Ambiance électrique pour les pilotes d’Endurance engagés en Formula E (plus de 50 % du plateau !), ce nouveau championnat qui ne fait courir que des monoplaces 100 % électriques en centre-ville.
Alors que le premier e-Prix a eu lieu samedi dernier dans les rues de Pékin, il y a déjà eu de sévères explications en piste –puis plus tard dans les paddocks-, dont une qui marquera les débuts de l’histoire de la discipline.
Dès la première séance d’essais libres, le ton était donné : Stéphane Sarrazin (Venturi) et Sébastien Buemi (e-Dams Renault) étaient déjà au coude à coude… dans les stands, le second étant sorti un peu juste devant le premier. Ambiance… Buemi, chaud en ce début de séance, est quant à lui parti en tête à queue (sans conséquence) dans le premier virage, au bout de la ligne droite des stands. Quelques minutes plus tard, c’est Karun Chandhok (Virgin) qui viendra planter sa monoplace dans les blocs de plastique, aux pieds de notre photographe, juste avant que Nicolas Prost tire lui aussi tout droit au même endroit, mais sans rien toucher grâce à un bon réflexe de pilotage. Nous verrons plus loin que la qualité des ses réflexes varie selon les situations…
Pour une découverte de piste en vraies conditions de course (quelques tours avaient été effectués la veille derrière le safety-car, à faible vitesse), ça démarrait donc très fort !
C’est Michelin, partenaire fondateur du championnat, qui fournit en exclusivité l’ensemble des monoplaces, avec un pneu très spécial. Il porte le nom de Pilot Sport EV, il a spécialement été développé pour la Formula E, et doit non seulement fonctionner par tous les temps (sec ou pluie), mais aussi assurer une longévité suffisante pour l’ensemble de la manifestation (essais séance de qualification et course). Un sacré défi !
Il s’agit d’un pneu de 18 pouces dont la bande de roulement est sculptée, et dont il était légitime, malgré les nombreux essais menés de se demander, comment il allait se comporter en course. Interrogé sur ce point, Stéphane Sarrazin, pilote du team Venturi aux côtés de Nick Heidfeld, a levé en quelques secondes toutes les interrogations. « Le pneu fonctionne parfaitement bien dans toutes les conditions, et il arrive très vite à la bonne température de fonctionnement, bien mieux qu’un slick. Par ailleurs, j’ai vraiment été impressionné par le grip sur le mouillé, que nous avons pu tester à l’occasion de tests». Heureux avec ses pneus, mais beaucoup moins avec sa boîte de vitesse Sarrazin… laquelle devra être remplacée après les qualification. Néanmoins, d’autres pilotes ont été encore plus malheureux : Jarno Trulli, Sébastien Buemi et Ho Pin Tung, qui avaient eux aussi endommagé leur boîte de vitesse lors de sorties de piste (tous au même endroit) n’ont pas pu réparer faute de disponibilité de pièces… Ils n’ont alors pu effectuer que la première partie de la course avec leur seconde voiture (les batteries ne permettant pas encore de couvrir la totalité du e-Prix).
Auteur de la Pôle position, Nicolas Prost (e-Dams Renault) garda le contrôle de la course de bout en bout… ou presque. Ressorti des stands à la seconde place, Nick Heidfeld (son coéquipier chez Rebellion en Endurance, mais engagé chez Venturi aux côté de Sarrazin en Formula E) décidait d’attaquer une remontée sur le leader… Se trouvant dans l’obligation de gérer ses ressources de batterie, Prost devait lever le pied et perdait du terrain. Ainsi, à l’entame du dernier tour, une demi-seconde seulement séparait les deux hommes. Et alors que les deux monoplaces approchaient du dernier virage, Heidfeld décida d’attaquer Prost par la gauche. Mais ce dernier, qui menait depuis 25 tours, ne l’entendit pas de cette oreille, et alors qu’il mit un coup de volant à gauche pour défendre sa position, il provoqua le premier accident de l’histoire de la Formula-E, envoyant Heidfeld dans les rails et les grillages de sécurité, sa monoplace ayant décollé sur un vibreur avant de traverser la piste sans toucher le sol. La voiture de Prost étant également endommagée, il ne finira pas, lui non plus, la course.
Et c’est ainsi qu’est revenue la première victoire de la saison à Lucas di Grassi (Audi Sport Abt), devant le français Franck Montagny (Andretti), et le britannique Sam Bird (Virgin), avec évidemment beaucoup de frustration chez e-Dams Renault et Venturi. A noter que Nicolas Prost, qui a reconnu son erreur, a écopé d’une pénalité de 10 places pour la prochaine course, ce qui ne redonne pas pour autant la victoire ou une deuxième place à Heidfeld, dont on ne saura finalement jamais si celui-ci aurait pu réussir à prendre le virage après un tel dépassement.
La prochaine manche du championnat de Formula E, qui s’annonce déjà très mouvementée, aura lieu le 22 novembre 2014 à Putrajaya (à côté de Kuala-Lumpur, Malaisie).
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