Son accident, c’est du passé. Reposé et plus motivé que jamais, Loïc Duval est prêt à affronter les cinq dernières manches du Championnat du Monde d’Endurance FIA (WEC) 2014, avec pour objectif d’aider Audi Sport et ses équipiers Tom Kristensen et Lucas di Grassi à coiffer les couronnes mondiales Constructeurs et Pilotes.
Cela fait trois mois qu’il trépigne d’impatience à l’idée d’en découdre à nouveau sur la piste au volant de son Audi R18 e-tron quattro. Une période que Loïc Duval a mis à profit pour se remettre d’aplomb après l’accident dont il a été victime le 11 juin dernier, lors des essais libres des 24 Heures du Mans. Une mésaventure qui appartient dorénavant au passé, même si les causes de la sortie de route restent toujours à l’étude.
« Le souci majeur, c’est que j’ai souffert de troubles de la vision, souligne le champion du monde WEC 2013. Rien de très surprenant au vu de la violence du choc, mais seuls le temps et le repos peuvent permettre un retour à la normale. J’ai donc pris mon mal en patience et me suis beaucoup reposé, ce qui m’a donné l’occasion de passer du temps avec ma famille, notamment Martin, le petit frère d’Hugo, qui nous a rejoints neuf jours exactement avant mon accident. »
S’il a été tenu éloigné des circuits, le Chartrain de 31 ans a pu compter sur le soutien d’Audi, de ses fans ainsi que de ses adversaires. « Nous vivons de la même passion, et dans ces moments compliqués, tout le monde se serre les coudes, insiste le Français. Romain (Dumas) avec qui j’ai roulé chez Audi, les nombreux potes que je connais chez Toyota, tous ont pris de mes nouvelles. J’ai, par ailleurs, été très touché par le soutien d’Audi. C’est un grand constructeur ainsi qu’une écurie de course énorme. On peut imaginer, à tort, que ses membres sont juste des numéros quelconques évoluant au sein d’une structure gigantesque. Ce n’est que ma troisième saison avec eux, mais tous m’ont témoigné leur soutien : mécaniciens, équipiers, ingénieurs, directeurs de la branche sportive et mêmes grands patrons de la marque. Je me suis rendu-compte, plus encore qu’avant, que je faisais partie d’un groupe exceptionnel que l’on qualifie bien souvent, à juste titre, de famille. Nous sommes tous très proches les uns des autres et cela m’a beaucoup aidé mentalement. »
Des amis qu’il a eu l’occasion de revoir il y a quelques jours pour l’inauguration du nouveau quartier-général d’Audi Motorsport à Neuburg, ville située à une vingtaine de kilomètres d’Ingolstadt. Le centre de 47 hectares contient une piste d’essais privée et regroupe en un seul et même lieu les activités compétition-clients, DTM et Endurance de la firme aux quatre anneaux. « Ces nouveaux locaux sont magnifiques et donnent un surcroît de motivation à toute l’équipe, reconnaît le pilote tricolore. Savoir que nous défendons les intérêts d’un constructeur qui s’implique autant en sport automobile est très stimulant. »
Après avoir repris contact avec son Audi R18 e-tron quattro il y a peu lors d’essais menés en Allemagne, le lauréat de l’édition 2013 des 24 Heures du Mans a désormais hâte de se retrouver à Austin, au Texas, pour le départ des 6 Heures du Circuit des Amériques, quatrième des huit épreuves figurant au calendrier du WEC. Loïc est prêt. Il le sait. Il l’a prouvé lors de son retour à la compétition le 24 août à Motegi au Japon, où se tenait le quatrième rendez-vous de la Super Formula. L’occasion rêvée de se remettre en jambes avant de remonter à bord de l’Audi R18 e-tron quattro frappée du numéro 1.
« J’étais bien, assure Loïc . Peut-être pas encore à 100%, mais je me suis senti très à l’aise au volant. Le résultat en lui-même n’était pas grandiose [une quatrième place], mais je suis reparti avec la sensation d’avoir décroché une victoire personnelle. Je n’ai éprouvé aucune gêne particulière, ce qui m’a permis d’ôter certains doutes que je pouvais avoir. À l’arrivée, je savais que je serai parfaitement prêt pour Austin et c’était l’essentiel. Aujourd’hui, ça va encore mieux. Mardi, je suis repassé faire des examens à l’hôpital, les médecins de la FIA souhaitant avoir un nouveau rapport peu avant mon départ pour le Texas et après ma reprise en course. Il se trouve que je suis comme neuf. Les médecins et moi-même savons désormais que je suis totalement rétabli. Autant physiquement que moralement, je me sens comme avant. Peut-être suis-je même encore plus motivé. Nous allons aborder chacune des cinq courses restantes avec, comme à chaque fois, la ferme intention de l’emporter. Ayant raté Le Mans, je ne peux plus viser le titre, mais je ferai tout pour aider Lucas [di Grassi] et Tom [Kristensen] à le décrocher. La voiture sœur n’est qu’à six longueurs et la Toyota de tête à 26. L’objectif, c’est bien qu’Audi conserve sa couronne Constructeurs et que Lucas et Tom soient sacrés. »
Et cela passe par une bonne performance au Texas, sur un circuit ayant vu l’an passé Loïc et ses équipiers de l’époque, Allan McNish et Tom Kristensen, s’octroyer victoire et pole-position. « J’apprécie la ville comme le tracé, l’un des rares de la nouvelle génération qui me procure du plaisir et de vraies sensations, se remémore Duval. Il comporte des virages rapides, est vallonné et offre de nombreuses opportunités de dépassement. L’année dernière, cette course nous avait souri. Notre titre de Champions du Monde avait un peu pris forme là-bas. Cependant, il s’agit d’une nouvelle saison, avec de nouvelles voitures, et nous avons pu constater lors des trois premières courses que nos rivaux étaient redoutables. Mais nous allons tout faire pour qu’Audi reste sur la lancée de sa victoire aux 24 Heures du Mans. » Le Mans, cela remonte à bien longtemps maintenant. La pause estivale touche à sa fin. Il était temps…