut encore le cas cette année… Côté spectateur, on peut facilement shooter également. D’ailleurs je suis allé faire le départ au milieu des spectateurs dans les tribunes. En bord de piste, si l’aventure vous tente, vous pourrez avoir à un grand nombre de spots accessibles aux pros, 5 à 10 mètres derrière eux. Pensez toutefois à vous procurer un tabouret pour passer au-dessus des grillages, plus hauts qu’à Sebring, par exemple.

IMG_8474Bref, si je n’ai pas retrouvé le charme de Sebring à Daytona, par le fait même des structures gigantesques du circuit, l’absence de végétation en bord de piste et un aspect général plus aseptisé, j’ai énormément apprécié cette découverte. Je recommande, pour ceux qui peuvent se le payer, de faire le voyage. Au moins, les hôtels, nombreux au bord de la plage, sont bien moins onéreux qu’à Sebring. Et profiter d’un lever de soleil sur l’océan ne gâche absolument rien…

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