La nouveauté de cette fin d’année est le lancement de LAS Motorsport. La joint-venture regroupant ADESS AG, Sébastien Loeb Racing et SORA Racing doit permettre la construction d’un prototype répondant la réglementation LM P3. Les clients pourront aussi faire le choix d’avoir une auto pour des trackdays. Après Ginetta-Juno, LAS (Loeb ADESS SORA) Motorsport se place sur le nouveau marché LM P3. Stéphane Chosse, à la tête d’ADESS AG connaît bien la catégorie prototype. C’est à lui que l’on doit une LM P2 vue l’année passée en Championnat du Monde d’Endurance de la FIA.

 Quels sont les premiers retours suite au lancement de LAS Motorsport ?

 « Les premiers retours sont positifs. Nous avons des contacts pour les deux versions de l’auto. Dès la première commande ferme, on lance la fabrication. Il faudra deux à trois mois pour sortir la première auto. Si cette demande arrive avant la fin de l’année, le client sera servi avant le début de saison. L’entité fournira un soutien technique et il n’est pas prévu d’engager directement l’auto. On ne va pas aller se battre contre nos clients. ADESS AG est le groupe qui mène l’étude de la voiture. »

 Pourquoi cette association ?

 « J’étais déjà en contact avec Dominique Heintz et Léo Thomas du Sébastien Loeb Racing, de même qu’avec Jean-Philippe Perrier de chez SORA Racing. On s’est vite aperçu l’intérêt de collaborer pour des questions économiques. L’objectif est tout de même de rentrer dans ses frais et on est toujours plus costauds à plusieurs. La discussion entre les différentes parties s’est vite orientée vers un projet en commun. ADESS AG avait déjà étudié la piste LM P3. De plus, SORA a l’expertise du CN, Sébastien Loeb Racing celle du prototype avec une vraie envie de poursuivre dans cette voie. Tout s’est finalisé assez vite. LAS Motorsport a en charge l’étude, la fabrication et la vente de la voiture. Nous aurons un vrai support technique sur les circuits. »

 Les deux versions seront fondamentalement différentes ?

 « La version trackdays pourra recevoir le moteur GM LS3 V8 6.2 litres. On peut proposer de 360 à 500 chevaux. LAS Motorsport vise des clients sur au moins deux continents. Des contacts sont en cours avec l’Asie. »

Selon toi, la catégorie LM P3 est promise à un bel avenir ?

 « Le gros avantage du LM P3 reste les pièces communes. C’est toute l’attractivité du projet. Disputer des courses de quatre heures est le format idéal. Cela va permettre aux gentlemen de goûter à l’Endurance et aux jeunes pilotes de se forger une réputation au volant d’un prototype. La logistique sur les meetings est réduite au maximum. L’utilisation du nombre de trains de pneus est bonne (ndlr : trois trains pour le sec et deux pour la pluie). Rouler dans une série labellisée ACO est aussi un gage de qualité. »

 Il n’y a pas une crainte de se faire tourner autour par les GTE ?

 « Nous avons fait des simulations sur deux configurations de circuit, l’un privilégiant la puissance, l’autre la charge aéro. On s’est rendu compte que c’était un peu juste. Deux solutions sont possible : donner plus de puissance au moteur Nissan, mais le motoriste n’y est pas favorable, ou avoir une auto plus légère, et dans ce cas c’est nous qui ne sommes pas très favorables à cela. »

 ADESS AG a mis de côté le projet LM P2 ?

 « La LM P2 n’est pas du tout abandonnée. On souhaite travailler pour un client fiable pour ce qui est de l’étude globale sachant que tout est prêt. Il ne faut refaire les mêmes erreurs que  dans le passé. Aujourd’hui, il y a plus de constructeurs que d’équipes. Entre Dome, Onroak, ORECA, Zytek, BR Engineering et HPD, le marché est déjà bien fourni. On cherche un client principal pour appuyer sur le bouton. Quelques contacts sont en cours. Prendre la même orientation que Dome avec Strakka est selon moi une bonne idée. Ce qui est sûr, c’est que nous serons trop courts pour 2015. Voir l’auto en 2016 est plus raisonnable… »