Retiré de toute compétition automobile depuis juin 2012 pour les raisons que l’on sait, Guillaume Moreau reste malgré tout un homme occupé au quotidien. Entre ses activités d’ambassadeur pour Onroak Automotive, le développement de Racecare, son implication dans l’entreprise familiale et une préparation à un retour sur les circuits en 2015, le Limougeaud n’a pas vu défiler 2014. Retour avec lui sur l’année écoulée…
Sur le plan physique, 2014 a été l’année de la consolidation ?
« Ma dernière opération remonte à novembre 2013. Depuis, il n’y a eu aucune complication. Tout s’est déroulé comme prévu. Je n’ai aucune douleur au dos, ce qui est assez incroyable. Le seul point négatif est que je n’ai pas encore retrouvé l’intégralité de la commande des mes triceps même s’il y a toujours des progrès. Cependant, c’est encore insuffisant pour me propulser. »
Ton activité avec Onroak Automotive permet de garder un pied en sport automobile…
« J’ai un rôle d’ambassadeur et j’aide à la commercialisation des Ligier JS P2 et Morgan LM P2. Cela me prend beaucoup de temps mais c’est quelque chose qui me plaît. La fin d’année est très intense car les équipes préparent la saison à venir. Les demandes sont nombreuses, ce qui est bon signe compte tenu d’une conjoncture économique pas évidente. Ce rôle est pour moi un autre challenge. Je sers de lien entre Onroak Automotive et les clients. J’ai l’avantage de connaître les deux milieux. Tout se passe pour le mieux et il est prévu de poursuivre l’aventure en 2015 même si j’ambitionne de revenir à la compétition la saison prochaine. »
Ton nouveau statut de Bronze va t’y aider ?
« Il ne faut pas se voiler la face, j’ai toujours des séquelles comme le prouvent les résultats médicaux. Je n’ai pas les mêmes capacités que par le passé mais je suis capable de rouler. Ce retour passe forcément par le GT. Je manque encore de force sur le pied. Le schéma Bronze est parfait pour moi car aujourd’hui, c’est mon vrai niveau. Je souhaite rouler en compétition sans me prendre la tête, sans pression. Je passe de Pro à Gentleman d’une façon brutale et totalement imprévue. Cependant, je peux amener mon expérience de pilote professionnel à des gentlemen. Pour moi, le schéma idéal est de rouler en Blancpain Endurance Series avec le team Sofrev-ASP. J’aspire à cela d’autant plus que Jean-Luc Beaubelique, qui me suit depuis longtemps, et mon partenaire fidèle Minerva Oil, sont présents dans le team de Jérôme Policand. J’ai connu Jérôme en tant que coéquipier aux 24 Heures du Mans chez Luc Alphand Aventures et la seule fois que j’ai roulé pour lui, nous avons remporté notre catégorie aux 24 Heures de Spa. Si je reviens, ce sera comme je viens de l’expliquer. Avant cela, j’ai besoin de rouler en essais. »
La catégorie GT3 est parfaite pour toi ?
« J’ai roulé l’été dernier sur une Mercedes SLS AMG GT3 et une Ferrari 458 Italia GT3 pour voir où j’en étais. Les sensations sont revenues mais il faut réfléchir à comment on peut m’aider techniquement. Je freine pied gauche et la Mercedes est plus adaptée. Je fais plus de compensation musculaire dans une Ferrari. 2015 serait un retour pour voir où j’en suis. Si je devais rouler en Blancpain Endurance Series, je ne pense pas disputer les 24 Heures de Spa. Il y a trop de points d’interrogations sur une course d’endurance quant à mon niveau et ma faculté à être compétitif. Il ne faut pas être trop gourmand. Le plaisir passe quand même par la réussite. Ce qui est sûr, c’est que j’irai vers des gens qui m’ont déjà soutenu. Le GT3 avec Sofrev-ASP serait parfait pour moi. On verra si c’est réalisable ou pas. »
La partie assurance avec Racecare continue de se développer ?
« En un an, Racecare s’est bien développé. Nous assurons environ 50 pilotes aujourd’hui, toutes disciplines confondues. Nous avons diversifié nos activités avec la moto, le basket, le golf ou encore l’équitation. Nous pouvons aussi répondre aux attentes dans les domaines de l’évènementiel, des risques immobilier et industriel. Il faut continuer et aller de l’avant. Les jeunes pilotes ont besoin d’un guide. C’est le cas d’Olivier Panis qui conseille les jeunes pilotes et qui connaît les risques du métier. Les jeunes sont de plus en plus attentifs et on ne peut que s’en féliciter. La licence remplit son rôle mais elle reste insuffisante pour une couverture totale. »