Graff, cinq lettres bien connues des inconditionnels d’endurance. Le team monté par Jean-Philippe Grand dans les années 80 a été de toutes les campagnes en monoplace et au Mans. Depuis, Pascal Rauturier a repris le flambeau avec un transfert de Chinon à Morangis. En début d’année, le team s’est cherché avec quelques courses en Blancpain Endurance Series et Porsche Carrera Cup France. Dès la reprise de l’activité Graff, Pascal Rauturier ambitionnait d’aller aux 24 Heures du Mans, ce qui pourrait bien être chose faite dès 2015 si le Comité de Sélection retient l’équipe. En parallèle à son engagement en VdeV Endurance Series avec deux Ligier JS53 EVO, le Graff s’oriente vers une Ligier JS P2 pour l’European Le Mans Series avec un dépôt de dossier pour la classique mancelle. Le discours de Pascal Rauturier est clair : mettre en place une filière Endurance.

 « On s’est longuement posé la question de savoir si nous allions franchir le pas du LM P2 dès 2015 » nous indique Pascal Rauturier. « On a décidé de se lancer en créant une vraie filière Endurance. Nous travaillons depuis mai dernier avec Onroak Automotive avec une parfaite relation. L’objectif est vraiment de mettre en place une pyramide depuis le CN jusqu’au LM P2. »

 Cette présence en LM P2 ne remet pas du tout en cause la présence de Graff en CN la saison prochaine : « Ce programme LM P2 est une bonne dynamique au CN. Nous avons pensé au LM P3, mais pour le moment on ne connaît pas tous les tenants et les aboutissants sur cette nouvelle formule. Nous n’avons rien à proposer à nos clients. En 2015, l’idée est d’aligner deux ou trois CN. »

 Ce nouveau programme se veut à forte dominante tricolore, ce que ne dément pas le patron du Gaff : « La catégorie LM P2 reste la solution la plus viable. Nous souhaitons mettre en place une vraie synergie autour d’entreprises françaises, d’où les couleurs de l’auto. Les gens qui nous aident sont des groupes français. On se doit de montrer le savoir-faire du pays. La première pierre est posée. En termes d’image, faire rouler un prototype fermé est un vrai plus. La différence de coût entre une GT3 et une LM P2 n’est pas très importante hors coût d’exploitation. »

 « Les discussions avec Ligier se sont vite imposées » poursuit Pascal Rauturier. « L’auto est fiable sachant qu’elle n’est qu’en début de carrière. » Concernant la motorisation, rien n’est encore arrêté : « La tendance est d’aller vers Nissan ou Judd. Tout est actuellement en discussion, mais nous n’irons pas vers une solution exotique. »

 A l’heure actuelle, seul Eric Trouillet est confirmé dans le baquet de la Ligier JS P2. Après un passage en Porsche Carrera Cup France, Blancpain Endurance Series et Vdev Endurance Series, le pilote classé Bronze s’apprête à franchir un nouveau palier, l’idée étant d’avoir un capitaine d’équipage confirmé.

Outre un nouveau défi sportif, Pascal Rauturier tient à insister sur le côté humain : « On fait un métier basé sur le relationnel. C’est important que tout le monde nous suive. Le Mans doit être le moteur de l’entreprise. Il est important que chacun ait sa place. Ceux qui nous soutiennent doivent pouvoir dire : « mon équipe roule au Mans. » »

 Malgré la mise en place d’un double programme prototype en 2015, le Graff ne ferme aucune porte sur le GT : « Le GT et la Cup sont pour le moment en stand-by, mais rien n’est écarté. Pour 2015, la priorité est de prendre part à la saison VdeV Endurance Series et de monter un équipage pour l’ELMS et Le Mans. Pour le reste, on a des contacts. »

 En attendant 2015, le Graff va prendre part à la finale VdeV Endurance Series en fin de semaine à Estoril avec ses deux Ligier JS53 EVO et une Porsche 997 Cup. La Ligier #29 sera confiée à Yann Clairay, Eric Trouillet et Franck Gauvin et la #91 à Nicolas Marroc, Joffery De Narda et Jean-François Heriau. La Porsche #29 sera quant à elle partagée par Christophe Decultot et Pierre Fontaine.