La Formula E est la discipline de la FIA où est engagé le plus grand nombre de pilotes qui courent en championnat du monde d’Endurance, soit environ la moitié du plateau. Après un début de saison agité, la quatrième manche a tenu ses promesses.
35 degrés dans l’air, 55 sur la piste, des cockpits surchauffés, l’ambiance était torride samedi dernier à Buenos Aires dans le quartier chic de Puerto Madero. Après des séances d’essais libres assez calmes et dominées par la e.dams-Renault de Sébastien Buemi, la séance qualificative a été plus animée et également remportée par Buemi, qui signe sa première pole position de la saison et qui semblait intouchable ce samedi. A seulement 27 millièmes derrière lui, l’espagnol Jaime Alguersuari ; en troisième position, la Venturi de Nick Heidfeld, lui aussi très en forme.
Arrivé en star lors de la dernière manche, à Punta del Este, Jean-Eric Vergne, le pilote Andretti tout juste descendu de sa Formule 1 Toro Rosso, était attendu au tournant, surtout après la pole position qu’il y avait réalisée. Il se classera finalement sixième des qualifications ; Sam Bird et sa Virgin s’intercalent quatrièmes, Lucas di Grassi, le pilote Audi Sport Abt, leader du championnat, part quant à lui cinquième.
Si Buemi fait un bon départ, Heidfeld attaque Alguersuari dès le premier virage et le passe. Une manœuvre de toute beauté. Malheureusement, Heidfeld se loupera deux tours plus loin à l’approche d’une chicane et se fera doubler par ses trois poursuivants. Au 16ème tour, Karun Chandhok (Mahindra) est victime d’une casse de suspension et percute un mur : la voiture de sécurité rentrera pour 5 tours, le temps de faire le ménage sur la piste. A la mi-course, une fois que chaque pilote a changé de voiture –c’est ainsi en Formula E- Buemi est toujours en tête. Mais il commet une petite faute et casse sa suspension avant suite à une touchette. Abandon. Puis, à 13 tours de l’arrivée, c’est Di Grassi qui est à son tour victime d’une casse de suspension (cette fois à l’arrière). Sam Bird se retrouve alors leader mais va écoper d’une pénalité pour ne pas avoir respecter un feu dans les stands, alors que la course était sous drapeau jaune. A cinq tours de l’arrivée c’est Nick Heidfeld qui prend alors le commandement de la course, avec une bonne option pour la victoire ! Mais c’était sans compter sur une pénalité (vitesse excessive dans les stands, suite à un oubli d’enclenchement de limiteur de vitesse dans la seconde voiture…) que l’allemand allait devoir encaisser, et voir la victoire s’envoler. Ce sera finalement le pilote Amlin Aguri Antonio Felix da Costa qui héritera donc de la victoire, suivi de Nicolas Prost (e.dams Renault), resté tout la course en embuscade, et qui a réussi à doubler Vergne dans le dernier tour, lequel se fera ensuite prendre la 3ème place par Nelson Piquet et sa China Racing dans les derniers virages.
Le moins que l’on pusse dire, c’est que le week-end dernier la Formula E a offert un spectacle de très bon niveau, avec des changements de leader, des dépassements et beaucoup d’action, comme il en manque parfois dans certaines formules. Les membres fondateurs de la discipline, notamment les français Renault et Michelin, doivent être contents de leurs investissements. Lors d’une conférence de presse donnée en préambule de la journée de course, Alejandro Agag, le CEO de Formula E Holdings, a déclaré que 56 millions de personnes avait déjà regardé la Formula E à la télévision à travers le monde. La prochaine manche aura lieu le 14 mars à Miami, et devrait suivie par encore plus spectateurs.